A la question de revers : "Qui?", j'ai répondu ne pas savoir, mais sûrement un "beau prince très intelligent avec une princesse en rapport. Ça existe !". Vint aussitôt la réaction que le vulgum pecus croit fatale : "Sarkozy nous coûte cher mais un roi nous coûterait une fortune et le pays est ruiné !".
Nenni, tudieu ! Un roi ne coûte pas le quart de ce que mange Sarkozy, son armée de rats-conseillers en soupentes, et sa bande de copains cramponnés à la mangeoire qui se goinfrent nuit et jour. Les chiffres sont établis sur les monarchies du Nord ! Même la vieille monarchie anglaise encombrée de fastes impériaux désuets ne coûte pas grand chose, encore moins rapportée au chiffre d'affaires du tourisme capté par la pourpre scandaleuse des Windsor ! Chez les Rosbifs c'est un super-bizness.
A partir de là, nous avons pu discuter. Je vous en fais une transcription belle infidèle en français facile (pour les colonies)...
Metz¹ : Un roi, sa famille, sa garde d'honneur et ses deux palais (d'hiver et d'été) reviennent bien moins cher qu'un président de la République qui se dépêche de s'enrichir dans la fonction à durée déterminée, doit récompenser ses amis influents par des postes rémunérateurs, employer leurs gosses, et surtout établir socialement sa famille par tous moyens, les plus discrets étant les plus efficaces. Si les crédits élyséens officiels sont très élevés, on va jusqu'à créer un gouvernement-bis avec tout le diable son train, les arrangements discrets de l'entourage sont bien plus onéreux encore. M. Tapie ne nous dira pas le contraire. A l'inverse, un roi de France confond son patrimoine et celui de l'Etat, en ce sens que le sien propre lui échappe au jour de son couronnement. Un roi de France ne s'enrichit pas mais sa politique profite de l'enrichissement général du pays. La situation est plus morale qu'aujourd'hui, et vous avez en prime du prestige, de la culture sans vernis et un domaine touristique renforcé, comme en Grande-Bretagne ou en Espagne.
Conf : Ça reste cher si le roi ne travaille pas et ne fait que glander, d'une commémoration à une revue militaire, d'un enterrement à un dîner de gala, d'une finale de coupe de foot au lancement du porte-avions... Et toute la nichée mange sur la Bête en glandouillant aussi. L'ancien comte d'Orléans² avaient une douzaine de gosses et personne ne faisait rien ! C'est bien d'ailleurs pour les faire bosser qu'il a bouffé la baraque !
Fainess : Oui, bon ! Mais il n'était pas le roi ! Dans certaines occasions, une représentation française conduite par un chef d'Etat permanent aura plus de poids. On l'a vu plusieurs fois avec le roi d'Espagne qui n'a pas grands pouvoirs mais beaucoup d'autorité morale et qui n'envoie jamais dire... Il est difficile de juger de la "rentabilité" d'un roi mais ce qui est sûr, c'est qu'une autorité indépendante de la classe politique ne peut être soupçonnée de favoriser sa propre carrière, et par imprégnation, cela permet de calmer les impatiences et l'avidité des ambitieux dans une exigence de dignité. On en est loin, à voir les voeux publics exprimés par les ministres de Fillon avant le dernier remaniement !
Metz : Réaction normale à l'encan ! Dans la mesure où le sommet de l'Etat n'est plus aux enchères électorales, il est libéré de la lutte au couteau pour le "pouvoir". Non ? Et donc protégé de la plupart des ambitions personnelles qu'elle charrie. Ne resteront d'attaque que les vizirs qui veulent être calife à la place du calife. Il y en aura toujours, mais deviendront très visibles.
Si le sommet de l'Etat est retiré de la lutte, le personnel politique va naturellement se spécialiser sur des secteurs plus précis, transports, sécurité, droit du travail, finances, industrie, etc. car les emplois politiques seront technicisés. Le nouveau système donnera une prime à ceux qui savent plus qu'à ce qui disent bien.
On peut aussi continuer la pérennisation en sortant deux ou trois grandes fonctions du cirque électoral, pour leur apporter le même avantage de stabilité et expertise : comme le garde des Sceaux, le chef de la diplomatie (il faut du temps pour aboutir sur ces questions étrangères), voire le chef de la police. Ces gens-là pourraient former une sorte de conseil privé du prince pour assurer à la Nation à moindre frais une justice qui marche droit, une police intègre qui protège et une diplomatie professionalisée qui voit loin. Ce sont les fameux pouvoirs régaliens. Reste à bien choisir ces ministres ! Dans un vivier de compétences académiques et d'expériences plutôt que dans les haras des partis politiques !
De plus, si on remet au roi et à son conseil le domaine des pouvoirs régaliens, en gros celui que De Gaulle s'était constitué, on extrait toute la pointe de la pyramide étatique de cette guerre civile permanente "gauche-droite-extrêmes-centre", et diminuent d'autant les dérives budgétaires et le clientélisme ruineux qui achètent les voix et aboutissent à une Dette colossale. C'est tout bénef !
[......]
Conf : Vous dites, Metz, que les pouvoirs régaliens sont la justice, la police, et la diplomatie. Donc le peuple n'aurait plus rien à dire dans ces trois domaines politiques ?
Fainess : La diplomatie est un truc compliqué dont les gens n'ont aucune carte en main, et qui se passe en coulisses. Depuis que le service militaire est supprimé, la défense est devenu là-aussi un truc d'experts. Par contre, je vois mal retirer la parole aux gens sur les questions de justice et de police.
Metz : C'est vrai. Il y en a un quatrième : la guerre, pudiquement nommé "Défense", bien que ce ne soit pas vraiment la même chose. Police ? Qu'attend-on que dise l'Opinion sur la police par exemple ? Quelle fasse son métier en respectant les lois et qu'elle assure la sécurité publique partout. Faut-il remettre en jeu à tout moment ce pouvoir particulier pour atteindre une sécurité normale ? L'Intérieur doit-il protéger d'abord le parti du président en ne fâchant personne, ou protéger les citoyens ? Il semblerait que le système actuel qui fait se succéder place Beauvau des ministres doués pour les déclarations télévisées mais surtout coincés par l'impact électoral des mesures souhaitables, n'ait rien donné de bon depuis trente ans que ça dure :
Des quartiers entiers du territoire sont devenus des friches judiciaires où n'entrent plus les services publics, ni flics, ni pompiers, ni Samu. Chacun sait la réponse - éradiquer 400 chefs de bandes français et expulser ceux qui ont une nationalité étrangère - mais le prix électoral est trop élevé, à cause de marges électorales trop étroites (les partis basculent dans l'opposition sur quelques pourcents).
Un "lieutenant de police" nommé et guidé par un prince qui doit veiller à l'intérêt général, peut aboutir dans cette affaire bien mieux qu'un ministre sur le siège éjectable du prochain "remaniement", qui va passer ses matinées à scruter les réactions de la presse. Enfantillage des sondages.
Fainess : D'accord ! Et c'est un peu la même chose pour la justice. Si elle doit être indépendante, il n'est pas utile de la faire dépendre même indirectement de l'électorat qui au bout du compte est très manipulé par les partis, la presse et les lobbies en tous genres. Surtout la presse qui fabrique des coupables en veux-tu en voilà, main dans la main avec la PJ locale. La Justice est en remorque de l'Opinion, elle même influencée par les médias. C'est Outreau, mais c'est aussi Baudis à Toulouse ou Chouraqui à Marseille... les bavures médiatiques sont fréquentes. Une justice propre, une police propre, ne peuvent fonctionner sous la coupe de l'Opinion et des pouvoirs politiques que le régime actuel lui consent !
OK pour les pouvoirs régaliens ! Dégage, la démocratie de la pyramide !
[rires francs]
Conf : S'il y a plus de démocratie directe dans les domaines de la vie courante, je serais aussi d'accord. En fait - et on est en pays d'élevage - faudrait passer un marché entre votre roi dans son domaine réservé, sa garde emplumée et son carrosse ciré, et tout le reste du domaine public. On vire les politicards et on vote la politique. Tope là !
Metz : C'est tout à fait ça ! J'ai bien fait de me lever ce matin ! La démocratie renforcée dans tous les étages subalternes en laissant l'essentiel national (ndlr: le domaine régalien) en dehors de la dispute démagogique ! Un penseur royaliste a même lancé un slogan monarchiste terrible : "l'Anarchie plus Un !". Personnellement je serais assez pour une organisation territoriale proche du modèle des cantons suisses avec des votations fréquentes sur des questions qui intéressent vraiment les gens, et pas sur des utopies complètement inaccessibles comme la constitution européenne en cinq volumes, le redéploiement des bases stratégiques françaises dans le monde et pourquoi pas l'indépendance de la Polynésie.
Conf : Il y a beaucoup à réformer au niveau local si on veut une démocratie de base. Les questions intéressantes sont débattues dans des cénacles de copains du même parti et rarement sur la voie publique, sauf si on a incendié la sous-préfecture ! Si l'on peut encore faire passer des idées dans un conseil municipal, on voit vite qu'au niveau au-dessus, le conseil général est retranché derrière le rempart des partis politiques. Approcher un conseiller général est très difficile en dehors des élections cantonales, et de toute façon sa conduite sera dictée par son parti ou par la politique clientéliste du président de son assemblée. Au niveau régional c'est encore pire, les conseillers régionaux sont inaccessibles directement puisqu'ils ne sont pas issus d'un vote nominal mais d'un scrutin de listes, et qu'ils doivent donc leur propre place au chef de liste et pas à l'électeur.
Fainess : Par contre pour "communiquer" et se vanter, ils claquent des millions, alors qu'on ferme partout des bureaux de Poste qui ne coûtaient pas grand chose ! Si vous avez entendu le cours³ de politique de Georges Frêche vous saurez tout sur la mascarade actuelle et la création de fiefs.
Metz : Les partis sont inarrachables en pays gaulois. Il en pousse un par jour ; il en meurt autant. Par contre, on peut organiser le paysage institutionnel pour en bloquer les effets les plus néfastes. Déjà, en détruisant les procédés d'agglutinement que sont les primes aux majorités relatives qui sont données au premier arrivé pour avoir un parti dominant dans une assemblée. Ainsi, sur un socle électoral de 15% au premier tour d'un scrutin majoritaire à deux tours, le chef de parti qui a rallié des adversaires contre la promesse de postes juteux, arrive au pouvoir au second tour avec une majorité de sièges. Ce pouvoir local est certes légal mais compte-tenu de l'abstention, il est illégitime (15% moins 25% d'abstention par exemple donne un socle d'inscrits de 11,25%, ce qui est ridicule).
Le seul système légitime est la proportionnelle intégrale qui porte à l'assemblée locale ou régionale toutes les opinions exprimées, à charge pour les élus de s'entendre, à défaut de quoi ils devraient être déchus de leurs fonctions pour la durée de la mandature au motif d'incompétence dans l'exercice d'une saine démocratie.
Pour responsabiliser les élus, on pourrait aussi réinventer la mise sous séquestre des biens personnel de certains postes politiques le temps de la fonction, interdire le cumul des mandats pour renouveler les effectifs, et supprimer systématiquement le sursis pour les peines de corruption. La vraie démocratie est à ce prix.
Conf : Bon ! Il arrive quand ton roi qu'on se marre un peu ?
Fainess : Faut pas rêver ...
Ce fut un débat populaire ........ pas du tout !
Ce billet est une "fabrication" de ce qu'il serait souhaitable d'entreprendre pour une communication active. Mais, sauf entre amis, voire gens du monde, il est extrêmement difficile d'ouvrir une fenêtre dans le mur mental des idées reçues. Et la monarchie est toujours un "vieux truc" en France. Il nous reste à espérer que les chapelles travaillent au renversement de ce mur, dans leurs universités d'été par exemple. Tant que nous n'aurons pas banalisé l'idée monarchique, le combat de conviction se brisera sur des a-priori. Il faut dire quand même que jusqu'ici nous n'avons pas été spécialement aidés par les requérants, encore moins par la Providence qui a placé au milieu du chemin un bas-clergé hostile.
Mais est-il interdit d'espérer ?
Note (1): Caricatures : Metz est l'artilleur de service ; Conf : le paysan bio aux cheveux longs de la Confédération paysanne ; et Faines : le productiviste FNSEA, ami de Monsanto.
Note (2): [censuré : "celui qui était parti avec la bonne"] le convive désignait là le défunt comte de Paris.
Note (3): La prise de son de ce cours est en ligne par ici.
Nenni, tudieu ! Un roi ne coûte pas le quart de ce que mange Sarkozy, son armée de rats-conseillers en soupentes, et sa bande de copains cramponnés à la mangeoire qui se goinfrent nuit et jour. Les chiffres sont établis sur les monarchies du Nord ! Même la vieille monarchie anglaise encombrée de fastes impériaux désuets ne coûte pas grand chose, encore moins rapportée au chiffre d'affaires du tourisme capté par la pourpre scandaleuse des Windsor ! Chez les Rosbifs c'est un super-bizness.
A partir de là, nous avons pu discuter. Je vous en fais une transcription belle infidèle en français facile (pour les colonies)...
Metz¹ : Un roi, sa famille, sa garde d'honneur et ses deux palais (d'hiver et d'été) reviennent bien moins cher qu'un président de la République qui se dépêche de s'enrichir dans la fonction à durée déterminée, doit récompenser ses amis influents par des postes rémunérateurs, employer leurs gosses, et surtout établir socialement sa famille par tous moyens, les plus discrets étant les plus efficaces. Si les crédits élyséens officiels sont très élevés, on va jusqu'à créer un gouvernement-bis avec tout le diable son train, les arrangements discrets de l'entourage sont bien plus onéreux encore. M. Tapie ne nous dira pas le contraire. A l'inverse, un roi de France confond son patrimoine et celui de l'Etat, en ce sens que le sien propre lui échappe au jour de son couronnement. Un roi de France ne s'enrichit pas mais sa politique profite de l'enrichissement général du pays. La situation est plus morale qu'aujourd'hui, et vous avez en prime du prestige, de la culture sans vernis et un domaine touristique renforcé, comme en Grande-Bretagne ou en Espagne.
Conf : Ça reste cher si le roi ne travaille pas et ne fait que glander, d'une commémoration à une revue militaire, d'un enterrement à un dîner de gala, d'une finale de coupe de foot au lancement du porte-avions... Et toute la nichée mange sur la Bête en glandouillant aussi. L'ancien comte d'Orléans² avaient une douzaine de gosses et personne ne faisait rien ! C'est bien d'ailleurs pour les faire bosser qu'il a bouffé la baraque !
Fainess : Oui, bon ! Mais il n'était pas le roi ! Dans certaines occasions, une représentation française conduite par un chef d'Etat permanent aura plus de poids. On l'a vu plusieurs fois avec le roi d'Espagne qui n'a pas grands pouvoirs mais beaucoup d'autorité morale et qui n'envoie jamais dire... Il est difficile de juger de la "rentabilité" d'un roi mais ce qui est sûr, c'est qu'une autorité indépendante de la classe politique ne peut être soupçonnée de favoriser sa propre carrière, et par imprégnation, cela permet de calmer les impatiences et l'avidité des ambitieux dans une exigence de dignité. On en est loin, à voir les voeux publics exprimés par les ministres de Fillon avant le dernier remaniement !
Metz : Réaction normale à l'encan ! Dans la mesure où le sommet de l'Etat n'est plus aux enchères électorales, il est libéré de la lutte au couteau pour le "pouvoir". Non ? Et donc protégé de la plupart des ambitions personnelles qu'elle charrie. Ne resteront d'attaque que les vizirs qui veulent être calife à la place du calife. Il y en aura toujours, mais deviendront très visibles.
Si le sommet de l'Etat est retiré de la lutte, le personnel politique va naturellement se spécialiser sur des secteurs plus précis, transports, sécurité, droit du travail, finances, industrie, etc. car les emplois politiques seront technicisés. Le nouveau système donnera une prime à ceux qui savent plus qu'à ce qui disent bien.
On peut aussi continuer la pérennisation en sortant deux ou trois grandes fonctions du cirque électoral, pour leur apporter le même avantage de stabilité et expertise : comme le garde des Sceaux, le chef de la diplomatie (il faut du temps pour aboutir sur ces questions étrangères), voire le chef de la police. Ces gens-là pourraient former une sorte de conseil privé du prince pour assurer à la Nation à moindre frais une justice qui marche droit, une police intègre qui protège et une diplomatie professionalisée qui voit loin. Ce sont les fameux pouvoirs régaliens. Reste à bien choisir ces ministres ! Dans un vivier de compétences académiques et d'expériences plutôt que dans les haras des partis politiques !
De plus, si on remet au roi et à son conseil le domaine des pouvoirs régaliens, en gros celui que De Gaulle s'était constitué, on extrait toute la pointe de la pyramide étatique de cette guerre civile permanente "gauche-droite-extrêmes-centre", et diminuent d'autant les dérives budgétaires et le clientélisme ruineux qui achètent les voix et aboutissent à une Dette colossale. C'est tout bénef !
[......]
Conf : Vous dites, Metz, que les pouvoirs régaliens sont la justice, la police, et la diplomatie. Donc le peuple n'aurait plus rien à dire dans ces trois domaines politiques ?
Fainess : La diplomatie est un truc compliqué dont les gens n'ont aucune carte en main, et qui se passe en coulisses. Depuis que le service militaire est supprimé, la défense est devenu là-aussi un truc d'experts. Par contre, je vois mal retirer la parole aux gens sur les questions de justice et de police.
Metz : C'est vrai. Il y en a un quatrième : la guerre, pudiquement nommé "Défense", bien que ce ne soit pas vraiment la même chose. Police ? Qu'attend-on que dise l'Opinion sur la police par exemple ? Quelle fasse son métier en respectant les lois et qu'elle assure la sécurité publique partout. Faut-il remettre en jeu à tout moment ce pouvoir particulier pour atteindre une sécurité normale ? L'Intérieur doit-il protéger d'abord le parti du président en ne fâchant personne, ou protéger les citoyens ? Il semblerait que le système actuel qui fait se succéder place Beauvau des ministres doués pour les déclarations télévisées mais surtout coincés par l'impact électoral des mesures souhaitables, n'ait rien donné de bon depuis trente ans que ça dure :
Des quartiers entiers du territoire sont devenus des friches judiciaires où n'entrent plus les services publics, ni flics, ni pompiers, ni Samu. Chacun sait la réponse - éradiquer 400 chefs de bandes français et expulser ceux qui ont une nationalité étrangère - mais le prix électoral est trop élevé, à cause de marges électorales trop étroites (les partis basculent dans l'opposition sur quelques pourcents).
Un "lieutenant de police" nommé et guidé par un prince qui doit veiller à l'intérêt général, peut aboutir dans cette affaire bien mieux qu'un ministre sur le siège éjectable du prochain "remaniement", qui va passer ses matinées à scruter les réactions de la presse. Enfantillage des sondages.
Fainess : D'accord ! Et c'est un peu la même chose pour la justice. Si elle doit être indépendante, il n'est pas utile de la faire dépendre même indirectement de l'électorat qui au bout du compte est très manipulé par les partis, la presse et les lobbies en tous genres. Surtout la presse qui fabrique des coupables en veux-tu en voilà, main dans la main avec la PJ locale. La Justice est en remorque de l'Opinion, elle même influencée par les médias. C'est Outreau, mais c'est aussi Baudis à Toulouse ou Chouraqui à Marseille... les bavures médiatiques sont fréquentes. Une justice propre, une police propre, ne peuvent fonctionner sous la coupe de l'Opinion et des pouvoirs politiques que le régime actuel lui consent !
OK pour les pouvoirs régaliens ! Dégage, la démocratie de la pyramide !
[rires francs]
Conf : S'il y a plus de démocratie directe dans les domaines de la vie courante, je serais aussi d'accord. En fait - et on est en pays d'élevage - faudrait passer un marché entre votre roi dans son domaine réservé, sa garde emplumée et son carrosse ciré, et tout le reste du domaine public. On vire les politicards et on vote la politique. Tope là !
Metz : C'est tout à fait ça ! J'ai bien fait de me lever ce matin ! La démocratie renforcée dans tous les étages subalternes en laissant l'essentiel national (ndlr: le domaine régalien) en dehors de la dispute démagogique ! Un penseur royaliste a même lancé un slogan monarchiste terrible : "l'Anarchie plus Un !". Personnellement je serais assez pour une organisation territoriale proche du modèle des cantons suisses avec des votations fréquentes sur des questions qui intéressent vraiment les gens, et pas sur des utopies complètement inaccessibles comme la constitution européenne en cinq volumes, le redéploiement des bases stratégiques françaises dans le monde et pourquoi pas l'indépendance de la Polynésie.
Conf : Il y a beaucoup à réformer au niveau local si on veut une démocratie de base. Les questions intéressantes sont débattues dans des cénacles de copains du même parti et rarement sur la voie publique, sauf si on a incendié la sous-préfecture ! Si l'on peut encore faire passer des idées dans un conseil municipal, on voit vite qu'au niveau au-dessus, le conseil général est retranché derrière le rempart des partis politiques. Approcher un conseiller général est très difficile en dehors des élections cantonales, et de toute façon sa conduite sera dictée par son parti ou par la politique clientéliste du président de son assemblée. Au niveau régional c'est encore pire, les conseillers régionaux sont inaccessibles directement puisqu'ils ne sont pas issus d'un vote nominal mais d'un scrutin de listes, et qu'ils doivent donc leur propre place au chef de liste et pas à l'électeur.
Fainess : Par contre pour "communiquer" et se vanter, ils claquent des millions, alors qu'on ferme partout des bureaux de Poste qui ne coûtaient pas grand chose ! Si vous avez entendu le cours³ de politique de Georges Frêche vous saurez tout sur la mascarade actuelle et la création de fiefs.
Metz : Les partis sont inarrachables en pays gaulois. Il en pousse un par jour ; il en meurt autant. Par contre, on peut organiser le paysage institutionnel pour en bloquer les effets les plus néfastes. Déjà, en détruisant les procédés d'agglutinement que sont les primes aux majorités relatives qui sont données au premier arrivé pour avoir un parti dominant dans une assemblée. Ainsi, sur un socle électoral de 15% au premier tour d'un scrutin majoritaire à deux tours, le chef de parti qui a rallié des adversaires contre la promesse de postes juteux, arrive au pouvoir au second tour avec une majorité de sièges. Ce pouvoir local est certes légal mais compte-tenu de l'abstention, il est illégitime (15% moins 25% d'abstention par exemple donne un socle d'inscrits de 11,25%, ce qui est ridicule).
Le seul système légitime est la proportionnelle intégrale qui porte à l'assemblée locale ou régionale toutes les opinions exprimées, à charge pour les élus de s'entendre, à défaut de quoi ils devraient être déchus de leurs fonctions pour la durée de la mandature au motif d'incompétence dans l'exercice d'une saine démocratie.
Pour responsabiliser les élus, on pourrait aussi réinventer la mise sous séquestre des biens personnel de certains postes politiques le temps de la fonction, interdire le cumul des mandats pour renouveler les effectifs, et supprimer systématiquement le sursis pour les peines de corruption. La vraie démocratie est à ce prix.
Conf : Bon ! Il arrive quand ton roi qu'on se marre un peu ?
Fainess : Faut pas rêver ...
Ce fut un débat populaire ........ pas du tout !
Ce billet est une "fabrication" de ce qu'il serait souhaitable d'entreprendre pour une communication active. Mais, sauf entre amis, voire gens du monde, il est extrêmement difficile d'ouvrir une fenêtre dans le mur mental des idées reçues. Et la monarchie est toujours un "vieux truc" en France. Il nous reste à espérer que les chapelles travaillent au renversement de ce mur, dans leurs universités d'été par exemple. Tant que nous n'aurons pas banalisé l'idée monarchique, le combat de conviction se brisera sur des a-priori. Il faut dire quand même que jusqu'ici nous n'avons pas été spécialement aidés par les requérants, encore moins par la Providence qui a placé au milieu du chemin un bas-clergé hostile.
Mais est-il interdit d'espérer ?
Note (1): Caricatures : Metz est l'artilleur de service ; Conf : le paysan bio aux cheveux longs de la Confédération paysanne ; et Faines : le productiviste FNSEA, ami de Monsanto.
Note (2): [censuré : "celui qui était parti avec la bonne"] le convive désignait là le défunt comte de Paris.
Note (3): La prise de son de ce cours est en ligne par ici.
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