lundi 4 janvier 2010

Démocrate, peux pas !

le joueur d'HamelinA défaut de "routiers", j'ai passé le week-end de l'Epiphanie avec un "démocrate sympa". Le tour d'horizon géopolitique inévitable m'assura que je n'avais pas été mordu par la vipère démocrate, sauf peut-être dans mon sommeil, auquel cas elle en mourut. Le clou de la dispute fut le vénérable Pie XII de Benoît XVI.
- Quelle bévue ! Béatifier le pape pro-nazi après avoir interdit le préservatif en Afrique !
- Est-il prouvé ou simplement colporté que Pie XII ait eu de l'indulgence pour les nazis ? Il semble que des rabbins italiens aient classé l'affaire dès l'après-guerre et que sa mort fut déplorée universellement.
- Alors qu'on nous explique tout !

- Pourquoi devrait-on savoir ? Pour peser les faits mis à jour, juger, approuver ?
- Exactement. L'opinion doit être d'une certaine façon consultée. Surtout quand le faux-pas pontifical est une quasi-insulte à la Shoah.

Devinant le piton dialectique où devrait s'accrocher l'antisémitisme maurrassien condamné par l'Histoire, j'esquive l'holocauste.
- Ai-je le droit de me foutre de la guerre de Pie XII tout en restant citoyen, ou même simplement abonné au gaz et à l'eau ?
- Vivre en société nous convoque inévitablement à se saisir de questions graves. Nous ne sommes plus au Moyen Âge et l'Etat est aujourd'hui sous contrat.
Pie XII- Je préfère exercer plutôt mon "jugement" dans des domaines que je maîtrise et à des niveaux où je connais les cartes en mains, les miennes et celles des gens qui me font face. Dans l'histoire de Pie XII je ne suis pas "compétent" même si je suis "informé" de force, et je me sentirai ridicule d'émettre un avis sur les convictions, le comportement factuel, a fortiori la sainteté du pape Pacelli. Un oeil jeté sur des sites Internet¹, sinon avis pris auprès de François Miclo² (Causeur), m'a confirmé dans l'idée que la Crasse médiatique emmenée par des pourrisseurs rémunérés comme... [censuré], tient encore les manettes de la machine à croire qui bat le tambour des Ligues.
Que Pie XII ne soit pas le salaud que disent les littérateurs obscurs révélés par le scandale, et c'est toute la voûte de la "responsabilité occidentale indéniable" qui se fissure au détriment du fonds de commerce du CRIF et de la LICRA, et de tous les "damnés de la Terre".
Même Israël, pourtant premier intéressé à la consolidation de ses fondations, laisse le Saint-Siège et les historiens en finir avec Pie XII en guerre. Demandant que les archives vaticanes soit ouvertes déjà, plutôt qu'en 2013, afin de faire litière de toutes les accusations qui courent, le gouvernement juif est enrôlé par les anti-papes qui s'en servent pour exalter l'insulte, alors qu'il s'agit surtout de la part de Bibi Netanyahou de ne pas ouvrir un troisième front. Palestiniens et Radicaux lui mènent déjà la vie dure.

Plus royaliste que le roi ? Plus juif que les héritiers du roi David ?

Je sens mon démocrate légèrement irrité de ma démonstration de la main gauche alors que je promeus le jemenfoutisme de la main droite. Et encore ignore-t-il que ce maudit Pie XII a rapporté l'interdiction de l'Action Française du pape Pie XI !

raisin blancOn peut tout à fait réfléchir aux mouvements des idées autour de soi, sans pour autant s'arroger le "droit" d'en juger leurs acteurs. Sauf quand le niveau étudié est de plein pied avec le sien. Je peux proclamer que Polanski est un "enculeur" sans excuses sociétales "béhachéliennes" parce que j'ai deux petites filles et suis entouré de jolies nièces que je ne supporterai pas de voir souillées par ce genre de crapaud glauque.
Mais déjà, je suis gêné de critiquer le fondement même de la politique de contention des assauts américains que le président Chirac a mené en Irak, car je sais ignorer (ben, oui !) certaines cartes déterminantes. En fait, je me le suis fait dire assez vivement par un directeur de cabinet de l'époque. J'en tiens compte et depuis, je me borne à "juger" les effets explicites que je peux organiser et mettre en relation, et je délaisse les causes réelles dont la recherche sera confiée à des historiens (étrangers) ...
C'est pourquoi aussi, dans certains billets de Mémoire, je limite ma contribution à l'histoire locale que j'appréhende assez bien - merci à la Société des Arts & Lettres - et laisse à plus gonflé que moi le soin de "généraliser" l'ingénéralisable. C'est un vrai métier !

Mais comme chacun des lecteurs assidus de ce blogue le sait bien, je n'aurai de répit que lorsque le roi sera revenu et que les piétons pourront retourner à leur exploitation antérieure derrière la charrue de Cincinnatus. Quel bonheur alors, de pousser mes connaissances dans l'arcure Solen, la vigne en espaliers de Virgile, les vendangeuses andalouses ou les citrouilles à carrosse !

Au roi et vite !



cul de lampe charrue

Note (1): comme Pie12.com
Note (2): qui disait dans Causeur : " Notre époque porte sur l’histoire un regard insensible. Elle considère le passé non pas tel qu’il a été, mais tel qu’elle voudrait qu’il fût. Elle sermonne les morts, leur dicte une conduite, ne rechigne pas à l’anachronisme pour les juger au nom de principes qu’elle ne s’applique jamais à elle-même, mais qu’elle leur demande rétroactivement de respecter. Notre époque n’est pas historienne : elle est vindicative."



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1 commentaire:

  1. Je vous donne raison sur le thème de ce billet. La désinformation organisée est à la base de cette attaque contre le pape, mais je trouve regrettable que celui-ci aille au-devant de la critique.

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