mardi 26 mai 2009

Presse papier

martin masse du québécois libre
Les publications sur support de bois mort sont en déclin accéléré partout dans le monde et jouissent de moins en moins du monopole de la pensée correcte et officielle qu'ils partageaient il n'y a pas longtemps avec quelques grands réseaux de télévision. Soyez certains que ça écoeure royalement bien des éditorialistes et chroniqueurs de journaux d'avoir à partager le terrain de l'analyse et du commentaire avec des blogueurs «non professionnels» et autres nouveaux médias de plus en plus nombreux et critiques, dont certains n'ont pas peur de remettre radicalement en question les «consensus» du petit monde de l'establishment médiatico-politico-universitaire (Martin Masse sur LQL).

C'est si vrai que nos politicien(nes) s'émeuvent que n'importe qui hors du contrôle de la "profession" puisse dire m'importe quoi que tout un chacun peut lire ... sans payer, en plus ! Ces orfraies persistent sur la nécessaire infantilisation de l'Opinion, incapable de jugement, qui, s'il lui advenait d'émerger à la conscience sociale et politique, rendrait inutile l'intermédiation de nos représentants élus ou non. Nous n'aurions plus besoin de Nadine Morano pour comprendre le monde de la famille ! Les journalistes sont sur la même longueur d'ondes, qui parlent de labéliser les blogues ; lire : "normaliser", "autoriser", "sanctionner", "récompenser", "détruire".

Si l'endogamie complice touche à sa fin dans le monde anglo-saxon - voir le dynamitage surprenant du parlementarisme britannique chez la Mère de toutes les démocraties - elle a de beaux restes en France où on appelle le contribuable à abonder au tonneau des Danaïdes de la presse qu'il ne veut plus lire. Sans doute le sauvetage participe-t-il de la préservation réflexe d'un "patrimoine" dans un pays sans projet. Or ce "patrimoine" s'avère médiocre pour ne pas dire pire dans bien des domaines.
'ti dèj et wifiSi vous avez un secteur que vous possédez à fond, vous pouvez mesurer l'écart de pertinence ou compétence entre les réalités et le discours du grand noeud volant qui s'en saisit dans votre journal préféré. Qu'apprend-t-on dans les écoles de journalisme pour que les jeunes professionnels soient à ce point nuls ? Le débat européen préliminaire aux élections du 7 juin mené dans la presse est du niveau de Détective ou du Crapouillot. Celui sur l'OTAN qui le précéda fut affligeant de banalités. Les journalistes courent à l'Audimat sur injonction de leurs rédactions et, comme il n'y a pas cent recettes pour obtenir les chiffres, le mimétisme fait rage, surtout dans l'audiovisuel qui aimante toute la limaille d'usinage d'une médiocrité impossible. Et les quelques exceptions comme la chaîne parlementaire ou Arte, de nous surprendre agréablement !

Internet et les radios d'actualités en boucle ont ringardisé les supports papier et plateaux dès lors que les nouvelles ne le sont plus tant que ça. Le bulletin radio de 06:30 me dit l'essentiel. La consultation de quelques fils "rss" complète l'information quotidienne avant 08:30 et quand je passe devant les kiosques, je sais déjà tout ce que les titres de la presse du matin me proposent. Deux unes pourront attirer mon attention, celle traitant d'un phénomène local, celle traitant d'un domaine spécifique qui excite mon impatience. Tout le reste a jauni.

Ainsi la presse nationale ne tire plus les jours fériés pour des motifs comptables, et recule-t-elle chaque mois, non sous la concurrence des gratuits puisqu'ils stagnent, mais sous la pression de l'indifférence. Le support et son mode de diffusion (nmpp) sont obsolètes. Et j'ai réalisé il y a quelques années que je ne lisais de quotidien avec avidité que le matin au petit déjeuner dans un hôtel à l'étranger ! Reste la question des contenus évoquée par l'amorce de ce billet.

Diplo et chocolatQui vais-je étonner si j'avoue qu'une demi-page d'Alliot-Marie ou de Kouchner dans Le Figaro me laisse froid. Les grands journaux sont friands d'entretiens et d'analyses fournies par des détenteurs de pouvoir ou des stratèges. Est-ce à dire que leurs journalistes ne peuvent plus emplir leurs colonnes ? Thèse, antithèse, synthèse critique, c'est un peu ce que l'on attendrait d'eux. Etre intelligents à notre place. Sur le fond, nous demandons au journaliste de penser pour deux, pour mille, cent mille, pour notre confort, et d'être donc un peu plus éclairés que nous-mêmes. Sauf quelques éditorialistes ronflants qui jouent un jeu toujours équivoque, la masse rédactionnelle déversée chaque matin en ville est du cirage de pompes, adroit certes, mais astiqué ! De toute manière pour accéder à l'information qui rapporte il faut être encarté au club.

Pour un parti politique, le champ de la communication est plus attrayant que jamais quand les possibilités foisonnent dans l'innovation permanente. Les résultats modestes que nous retirerons d'une participation à la campagne européenne qui dévore les énergies, nous convaincront-ils de lancer un grand portail de presse et le quotidien électronique qui va avec ?



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3 commentaires:

  1. Je trouve dommage de ne pas lire un seul commentaire au sujet de ce billet. Je l'ai trouvé tout bonnement bien. Agréable à lire.

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  2. Un grand portail de presse pour mettre en grand ce que l'on voit en tout petit sur des sites pour initiés ne servira à rien sinon à mettre en grand aussi - contre ce royalisme-là - la masse de la critique.
    De même, si ce portail, ne doit montrer que le meilleur de la "bien-pensance", il ne servira qu'à convaincre les convaincus. Il existe d'ailleurs déjà sous forme de plusieurs sites que je n'énumèrerai pas. Ils ne semblent pas attirer beaucoup de monde.

    Dès lors qu'il comprendra autre chose que la ritournelle à Jeanne, la messe du 21, et toutes les "activités-maison" que je propose de laisser à la dimension privée des royalistes pure souche, il pourra être appelé à un succès relatif.

    C'est un projet neuf, sur lequel doivent se mettre d'accord maintenant les centrales pensantes du royalisme, qui permettra naturellement d'ouvrir un portail, comma aussi de proposer à grande échelle de sortir des voies de l'échec.

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  3. Tout à fait d'accord !
    Ca vous la coupe ?

    :)

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