Qu'en est-il au fond ?...
L'OCDE a trié les salopards, certains avec un "C" comme Commonwealth ou "D" comme Dominion de la couronne britannique :
(1) La liste noire est courte, donc efficace : elle regroupe le Costa Rica, Labuan Island (Malaisie), les Philippines et l'Uruguay. Pour plier les second et troisième, le corps d'inspection devra partir en stage commando en Corée du nord ! L'argent de la Malaisie est géré par la diaspora chinoise qui forme le réseau le plus opaque et ramifié du monde, avec ses propres trous noirs quasiment indétectables au radar ; quant aux Philippines, son gouvernement et donc ses institutions financières ne contrôlent pas grand chose et restent très "intéressés" malgré des promulgations répétitives de la lutte contre la corruption endémique.
(2) La liste gris foncé c'est Andorre (co-princes France et Vatican), Anguilla(D), Antigua and Barbuda(D), Aruba(NL), Bahamas(D), Bahreïn, Belize(D), Bermuda(D), British Virgin Islands(D), Caymans(D), Cooks(D), Dominica(C), Gibraltar(D), Granada(D), Liberia, Liechtenstein, Marshalls, Monaco, Montserrat(D), Nauru, Nederlandse antillen, Niue(D), Panama, St Kitts and Nevis(D), Saint Lucia(D), St Vincent-and-Grenadine(D), Samoa(C), San Marin, Turks and Caicos(D) et Vanuatu(C).
Monaco va dérouiller car très infiltrée par l'administration française. Le Liechtenstein aussi car il est la cible privilégiée du ministère fédéral des finances allemand. On s'aperçoit que la City de Londres a fait très fort sur l'ex-empire et on devine les réticences de Gordon Brown. D'autant qu'il n'est pas mal placé en liste gris clair avec deux compétiteurs de race (C):
(3) La liste blanc cassé c'est l'Autriche, la Belgique, le Bruneï(C), le Chili, le Guatemala, le Luxembourg, Singapour(C) et la Suisse.
Le Luxembourg est aux cent coups car il n'a ni palmiers ni plages de sable fin. Sur les pays des listes (2) et (3) pourraient intervenir des mutations de résidences réglant les problèmes des particuliers.
(4) La liste blanche regroupent 40 pays qui pour recevoir leur certificat de moralité doivent aller au bout de la kärchérisation de leurs banques. Parmi eux on relève de vieux paradis désolés comme Chypre, Jersey ou l'île de Man, mais aussi la Chine (qui va contrôler quoi et comment ?), l'Allemagne (rétrocommissions export ?), la France (comptes des dirigeants africains ?), la Russie (sans blague !), le Royaume-Uni ... du grand n'importe quoi, car je ne vois personne capable d'affronter ces puissances financières. Hong Kong et Macao sont hors listes pour ne pas irriter Zhongnanhaï - je pouffe. Le Delaware américain est également passé inaperçu.
(source)
Il est certain que l'aboutissement de cette régulation compliquera à terme la vie des hedge funds et celle de certaines structures financières de grosses entreprises qui organisent le drainage du cash flow avant l'assemblée générale des actionnaires ; on ne parle pas non plus des circuits de blanchiment gouvernementaux ou politiques, ni de ceux propres aux services de renseignement. Le particulier en revanche passera entre les gouttes avec une nouvelle résidence, un second passeport (double nationalité) dans la mesure bien sûr où les législations locales continueront à être avantageuses pour les possédants, ce qui ne saurait changer, à peine de ruiner ces petites économies de subsistance. On observe aussi que ce sont les "enfers fiscaux" les plus en pointe dans cette lutte et que le consensus mondial - du moins la propagande qu'ils en font - les conforte dans leurs règles de prédation.
Comment devenir riche sans passer par un système financier ouvertement délateur, est sans doute le travail en cours de créativité chez les gnomes. Peut-être va-t-on tuer le facteur fric ?
Les autres mesures touchent la comptabilité d'actifs bancaires, les règles de surveillance des sociétés cotées en bourse, la déontologie des agences de notation qui couchent avec le big bizness et enkroument tout le monde, et les modes d'incitation des traders à la performance. Tous ces points sont positifs. Reste que l'affichage en grand sont les 5000 milliards de relance keynésienne. A l'heure des communiqués on n'a pas dit qui les paiera !
L'affaire ne fait que commencer sans garantie de bonne fin.
Le problème des actifs toxiques n'est pas réglé, dixit Obama, qui poursuit lors de sa conférence de presse : « Il va y avoir des négociations difficiles et parfois nous devrons les quitter si nous ne parvenons pas à un accord (clin d'oeil?). Il va y avoir de vrais dangers qui ne pourront pas être réduits par la discussion. Mais au moins nous aurons commencé avec la notion que nous sommes prêts à écouter et à travailler en coopération avec les pays du monde ».
Ne s'agissait-il que de passer un message de confiance pour prozaquiser les consommateurs ?
Normalement le billet devait se terminer par un mp3 de La Vie en Rose.
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AFP - "Les quatre pays placés la semaine dernière sur la liste noire des paradis fiscaux de l'OCDE en ont été retirés mardi après avoir pris l'engagement de respecter les normes internationales en matière d'information bancaire ..."
RépondreSupprimerEt hop ! Pas plus difficile, une petite déclaration de normalisation des procédures, le tour est joué.