La Pravda d'hier titrait irréverencieusement : "Sarkozy prépare déjà les grands chantiers de la rentrée" et de nous gonfler gentiment avec le catalogue d'inaboutis en devenir : le grand emprunt à l'enseigne du cerf, la fin du juge Burgaud, la taxe carbone¹ qui a foiré en Allemagne et la réforme territoriale contre laquelle toute la classe politique est vent-debout. Ils se sont mis a cinq pour faire la page (3) des chantiers ! A se tordre de rire, du moins pour tout blogueur individuel et portatif qui en fait cinq dans le même délai. Mais l'important n'est-ce pas d'en parler et la presse d'assaut est là pour ça ! Sur ma faim, je suis allé voir ailleurs ce qu'on voulait-on me vendre entre vingt foutaises de commande...
Michel Rocard qui bafouille d'excitation à l'idée d'avoir été excavé du Père Lachaise pour servir la gloire du petit reître a pondu un truc imbaisable (as usual) qui finit en lourde taxe grevant les ménages de 300 euros l'an tandis que les entreprises à l'agonie (ce sont elles qui font leur propre diagnostic) bénéficieront de quotas CO² européens gratuits pour quelques années encore. A l'échéance, les lobbies feront reconduire l'exemption sous la menace de licenciements secs ! Mais la loi de finances sera passée et la population sans lobby paiera : c'est bien la queue de trajectoire du socialiste inventeur de la CSG. Taxez, taxez toujours, il en restera bien quelque chose. Je croyais que les impôts et taxes créaient de la dépense, ce poison qui nous a tués.
Que nenni, et les bureaux de nous conter que cette taxe, indispensable pour faire respirer nos enfants (écrasés de dette publique), va contrer l'importation de produits issus de process polluants (suivez mon regard jusqu'en Chine) et protègera sans le dire notre économie moribonde. Les mêmes de jurer "croix de bois, croix de fer ..." que le produit de la taxe ne disparaîtra pas dans le tonneau des Danaïdes de la République en faillite ! Tout ceci est faux.
Les Allemands ne barreront pas la route des importations chinoises ou indiennes dès le moment où les empires émergents surinvestissent dans les équipements afin de se créer des marchés intérieurs de substitution aux marchés occidentaux effondrés. Or ce sont les Allemands qui gouvernent le Marché commun, que ça nous plaise ou pas !
Quant à braver le principe budgétaire d'universalité de la recette en séquestrant la taxe Rocard, on n'y pense pas ! Donnez une bouteille de whisky à un alcoolique en lui faisant promettre de la ranger dans le placard du haut de la cuisine et de n'y point toucher et vous saurez quoi attendre de la créativité comptable de Bercy avant même le rapport de la Cour des Comptes !
L'emprunt national, à l'enseigne du cerf comme la Lanterne de Versailles qui n'est pas une vessie, souligne l'incapacité du pouvoir à rénover la maison France qui vit bien au-dessus de ses moyens et depuis trop longtemps. Compenser l'appel à l'épargne publique par des réformes est un effet d'annonce pour draguer le gogo, puisqu'elles s'avèrent être des réformettes, dès lors que tout privilège ou sureffectif réduit est immédiatement compensé ailleurs. Et vous voulez donner vos sous à ces gribouilles conduits par un parvenu qui prend 10 places pour ses copains au concert Mandela de New York et loue cinq limousines noires pour atteindre en cortège le Radio City Hall ? Tiens ? On a remis Rocard sur ce coup, avec Juppé cette fois, pour nous dire quoi faire de tout cet argent emprunté.
Les Français sont contre l'étalage bling bling permanent, contre l'emprunt Sarkozy et contre la taxe Rocard ; ils en ont trop entendu pour que la limite du bombardement de l'Opinion n'ait été dépassée. On leur a tant promis qu'ils commencent à comprendre les ressorts du système putassier qui les dirige, ou plutôt les ballade. Qui croit encore à ces charlots ? Ne perdons pas une occasion de révéler l'escroquerie et tous les faux-fuyants de la caste proclamée élitaire, qui a mis l'Etat en coupe réglée. Dénonçons le retour de l'Etat au prétexte de la Crise et faisons dégraisser le mammouth en lui coupant les vivres !
NE SOUSCRIVEZ PAS A L'EMPRUNT !
Des chantiers annoncés par Le Figaro de jeudi, je passe sur la réforme des collectivités et la naissance du "conseiller territorial" qui diminuera de beaucoup le nombre de postes de gavage à l'étable démocratique, et sur la réforme de l'Instruction judiciaire dont on ne pourra jamais supprimer l'ombre de la Question. Le manuel de Bernard Gui² est toujours d'application sur les tables de chevet de nos juges, à défaut d'être consultés dans les prétoires.
Reste que nous nous souviendrons longtemps des images du président radieux sortant du Val de Grâce entouré de blouses blanches qui voulaient être sur la pellicule, et de ce terrible accident de jogging qui a fait le tour du Monde. Mais si, mais si !
On me dit dans l'oreillette que le dalaï lama n'a pas envoyé sa boîte de chocolat. Bizarre. Il n'a pas au moins une radio ?
Note (1): La taxe carbone pour les Nuls, c'est par ici.
Note (2): Manuel de l'inquisiteur toujours réédité (ISBN : 9782251340555, Belles Lettres, 33,25€).
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Très bon billet ! Cela fait toujours plaisir de vous voir tirer à boulets rouges ! J' espère que les Français vous écouteront et ne se laisseront point berner par cette arnaque à l' emprunt national ! A part cela , c' est quoi cette histoire de concert Mandela et des cinq limousines ? Pas bien compris sur ce coup là ... Il faudrait nous raconter ...
RépondreSupprimerIl ne s'agit que de la "bande de copains" qui est partie en First Class à Manhattan pour accompagner Mme Carla Bruni -Sarkozy au concert caritatif Mandela (91 ans) où se produisaient des pointures comme Aretha Fraklin, Stevie Wonder, Zucchero, Queen Latifa, Alicia Keys, le Gospel de Soweto, etc.
RépondreSupprimerL'arrivée de la première dame fut faite en cortège de limousines noires; c'est tout.
:)
La presse anglo-saxonne n'a pas été impressionnée par les deux miaulements de la chatte de l'Elysée. D'ailleurs elle ne s'est pas montrée au rappel final de tous les artistes.