De qui détenons-nous la charge de veiller aux intérêts du royaume ?
Les premiers répondent avoir été convoqués par la morale, le devoir ou l'honneur, ou tout cela, les uns et l'autre, vertus muettes qui ne se contredisent jamais. D'autres comme moi, grands coupables aux yeux de l'Inquisition, se laissent emportés par la jouissance dialectique d'un champ ouvert aux quatre vents de la pensée. Aucun n'a la libre-pratique de cet exercice. Je vous explique pourquoi.
Les princes en sont-ils conscients ?
Bien sûr ! Laissent-ils faire par gentillesse, vanité, désintérêt ou faiblesse ? Qu'importe ! Le flou de leur "doctrine" contribue à la prolifération désordonnée des idées royalistes et l'outrecuidance du manant naît de leur silence. Ce qui ne veut pas dire qu'ils n'aient pas potassé la question, mais dans un monde d'images et d'opinions où les citoyens veulent comprendre concrètement quels sont les effets des meilleurs principes, ils en restent à la métaphore, à la périphrase. Aussi faut-il "broder" l'étendard à leur place. Ce travail de conception, jugé par d'aucuns présomptueux, est très utile à propager l'idée du roi. Mais qui ne s'est jamais trouvé un moment suspendu dans le vide ?
Au trapèze donc ! Au dessus du vrai monde.
Les commémorations en ce quadricentenaire de la mort du roi Henri IV sont l'occasion d'exalter le régime disparu dans une convergence de louanges qui reconstruisent le concept à la limite du mythe, s'appuyant sur la lecture d'ouvrages dithyrambiques qui ne font pas la part du gueux, afin de tendre un fil impeccable du baptême de Clovis au martyre de Louis XVI. Il y eut de magnifiques pages sous l'Ancien Régime, et aussi de grands et longs malheurs. La belle histoire doit partager ses pages avec la condition rude et parfois injuste des sujets ordinaires qui finirent un jour par jeter le bain, la bonde et tout ce qui y nageait ! Une approche critique de la période bourbonienne est nécessaire. Des chercheurs s'y emploient mais dans le milieu royaliste sont peu lus, qui préfère l'hagiographie endogamique et les proclamations fondatrices définitives.
Rebâtir à l'équilibre un système effondré, par la seule force de la logique - ce fut la démarche d'un Charles Maurras - commence par les fondations. Non point les fondations historiques ou dogmatiques qui sont bien connues pour n'y point revenir ici, mais le terrain dans lequel on veut les dresser maintenant. Ce terrain n'est pas un cadeau. Il est meuble et raviné par endroit, il mélange les marnes maçonniques, les grès bonapartistes, l'argile conciliaire, le granit capétien et le sable socialiste, beaucoup de sable. C'est bien le dernier endroit où bâtir un royaume, mais ce terrain incommode nous est imposé puisque l'histoire nous en a fait propriétaires.
Les règles de l'art de bâtir obligent à sonder avant le terrassement, c'est la recherche du pays réel. Pas le pays réel rêvé, mais le pays réel réel ! La sociologie de la France actuelle nous donnent trois évidences parmi cent. Nous allons essayer de nous en servir.
I.- Nos concitoyens vivent dans une démocratie parlementaire.
Pervertis par l'escroquerie du suffrage universel qui les convoque à donner leur opinion sur des questions comprises peu ou prou, ils subissent le filtrage de leur choix par les corps constitués. Cette frustration exacerbe leur "besoin" d'expression et crée les conditions d'une démocratie de voirie où l'on marche contre tout, jusqu'aux paysans qui défilent pour la pluie.
Les ravages du parlementarisme sont si notoires - les assemblées n'ont besoin de personne pour se déconsidérer elles-mêmes - qu'il n'y aurait aucune difficulté à réformer le parlement si le populaire avait la main, par référendum ou mandat impératif à ses représentants. Le parlement de Budapest vient de s'amputer de 48% de ses sièges pour respecter la promesse du premier ministre élu.
S'il est possible de revenir à un parlement monocaméral par économie de temps et de moyens, il ne peut être question d'annuler la chambre basse. La spécialiser ou la dé-spécialiser selon l'effet attendu, dans le souci premier de la contenir est une vieille recette. [Le chancelier Maupéou vient de roter d'aise dans le sarcophage].
La dévolution de certains choix à des instances bureaucratiques transnationales est un bon moyen d'extraire de l'hémicycle l'essentiel des joutes puériles engagées au sein du syndicat professionnel des députés de métier ! Tous les exécutifs en conviennent in petto qui envoient à Bruxelles leur projet à retravailler pour le reprendre ensuite comme loi communautaire en toute hypocrisie.
Ainsi le régime à venir devra-t-il composer avec une démocratie orale dans un parlement décoratif, et canaliser l'impatience des citoyens à se mêler des affaires de la cité dans des choix sociaux qui s'exprimeront sur l'espace de conscience politique de chacun. Les "républiques" de Charles Maurras sont des soupapes. Il ne faut pas les oublier.
II.- Les Droits ont été proclamés.
Les hommes naissent égaux en droit. Ce n'est pas le texte exact de la Déclaration de 1789 qui applique abusivement le pluriel "droits", mais c'est une loi qui promet à chacun le droit de jouer sa vie ou son destin dans tous les compartiments sociaux sans exclusive. Le temps qui coule se charge de spécialiser chaque citoyen selon l'éducation reçue, le patrimoine accessible, le capital relationnel, la chance, la malchance et surtout sa volonté et sa force de caractère.
Dans cette "égalité en droit" il y a celle des sexes. La société lutte chaque jour pour l'égalité de traitement à mérites égaux de la moitié de l'espèce humaine. Si la différenciation des genres favorise la réalisation de destins spécifiques voire de privilèges naturels - l'esprit de finesse et celui de géométrie sont distribués différemment (sauf chez Mme Thatcher) - les droits fondamentaux individuels ne peuvent être sexés (j'aplanis mon chemin vers la Coupole) surtout dans l'accès à la conduite des affaires politiques et économiques ; l'expérience ayant montré la vanité du machisme institutionnel. Et dans un raccourci saisissant on en arrive à la loi salique.
Expliquée assez finement dans un billet de Vivatrex sur les lois fondamentales (clic), la loi salique est une loi de circonstance comme toutes ses soeurs, qui ne se justifie qu'à l'aune du Bien et du Juste. Or l'argument historique de ne point céder par mariage le royaume à un prince étranger qui pourrait le revendre à un tiers malveillant, etc... est obsolète. On ne vend plus les pays et de vous à moi, mais ne le répétez pas, le Plantagenêt avait autant de droits et de coeur français que le capétien. Richard Ier d'Angleterre fut enterré en l’abbaye de Fontevraud près de son père Henri II, ses entrailles furent mises à Châlus où il fut blessé et son cœur repose à Rouen.
De nos jours, la Reine redevient "capable" car elle participe de "l'égalité en droit" qui est passée sur le siècle. La loi salique serait à remiser au musée mérovingien de Rennes-le-Château et nous pourrions lui substituer, comme en Espagne, une simple loi de préférence énoncée comme suit:
« Faute de fils, règne la fille du roi »
III.- La France est déchristianisée.
La déchristianisation du pays, aussi regrettable soit-elle, vient de loin. On sait qu'elle était bien avancée à l'ouverture des hostilités révolutionnaires et de fortes présomptions laissent accroire qu'elles étaient tournées vers l'institution plutôt que vers Dieu. D'ailleurs la première mouture du régime nouveau était religieuse. La corruption d'une institution puissamment fortifiée dans une société qui devait lui donner toujours raison, disposant librement de ses codes propres, de ses tribunaux, de ses privilèges fiscaux et de juteuses prébendes, pesa plus lourd dans l'esprit rebelle du commun que le service des âmes ici bas et leur salut dans l'au-delà qu'elle organisait dans des rites universellement acceptés. Le "besoin" de sacrements est indélébile.
De nos jours, les églises de premier rang sont ignorées par la majorité des gens, quelquefois discréditées gratuitement comme dans cette campagne lamentable de pédophilie, alors que le foisonnement des sectes et des églises de second rang, temple du rabâchage des Témoins, du gospel hip-hop évangélique ou de l'inquisition mormone, indique que le spirituel n'est pas mort. L'islam échappe pour le moment à ce reflux bien qu'il soit amorcé dans les pays d'origine, et le bouddhisme progresse par le prestige du dalaï-lama et l'aura de ses complications essentielles - à vous y mettre, préférez le Grand Véhicule.
Qui verrait gagnant l'attelage du trône et de l'autel sur un terreau déchristianisé ? Comme le dit Jean Raspail, le roi ne pourra rentrer d'exil que dans un pays rechristianisé. A défaut de quoi il restera un roi de vitrail. Oui mais !
Ce préalable dans le droit fil de la doctrine légitimiste intégrale nous convoque à l'impossible, et à cela nul n'est tenu sur terre. L'Eglise est en phase de reflux depuis des siècles et l'inversion des courants peut ne pas intervenir avant cent ou deux cents ans. Or nous avons dramatiquement besoin d'une monarchie pour réparer la Nation attaquée de toute part dans le pays qu'elle habite, parce que nous savons que cette architecture, même déliée de la transcendance, favorisera les lois naturelles du Bien et du Juste en première instance, et toutes les libertés dont l'homme a besoin pour s'épanouir dans un projet personnel, dans une entreprise, dans la création, l'innovation, seules choses à nous confiées par la Globalisation.
Certes on pourrait y parvenir avec une monarchie provisoire sans roi - c'est la tendance lourde de l'Opinion désorientée, quand elle réclame l'homme providentiel - son Boulanger, son Général, son Sarkozy (si,si)- mais l'histoire autant que l'actualité nous dit que ce jaillissement d'une solution autoritaire ne dispose que d'un soutien éphémère, les Français étant rétifs à l'autoritarisme. Seul un roi de consensus passera si ses pouvoirs sont finement réglés et si l'on veut bien ne pas oublier la démocratie de proximité. La Nation peut tout à fait disparaître en moins de deux générations par banqueroute ou simple négligence économique et le pays être démembré au profit des intérêts du temps, régionalisation transfrontière, nations sans état, sanctuaires productivistes, principautés d'orgueil, émirats(?!) ; tout est possible dans un pays ruiné.
L'urgence prime une hypothétique christianisation des sols qu'il n'est pas non plus inutile de mettre en mouvement dès à présent.
En conclusion. Sans en faire un système.
La situation actuelle de notre société décrite dans ces trois domaines de la démocratie, des droits de l'homme et de la religion, nous prévient de ne point chevaucher la chimère de l'Ancien régime. Ne souriez pas, des cercles phosphorent sur cet axe sans bien sûr le concrétiser puisque l'impasse politique dans laquelle ils avancent se termine avec la loi de Providence : « Soulève la montagne pour moi, Seigneur ». En attendant d'être obéis, ils défendent la mémoire d'un âge d'or et substituent à l'action immédiate la veille au rempart du futur retour. Glissons.
La démocratisation irréversible nous limite à une monarchie constitutionnelle dans laquelle nous chercherons à réduire la dérive parlementariste inhérente à l'ambition humaine d'arriver en sécurité. Les mesures à prendre sont connues, sachant que l'économique commande à tout aujourd'hui.
La nécessité de libertés et d'innovation oblige à dégager des ressources en nombre et donc à contenir a minima l'Etat dans ses fonctions régaliennes strictes, ce qui convient très bien à un gouvernement resserré du modèle monarchique.
Quant à la profonde déchristianisation du pays, elle nous signale qu'il est vain d'attendre la révolution catholique pour vulgariser une offre politique royaliste. Faut-il encore qu'elle soit lisible, comprise par les gens de ce temps. D'où un gros travail d'aggiornamento, à commencer par tourner le dos quelquefois au passé lourdement chargé par les historiens idéologues, pour nous inventer des lendemains qui chantent.
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La monarchie adulte et ressourcée que vous préconisez ne devrait-elle pas intégrer, plutôt qu'une mise à la mode des règles de dévolution, une pratique authentiquement démocratique, le referendum sur initiative populaire, comme en Suisse ?
RépondreSupprimerLa démocratie helvétique est le régime le plus abouti que je connaisse. La diversité française s'accommoderait d'une monarchie fédérale exerçant ses pouvoirs strictement régaliens qui sont limités à quatre(1), plus la monnaie si l'Europe éclate.
RépondreSupprimerMerci, Pirée, de vos commentaires toujours affûtés.
(1) Justice, police, guerre et diplomatie
Je vous rejoins totalement dans votre analyse, (même si la question de la loi salique n'est pas d'actualité).
RépondreSupprimerJe m'inquiète par contre un peu du concept de monarchie fédérale, à moins que vous ne parliez de l'échelon communal et non provincial.
Le "marché" que vous aviez déjà proposé sur la base des pouvoirs régaliens pour le roi et de la démocratie directe à la suisse pour le peuple est la seule chose qui pourrait intéressé les français. A ce titre l'AR aurait sérieusement besoin de revoir sa plate-forme politique pour la simplifier et en faire une arme de propagande.
Dans le paragraphe sur les princes "non conscients" vous dites qu'ils en restent à la métaphore.
RépondreSupprimerJustement, le CMRDS Action Française de cet été va développer les douze chapitres du livre-programme du prince Jean.
On verra bien ce qui pourra s'en extraire à partir d'une critique maurrassienne.
Anonyme(?!), l'Alliance Royale quand elle aura pris plus d'ampleur devra faire un deal avec le pays, mais ne pas non plus l'abandonner aux satrapies locales qui sont les pires.
RépondreSupprimerPour ce faire, constitutionnaliser le "satrapicide" !
:)
Bonjour,
RépondreSupprimerVraiment ravi de cet article, car je me posais tout un tas de questions ces jours-ci sur les chances d'un retour de la monarchie en France et l'existence d'un "parti" monarchique fréquentable (pardon!) c'est-à-dire un minimum réaliste et en phase avec le monde tel qu'il est. Mais pensez-vous que ces chances existent réellement, vraiment ? Car cela n'a pas l'air d'effleurer l'esprit de grand-monde, à première vue.
A première vue si, justement. Un sondage fut fait avant la présidentielle de 2007 par l'institut BVA. La note de l'Alliance Royale ici : http://www.allianceroyale.fr/presse-et-medias/communiques-de-presse/article/20-de-royalistes-en-france
RépondreSupprimerDix-sept pour cent des sondés verraient bien un roi chef d'Etat. Ce qu'ils mettent derrière ce titre est une autre affaire, mais c'est à nous de le leur préciser en des termes simples et sûrs.
De toute façon, la banqueroute annoncée de la social-démocratie va ouvrir bien des yeux, d'abord sur le système économique et social, puis sur le régime qui le dirige.
Les royalistes doivent être à l'heure, pour une fois et donc briser ces rétroviseurs qui finalement n'apportent rien de crédible puisque le système qu'ils nous montrent s'est effondré tout seul.
C'est le vrai défi.
Dix-sept pour cent c'est assez remarquable vu la quasi-invisibilité de ce courant...
RépondreSupprimerJe me disais aussi que ce serait bien d'avoir sur des sites comme le vôtre quelques références de bons ouvrages à l'intention du public non initié ou mal informé.
RépondreSupprimerPour rester sur le Web, il existe des bibliothèques en ligne gratuites et faciles d'accès et bien sûr la Gallica où l'on trouve tout à condition de fouiller. Par exemple du Bonald ici.
RépondreSupprimer- site de PVO : http://www.royaliste.org/spip.php?rubrique42
- le site "américain" Maurras.net commence à être chargé d'archives de textes de Charles Maurras : http://maurras.net/
- le site bordelais Doctrine Royaliste a quelques textes : http://doctrineroyaliste.over-blog.com/
De nombreux sites royalistes font aussi office de libraires pour acquérir des ouvrages récents. Contra Impetum Flulminis mélange les deux : http://contra-impetum-fluminis.net/index.htm
Vous pouvez aussi fouiller la section BASES de la page ROYCOLAND de ce blogue.
En relisant le commentaire je comprends qu'il y manque une amorce. Je suggèrerais de commencer l'étude par un texte un peu difficile de Maurras mais fondateur d'une approche rationnelle de la monarchie : La Politique Naturelle, qui nous est offert par PVO sur son ancien site :
RépondreSupprimerhttp://biblioroyaliste.free.fr/Maurras/Pol_Nat/politique_naturelle.html
Bonjour Catoneo,
RépondreSupprimerMieux vaut tard que jamais, merci beaucoup pour vos indications. Je vais regarder Maurras, avec curiosité mais une certaine méfiance qui vient d'un fait inoubliable de mon histoire familiale. J'aurai du mal à réfréner certaines questions. En effet mon grand-père a libéré Paris avec la Division Leclerc et a perdu la vie quelque temps plus tard en Alsace. Je me dis, a priori, qu'il a fait un certain choix que n'ont pas fait des hommes comme Maurras.
Par ailleurs, je sens aussi proche des Etats-Unis qu'une partie de l'opinion ou des penseurs français peuvent en être éloignés. J'ai bien à l'esprit le rôle déterminant de l'expédition de Louis XVI et l'idée que j'ai lue dans Maurice Dantec selon laquelle les Etats-Unis seraient une monarchie sans roi, où la Constitution tiendrait le rôle du souverain. Pour en revenir à Maurras, je dois garder l'esprit ouvert et me faire ma propre idée au-delà des jugements définitifs véhiculés sur son compte.
Bien à vous,
J.
Je n'ai pas les qualifications requises pour "juger" Maurras, mais je comprends son discours jusqu'à la fin, c'est-à-dire que j'ai suffisamment de témoignages de cette époque pour le faire. Mais je ne partage pas cet "achêvement" de son parcours. A défaut de témoignages personnels, on peut lire les textes de son environnement historique pour se faire une idée de sa démarche, car en politique l'environnement agit comme un putching ball, surtout sur un journaliste. Et l'opinion la plus répandue lui confirmait que le parlementarisme décadent de la III° République avait ruiné toutes les chances de la France. Et donc que seul un pouvoir monarchique ou pseudo-monarchique sauverait les meubles.
RépondreSupprimerUne chose est que sur le tard, n'ayant jamais vu se concrétiser les valeurs qu'il défendait, il salua d'enthousiasme leur incarnation dans l'arrivée du maréchal Pétain. Sa fidélité légendaire fit le reste, il se fourvoya.
Il n'en demeure pas moins que son oeuvre politique est riche et qu'elle sert de fond d'écran à beaucoup des doctrines politiques contemporaines. De toute façon, il est régulièrement cité dans les allées du pouvoir alors que ses grands contempteurs de son vivant ne le sont plus du tout. Maurras est transposable. C'est un système susceptible d'évolution car d'abord logique.
Une autres chose qu'on ne dit jamais assez est que Maurras était aussi germanophobe qu'antisémite. Les deux rejets étaient d'abord culturels et donc fatalement racistes. Mais la France de ce temps était faite comme ça.
Personnellement, vous devez considérer la différence d'âge, Maurras était vieux.
Des maurrassiens de l'âge de votre père, la plupart se sont battus, la plupart du bon côté.
Les Français ne comprennent pas les Etats-Unis. Alors que dans l'esprit gaulois, ils nous doivent beaucoup, ils ne nous consultent pas assez avant d'agir. D'où un dépit qui tourne au mépris, surtout face à l'imperium culturel.
Le Réel vient de frapper au soupirail de la Wahhabite Inquisition Ltd. On éteint les lampes à huile et on creuse sous les dalles pour enfouir les grimoires inutiles que l'Autonomie va venir piller, c'est sûr.
RépondreSupprimerLouis XX à New York proclame la monarchie constitutionnelle, bête noire des catholibans. Outre le fait que la construction idéologique de la Crypte est pulvérisée, se maintenir auprès du prince les convoquerait au Possible, leur cauchemar. Devoir faire de la politique, quelle horreur !
De fait il ne s'agira plus désormais d'échanger les salières au banquet de la Saint-Thomas, mais de promouvoir dans le siècle les idées du prince désigné par les lois ! Je fais le pari du schisme, l'orgueil de ces gens étant bien plus grand que leur intelligence politique.
De l'autorité du Réel... on vous l'avait dit, andouilles !
Si vous parlez de l'Union des Cercles légitimistes, ne vous faites aucun souci. Ce sont des contorsionnistes et ils accommoderont leurs commémorations funèbres au nouvel ordre.
RépondreSupprimerHors du "prince fondamental" ils n'existent pas. L'effacement du mouvement légitimiste entre la mort de Chambord et la seconde guerre mondiale tient essentiellement à l'absence des Bourbons d'Espagne sur la scène française. En être est vital pour l'UCLF et je n'arrive pas à imaginer qu'ils fassent sans lui. Ce serait retourner au Néant antérieur.
Intéressant à suivre.
Le fil ad hoc pour parler de la nouvelle donne est celui de Louis XX à New York du 25 juin.
RépondreSupprimerMon commentaire ci-avant n'était qu'une incidente par rapport à la négation des réalités promue par les catholibans, réfugiés dans la manipulation des parchemins :)
NB : l'UCLF n'est pas toute investie par les catholibans, j'y connais des gens très fréquentables et fort avisés.
Ce billet de seize mois d'âge fait toujours des vagues à la madrasa du Trône et l'Autel ! Même le Vieux Troll Errant, emporté par le torrent de l'Indifférence, y cherche une branche à saisir.
RépondreSupprimerIls sont tous morts là-bas, à charrier dans le sang autant de haine qu'un lézard du cuivre !
Cinq ans et plus après la publication de ce billet, le forum du Trône et de l'Autel continue sur sa lancée d'éplucher la question. C'est assez comique finalement... : De l'Autorité du Réel.
RépondreSupprimerDans ce fil de commentaire sur le forum T&A, vous écrivez sous le nom de "Kardaillac", je me trompe ?
SupprimerOui, c'était mon pseudonyme sur les fora (depuis 2004!) presque exclusivement. Le forum de Mickaelus est entré dans le coma peu après mon bannissement parce que les auditeurs y venaient pour le fight et pas pour le fonds.
SupprimerIl faut dire que Lulo a vraiment plombé l'ambiance avec des raisonnements en tunnel à la limite du noir intense. Il s'est également fait jeter par Mickaelus à qui il a sans doute essayer de piquer la plateforme de diffusion.
Aujourd'hui les fora sont périmés. Tout se passe sur les réseaux sociaux.
Vous avez vu ? Cinq pages contre les "réalités" ! Cela mesure toute la faiblesse de l'utopie.
Si vous voulez comprendre toute l'histoire de T&A il vous faut lire les propos sur le divan de Mickaelus : Au sujet du forum et de mon absence.
RépondreSupprimerAprès cela, c'est malheureusement pour lui retombé comme un soufflet.
L'histoire du forum VLR (aujourd'hui fermé) est quant à elle ici.
SupprimerBonjour Kardaillac.
RépondreSupprimerJ'ai lu les 5 pages. Quelle bagarre !
Bravo. Je précise que les "insultes" effacées par Mickaelus n'en étaient pas vraiment, mais le procédé retenu interdit d'en juger.
RépondreSupprimerPeu de contributeurs au fil de commentaires ont lu l'article ci-dessus en fait ; je l'ai vu aux assertions qu'on y opposait. Mais à la fin, c'est Ordre Naturel qui, à 95 ans, avait fait la meilleure conclusion : La thèse de l’Action française est une monarchie par utilité et non par droit ce qui est fondamentale, de plus c’est le nationalisme, soit la défense d’un état-nation, l’autoritarisme politique au sens moderne, qui plus est pour l’Action Française la religion n’est qu’un outil de l’état comme dans la conception machiavélique, ce qui est fondamentalement en contradiction avec la doctrine de l’église et je passe sur la condamnation par le magistère de ce mouvement.
Ce que n'acceptent pas les ultra-blancs, c'est que la monarchie revienne par sa propre utilité, son génie essentiel. Il faut la contenir toute entière dans les lois divines (reste à les trouver) et gouverner selon la doctrine sociale de l'Eglise. Cela s'appelle une théocratie derrière le rideau pour paraphraser les Grands Tsings.
Ils ne veulent pas distinguer l'accession, l'organisation dynastique, le gouvernement du régalien. La transcendance est, pour eux, primordiale et écrase tout. Il n'y a pas d'étapes. C'est leur côté islamiste, tout ou rien. Comme le disait Gérard de Villèle à cette époque : "ils ne servent à rien". Leurs travaux de haut niveau peuvent intéresser le Collège de France devant un auditoire clairsemé, mais œuvrer à une restauration politique jamais. Cela ne marchera pas. Ils sont impuissants.
Et ça les rend désagréables :)