A l'inverse des dettes accumulées par nos voisins, la dette française est pourrie car elle a nourri essentiellement les dépenses quotidiennes de l'Etat. Quand l'Allemagne s'endettait pour reconstruire les infrastructures démocratiques des länder orientaux et pour achever son canal Rhin-Danube, l'administration française embauchait des papelards pour combattre le chômage. De cela il ne reste rien quand l'emprunt arrive à échéance.
Selon l'INSEE, ce sont 1428 milliards d'euros que doit la France au deuxième trimestre de 2009 soit 74% du PIB (produit intérieur brut). Le PIB de la France fait autour de deux trillions d'euros. Dans sa politique d'agitation tous azimuts mais qui au résultat ne diffère pas beaucoup de celle du chien crevé au fil de l'eau, le gouvernement de M. Fillon prévoit qu'elle atteindra 77% du PIB fin 2009, 84% en 2010, 88% en 2011, 90% en 2012 et 91% en 2013. On croirait qu'il gère la météo.
Croisons les doigts pour que les taux du marché ne remontent pas, ou que la notation "France" dans les agences de risque ne se dégrade pas, ce qui aurait pour conséquence immédiate de renchérir terriblement les nouveaux emprunts de cavalerie légale.
Toute inversion de poussée passe par la résorption du déficit annuel structurel de l'Etat (hors service de la Dette) qui va atteindre 74 milliards en 2010. Aussi finement qu'on puisse chercher voies et moyens d'y remédier, on aboutit à une conclusion d'une simplicité biblique : il faut réduire la masse salariale des fonctionnaires, serrer partout les frais, et augmenter les rentrées fiscales, soit en majorant les taux, soit en élargissant l'assiette. Tout le reste est verbiage de politicien au pupitre.
A noter, pour les souverainistes pur sucre, que la dévaluation de notre monnaie, effectuée en sortant du système monétaire européen, nous coulerait définitivement - mise sous tutelle du FMI - car la Dette est libellée en euros ou en devises internationales et que son service par des francs dévalués nous ruinerait, sauf à séquestrer toute l'épargne populaire sous la clause de "retour à meilleure fortune" comme elle fut instituée pour le Crédit Lyonnais en déroute par ... M. Strauss-Kahn, actuel directeur général du Fonds monétaire international !
Sinon faire comme les soviétiques vis à vis des emprunts russes. La classe !
Pour le moment, le citoyen lambda est préoccupé seulement pour le principe - la dette c'est mal - mais pas vraiment inquiet. Quand les impôts et taxes augmenteront (ça commence) en même temps que les services procurés par l'Etat diminueront tout en devenant payants, voire disparaîtront complètement, il ressentira plus fortement alors d'être le couillon ultime du système fabuleux de ... redistribution ... aux fainéants, forcément.
Dès ce moment le "Veau national" deviendra taurillon et cherchera la cause, les causes de son malheur fiscal. On a peut-être un peu vite désamianté les sous-préfectures.
Un très bon article synthétique d'E24 pour continuer ce billet, par ici.
Une faute d'orthographe, de grammaire, une erreur à signaler ? Contactez le piéton du roi à l'adresse donnée en bas de page et proposez votre correction en indiquant le titre ou l'url du billet incriminé. Si l'article vous a plu ou déplu, vous pouvez le faire suivre à un ami en cliquant sur la petite enveloppe ci-dessous :
" Sinon faire comme les soviétiques vis à vis des emprunts russes. La classe !"
RépondreSupprimerA priori cela semblerait la seule solution raisonnable qui pourrait s'imposer d'elle-même, si nous ne voulons pas mourir asphyxiés, avec nos enfants ou petits-enfants dans les bras !...
Et en plus, ne serait-ce pas un argument majeur pour mobiliser les Français, sur un projet de restauration de la royauté simple et compréhensible par tous ceux qui commencent à réaliser que la folie criminelle de la République nous conduit une nouvelle fois vers l'abîme ?
N'est-il pas ?
Dubaï fait office de laboratoire "à coeur ouvert" pour comprendre le mécanisme de défiance interbancaire qui grippe la finance internationale quand le sujet observé est au limites du possible en matière de couverture des risques présentés.
RépondreSupprimerLa Dette de Dubaï vaut 1-1/2 fois son PIB. L'émirat est à découvert.
John
La situation telle qu'elle est anticipée par les esprits sérieux ne se résoudra pas par un changement de régime, mais par un appauvrissement sévère des classes moyennes et une dégradation importante des services publics non-marchands.
RépondreSupprimerIl est des républiques bien tenues ; et des monarchies ubuesques.
C'est le modèle de solidarité à crédit sur le dos de générations à naître qui est immoral.
Tant que le peuple et ses dirigeants n'auront pas retrouvé le sens moral, le déclin s'approfondira.
Cher cataneo
RépondreSupprimerLa communication étant un art difficile, permettez-moi une précision, suite à votre commentaire consécutif au dialogue ouvert par ce qui n'était une boutade qu'en apparence ...
Vous avez écrit :
" La situation telle qu'elle est anticipée par les esprits sérieux ne se résoudra pas par un changement de régime,..."
Certes ! mais en l'occurence il ne s'agit pas d'un simple changement de régime, mais d'une véritable RUPTURE, avec toutes les conditions idoines qui lui sont associées, et que vous connaissez aussi bien que moi, puisque vous avez écrit in fine :
" Tant que le peuple et ses dirigeants n'auront pas retrouvé le sens moral, le déclin s'approfondira."
C'est donc - semble-t-il - à une véritable conversion collective que vous nous appelez ... cher catanoïa !...
Un article fouillé et peu consensuel du Monde sur la Dette publique et son service est paru ce soir.
RépondreSupprimerOn peut cliquer ici.