Ayant compris que l'avortement volontaire légalisé était une "facilité" inattaquable en démagogie, elle oeuvra pour l'adoption de masse en lançant en 1972 son fameux : « One Million for Life ». Il s'agissait de trouver un million de couples adoptants. En France, ils suffiraient à peine à sauver les 220.000 embryons interrompus chaque année. Nous n'avons pas d'Eunice Kennedy ici...
Royal-Artillerie s'implique rarement dans le champ des valeurs qui est labouré par des blogues de grand talent. Une exception cette fois, une fois, sur l'avortement.
Quand le vénérable président Giscard d'Estaing donna le feu vert à Simone Veil pour vendre l'avortement maçonnique à la France en 1975, j'ai vu se briser le tabou et se dessiner les dérives auxquelles nous assistons aujourd'hui en marge de la bioéthique. On allait bricoler la vie ! Et je le disais alors autour de moi, sans grand effet dans une période d'hystérie consumériste, où les grossesses gênaient les épouses pour enfiler la petite robe noire "dirty week-end" avec laquelle elles frottaient chaque samedi soir, où plus aucune mère n'allaitait (beurk... l'odeur !), et où les moeurs libérées permettaient à tout un chacun de baisouiller au sein d'un groupe prédéfini, sans craindre encore le coup de pied de Vénus. Le Sida allait tout ficher par terre, encore que la rumeur le cantonna longtemps aux rétro-viseurs.
Aujourd'hui, la jet set commande le mioche sur catalogue à des instituts spécialisés qui se chargent de tout, de la conception à la livraison en passant par le tri des invendus. D'accord ! c'est en Californie ; il faudra donc dix ans pour que ça traverse. Ici, nous ne sommes pas à la traîne pour autant, au scalpel nous coupons en deux les petits bonshommes pour les passer par le col en deux fois, direction le four.
On pique aussi les tarés ou les accidentés irrécupérables. On en choppe un sur dix... Les hoirs se défendent déjà de n'avoir jamais précipité le départ de l'ascendant au cul cousu d'écus. C'est pourtant si facile ! Un piqure de chlorure de potassium et l'oreiller pour étouffer le bruit d'une rapide mais douloureuse agonie.
Quant on observe notre société française de près, c'est à dire autour de soi, on voit des landaus de la FSSPX, encore plus de poussettes noires, quelques turbo-poussettes américaines à grandes roues pour bobos mixisés, et assez peu de mamans voilées qui pousseraient la relève djihadiste. Curieusement vous croisez rarement les fruits du rut souchiste. De même pour les jaunes, les indiens, les philippins ou malais, à une précision près : les asiatiques ne baisent pas beaucoup après le premier fils, du moins à la maison. En l'absence de statistiques ethniques qui n'auraient d'intérêt que la nécessaire curiosité du citoyen contribuable, on ne peut dire comment se répartissaient l'an dernier les 828.404 naissances enregistrées à l'état-civil. L'Insee a lâché qu'un enfant sur cinq avait des racines étrangères. La marche à pied dans la capitale en donne un peu plus ; mais qu'importe !
Il est par contre assez vraisemblable qu'une bonne moitié des avortés à tous motifs sont des souchistes, sans qu'il me soit permis de les qualifier d'avortements de confort comme le font trop souvent les ligues pro-vie dans des poses mélodramatiques qui desservent leur juste cause. En dix ans, nous aurions eu un million de frankaouis de plus ! Ça vaut la peine de se battre ... intelligemment.
Cessons les défilés républicains qui ne font que 29 secondes au journal du Vingt-heures, tout acquis au droit de jouir sans entraves, cessons les opérations coup de poing avec le fût d'hémoglobine et toutes outrances d'affligés comme de se coucher sur les rails du TER quand la dernière micheline est passée. On me dit dans l'oreillette que ça ne s'est jamais fait. Maintenant ça se fera !
Il ne s'agit que de convaincre le personnel politique, le petit personnel hospitalier et le corps médical, ces deux derniers restant très réservés sur le vol d'une vie sauf en cas de grave complication. Jusque vers les années 80, la maïeutique française privilégiait la nouvelle vie à celle de la parturiente. On entend souvent dénoncer par les associations de planning familial les carences du service public hospitalier dans ses département d'IVG parce que les chirurgiens sont insuffisants. On ne peut les obliger à ce "travail" ! Ce que dénonce certains prosélytes du Planning.
Mais il est un levier plus efficace et moins bruyant : le plafonnement au taux actuel voire une diminution progressive des taux de remboursement de l'acte d'interruption de grossesse par la Sécurité Sociale. Les motifs sont faciles à trouver avec un déficit courant de vingt milliards que les mesures dispersées de l'Etat ne parviennent à réduire.
Franchises? déremboursement du paracétamol? forfait hôtelier du CHU?...
Que tout le monde s'y mette donc !
La mesure a sa perversité, couleur qui convient bien au sujet, en ce qu'elle ferait sortir du champ d'interruption toutes les structures du secteur marchand. Par exemple dans les Bouches du Rhône, la plupart des cliniques privées ont démonté leur département IVG pour défaut de rentabilité. La mesure généraliserait ce reflux à tout le pays. Ne resteraient donc en piste que les services publics hospitaliers, qui sont considérés comme plus moraux que leurs confrères en cliniques, et partant, plus facile à convaincre de la monstruosité de l'acte, en utilisant un autre mot.
J'ai mis quarante minutes à écrire ce billet. Il en ont tué 18 pendant ce temps¹ !
Note (1): 60x24x365/220000=1IVG toute les 2,39 minutes.
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Bonjour,
RépondreSupprimerBien que de par mes origines, je sois "mal placé" pour aborder ce sujet, j'ai toujours trouvé que le "souchiste" français était bien plus fécond que le souchiste belge, allemand, espagnol ou italien.
Je crois que ce débat sans cesse renouvelé sur les origines ethniques des naissances, sans être illégitime, est devenu une sorte de maronnier un peu pénible et surtout, extraordinairement convenu.
Vous me pardonnerez ce coup de gueule mais j'ai toujours trouvé que les Français avaient le don de mettre leurs echecs et leur pusillanimité sur le dos des autres (c'est la faute à De Gaulle/Sarko, c'est la faute aux immigrés, c'est la faute aux chinois/allemands, c'est la faute à la mondialisation).
Vous le soulignez suffisamment sur ce blog : le problème français est psychologique. Il naît de l'incapacité de beaucoup de Français à se défaire de l'idée d'un tournant ayant amorcé le déclin (que ce soit en 1789, en 1830, en 1871, en 1905, en 1962, ou en 1968). Ce qui, dans le même temps, permet d'éviter l'introspection et la remise en question, qui sont les seules voies du "salut" pour le pays.
Les Français ont un tempérament trop littéraire. Ils ne sont pas assez concrets. Ils préfèrent s'enfermer dans de vaines discussions sur les causes passées du déclin plutôt que de parer aux conséquences actuelles. Et plus on cause, moins on fait. C'est tout.
Bonne continuation.
Un lecteur fidèle.
L'origine des naissances a bien moins d'importance que le masque officiel que le régime met sur nos réalités démographiques, donnant ainsi du petit bois à tous les fantasmes.
RépondreSupprimerUne autre optique de ces questions de vie et de mort ici.