lundi 13 juillet 2009

Vers nos républiques

Ce bon monsieur Fillon avance vers un déficit de 120 milliards d'euros à la Noël soit 40% de son budget, auquel s'ajoute le déficit abyssal des comptes dits sociaux. La République commence à puer comme une baleine crevée sur la plage au soleil. Je ne sais qui au gouvernement oserait maintenant faire des remontrances de gouvernance à un pays africain, sous influence, puisque nous faisons désormais partie du "club", quoique ce ne soit pas l'immigration provenant de l'empire qui ait africanisé nos moeurs politiques. Quand on cherche, on comprend vite que c'est bien ce système démocratique national qui a versé dans la démagogie socialiste la plus éhontée, et d'alternance en alternance, que la dictature de la plus forte minorité a chaque fois gavé de prestations ses supporters, jusqu'à ce que nous parvenions à cette social-démocratie ridicule en tout qui nous étouffe comme du lierre. Rocard en annonce et regrette la mort ; et tous les politiques derrière lui, qui en vivent.
Que dire ? Au hasard du surf, on tombe sur des textes compacts et complets qui tiennent debout sans exégèse ni commentaires et vous évite de phosphorer. C'est le cas d'un texte du professeur Olivier Tournafond sur la démocratie, qui fut inséré dans les carnets de campagne de l'Alliance Royale aux Européennes. Le voici :

Olivier Tournafond
« Toute théorie qui verse dans l’excès contient en soi le germe de sa destruction. Tel est le destin de l’absolutisme démocratique qui prétend tirer toute la légitimité de la simple addition des suffrages et de la loi majoritaire. Pourtant jamais une majorité d’erreurs ne fera une vérité ! Au nom d’une volonté générale hypothétique et le plus souvent fictive, d’habiles démagogues dominent de fait un peuple devenu impuissant et fataliste. Les minorités organisées l’emportent sur la majorité désorganisée et la participation politique, si souvent attendue, n’est plus pour le citoyen qu’un geste machinal, une mascarade purement formelle qui cautionne seulement les oligarchies en place. "Fraction impuissante du pouvoir", selon la formule célèbre de Péguy, le droit de vote ne permet en aucune manière à l’individu d’influer réellement sur la vie politique ; et Rousseau pour une fois n’avait pas tort en déclarant que dans ce genre de gouvernement, "le Peuple est libre un jour et esclave cinq ans"...
« Mais les hommes pourraient reprendre en main leur destin s’ils comprenaient que la liberté politique comme la liberté individuelle suppose en amont une fonction institutionnelle indépendante et attachée au bien commun. Que seule une autorité arbitrale au-dessus des partis et des factions est en mesure d’assurer la loyauté du jeu politique et d’empêcher la confiscation du pouvoir par ceux qui sont juges et parties. Une monarchie institutionnelle, régime à la fois mixte et modéré, serait en Europe le seul mode de gouvernement légitime, traditionnel et attaché à la défense de l’intérêt
collectif. Seule cette autorité transcendantale pourrait tenir en échec les mafias politiques, financières et médiatiques qui ont compris que la démocratie permettait d’asservir les hommes en leur donnant l’illusion qu’ils gouvernent.
Alors, la participation à la vie politique cesserait d’être un simple simulacre pour devenir pour chacun un véritable pouvoir…»
(source)

... dans son champ de conscience politique. Peut-on le définir ?



tête de bouddha doréIl est différent pour chacun et son périmètre bouge tout au long de la vie, l'extinction inéluctable des neurônes n'étant le moindre facteur ; d'où l'expression "vieux con".
Nous sommes tous capables d'organiser notre quartier jusque dans ses lampadaires, infrastructures et viabilités, et de comprendre les besoins, limites et problèmes de notre commune en tant que résident contribuable. Avec quelques explications renouvelées périodiquement, nous saisirons ces mêmes paramètres pour l'arrondissement, le baillage. Au delà de la sénéchaussée, on perçoit rapidement l'escroquerie démocratique qui exige l'expression d'un choix par le cordonnier de Rodez à propos du tunnel ferroviaire du Vignemale (d'autant qu'il implique une future voie ferrée Algesiras-Paris). A part d'être pour ou contre les ours, il n'y voit goutte et ne choisira éventuellement qu'un chantage cygénétique : "permettez-moi le chamois et je vous tue le tunnel" !

D'autres qui vivent en criquets pèlerins ne réagissent qu'à l'accroissement de l'aubaine devant chez eux, mais seront consultés tout pareil sur ce tunnel lointain, brandi comme un tuyau de plomb écologiste afin qu'on n'oublie pas le parti vert. Parti qui, soit dit en passant, milita contre le Viaduc de Millau et pour la pollution de la RN9 (incroyable mais ... vrai !); il le fit repousser de cinq ans par l'actuel vice-président de Septimanie, l'inénarrable freluquet Gayssot, alors ministre des transports.

Il en est quelques-uns capables d'entrer dans le dossier ... et d'en ressortir avec un jugement, ayant sans doute fait les études ad hoc et capitalisé de l'expérience en travaux publics ou logistique. Il faut les embaucher dans le projet et les laisser faire. Cela revient à remettre les chantiers de grand impact entre les mains compétentes et à les retirer au clientélisme démocratique qui comme le gui du chêne décore la république au jour de l'an et finit par l'étouffer à la Noël.

mausoléeAinsi la décentralisation devrait-elle stopper au niveau des régions¹ qui vont irrésistiblement vers des satrapies de Division 2, et aboutir à la libération complète des communes, avec peut-être un zeste de morale que je reprends à l'Ancien régime : séquestrer le patrimoine du nouveau maire jusqu'au quitus de gestion que lui donnera après la fin de mandat la Cour régionale des comptes (on me dit dans l'oreillette que Patrick Balkany vient de voter contre ma proposition). Cette libération des communes leur ouvrirait bien entendu tous les choix politiques : organisation de l'administration municipale, mode de scrutin, modes de financement, etc. Dans le cas où des communes seraient banqueroutières, elles seraient reprises par des syndics dépendant directement du ministre des Finances, qui auditeraient les dérives et assainiraient rapidement la gestion en sabrant les dépenses, et tout le personnel municipal derechef décapité (euh... je m'emporte ? mais on a déjà fait ça ... en Irak baassiste).

Rien ne saurait prévenir les communes de s'associer entre elles et à leurs frais pour mutualiser des services lourds comme la gestion de l'eau, l'assainissement ou les transports urbains. Le meilleur régulateur des débours enthousiastes restant la pression fiscale directe.

dollar 100Et c'est le dernier point : il n'y a pas de démocratie qui vaille de durer entre des mains irresponsables. C'est la raison morale du cens qui ouvrait l'accès aux urnes sous la Restauration. Enorme bêtise pour un roi que de confier les choix politiques de la nation aux plus cupides de ses enfants en se privant du capital populaire affectif et de la modération des mères au foyer. Au niveau qui nous intéresse aujourd'hui, il faut garder le suffrage universel, qui offre l'avantage d'une moyenne morale, en universalisant l'impôt direct. C'est du "contre-cens". Tout résident doit faire le chèque ou le mandat poste une fois par an, même si sa contribution est modeste.

N'est citoyen que le contribuable direct. Je ne me souviens plus de quel artiste racontait le premier avis d'imposition qui était tombé dans la boîte aux lettres de ses parents du fait de ses tournées de spectacle. Ce fut un jour de joie en famille d'avoir enfin cet honneur. Pourquoi en priver la moitié du corps électoral ?

Vive ma petite république, nos républiques !

Le coût de collecte souvent invoqué contre l'IRPP universel ne désarme pas celle des amendes de voirie ou de circulation, et l'implication de couches sociales consommatrices de prestations dans une partie de leur financement réveillerait-elle un certain civisme rémunérateur de la réforme dans une certaine proportion, que je n'en serais surpris.

Demain nous prenons la bastille de toutes nos illusions. Elle est vide !
Faisons du neuf ! Faisons nos républiques.

Note (1): on va en reparler aux Régionales



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2 commentaires:

  1. Je ne formulerais qu'un [léger] point de désaccord : la république, que vous typographiez si respectueusement avec un "grand air", il est vrai qu'elle en a besoin, ne "commence" pas à puer. Elle pue ab initio.

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  2. Merci de votre commentaire. Je me permets de faire la différence entre notre cité, cette "chose commune" qui vient de loin, et le régime au "grand air" qui n'en finit pas d'agonir.
    :)

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