dimanche 26 décembre 2010

Boxing Day

Les temps changent, les hommes aussi. Mais il reste des causes immuables ; celle que j'incarne en est l'exemple vivant. Certains ont peut-être eu le sentiment que la légitimité n'avait plus de chef. Ils se trompaient. J'ai toujours été présent, conscient des responsabilités revenant au chef de maison que je suis, dans la droite ligne des préceptes que mon père m'a transmis, des principes et des valeurs qu'il n'a eu de cesse de m'inculquer et que je saurai, à mon tour, léguer à mes enfants, conscient des devoirs qui m'incombent. Devoirs que je remplirai avec l'énergie que m'inspirent notre histoire commune et la force que je puise dans les exemples de mes illustres ancêtres. Aujourd'hui est un jour nouveau... (Louis de Bourbon) cf. sa déclaration sur le site.
Le prince Louis-Alphonse de Bourbon, légataire universel de la main de justice des Capétiens, a créé son propre institut « pour donner un souffle nouveau à la Légitimité » ainsi que l'affirmait un communiqué officiel du secrétariat du prince en date du 20 décembre 2010.
Il en coûte quarante euros pour s'inscrire à l'Institut Duc d'Anjou, deux cents si vous êtes en fonds, quinze seulement si vous êtes raide motivé. Rien ne se fera d'efficace et durable sur les bénéfices de l'air du temps ou les quêtes pieuses des jours commémoratifs, l'idée monarchique a besoin d'argent pour être réacclimatée en France dans les conditions de médiatisation au niveau de l'enjeu. Ceux qui l'ont compris poussent à la roue du carrosse, ceux qui ne l'ont pas compris sont du poids mort, et débarqués, encombrent le passage.

Les objectifs de l'institut nouveau sont au nombre de quatre
:
(i)- développer la connaissance de l'histoire de la Maison de Bourbon et celle de l'Histoire de France.
(ii)- soutenir le chef de la Maison de Bourbon dans ses entreprises sociales, culturelles, caritatives, patrimoniales, commémoratives et historiques
(iii)- pérenniser et approfondir la mémoire due à la famille qui a présidée aux destinées de la France tant en France qu'à l'étranger
(iv)- encourager les personnes dévouées à des institutions à caractère social, éducatif et culturel pour des aides diverses.

Il est utile de noter que le duc prend la présidence exécutive de l'organisation alors que jusqu'ici il ne s'était pas investi plus loin que des parrainages, comme celui de l'Institut de la Maison de Bourbon hérité de son père. L'avenir nous permettra d'apprécier ses qualités de manager (il a les diplômes et l'expérience requis) mais pour aujourd'hui nous en resterons à de chaleureuses félicitations pour son courage et son esprit décisif.

Cet "Institut Duc d'Anjou" est fondé sur le même territoire de propagande - manifestations historiques et culturelles - que l'Institut de la Maison de Bourbon (IMB) qui ne représente plus désormais que la famille de Bauffremont et ses amis. Quelle mouche a piqué le prince Charles-Emmanuel de Bauffremont-Courtenay pour se mettre à dos l'aîné des Capétiens, chef de la maison de Bourbons, quand on dirige un institut dédié exclusivement à la promotion de cette même maison ? La fusée est de longue mèche et l'héritage de l'Institut de 1973 fut progressivement capté, comme nous l'indiquent les clés données par le numéro 36 du Lien Légitimiste qui vient de paraître. Nous y adressons¹ nos lecteurs pour connaître tout ce qu'ils ont voulu savoir sur l'IMB sans jamais oser le demander.
N'est-ce qu'une affaire de caractère ? N'ayant assisté personnellement à aucune algarade et n'ayant sous la main que du matériel tiers, je ne développerai pas, mais je suppose l'affaire sérieuse pour qu'après le déni de Chartres², le secrétariat publie un communiqué³ très sec le 20 décembre 2010 coupant tous les ponts entre Don Luis et l'IMB. Est-ce le crépuscule des dresseurs de prétendants ? On se plaît à le croire, mais si l'illustre et antique maison de Bauffremont ne mérite pas cette fâcherie, on attend de sa dernière tige qu'elle fasse amende honorable et se rallie au prince légitime qui a décidé de tirer lui-même le char de son destin. Les lecteurs curieux peuvent se procurer le bouquin ci-contre (Librairie généalogique de la Voûte) qui déroule la généalogie des Bauffremont remontant au chef des Burgondes en 427 and still going strong.

Pour ce qui nous concernerait, nous souhaitons que la reconstruction du légitimisme ne s'arrête pas à la fondation de cet institut - Daniel de Montplaisir et Christian Pinot viennent d'en être nommés vice-présidents - mais qu'elle s'équilibre sur l'organisation d'un bureau politique dédié aux domaines régaliens qui sont apparemment les cibles du prince Louis, si l'on met ensemble ses derniers textes, discours et interviews. Nous nous retrouverions alors sur les bases prometteuses qui avaient été celles mises en place par le prince Alphonse, jusqu'au bout attentif à l'avenir de notre cause autant qu'au passé prestigieux des Bourbons.

Notes
(1): Sur abonnement par chèque adressé à :
Le Lien Légitimiste
Petit-Prix
37240 La Chapelle Blanche Saint Martin
Six numéros papier : 20 euros
Six numéros électroniques (.pdf): 10 euros
(c'est cadeau).
(2): L'IMB avait programmé de son propre chef la venue du prince Louis à Chartres le 15 mai 2010 pour le quadricentenaire dans la ville du sacre de la mort du roi Henri IV. Son secrétariat avait publié que ce déplacement était exclu de l'agenda chargé du prince, mais l'IMB le maintint donnant l'impression de lui forcer la main. Il ne vint pas !
(3): Texte du communiqué :
Mgr le Prince Louis de Bourbon, duc d'Anjou, informe qu'il a démissionné de la présidence d'honneur de l'Institut de la Maison de Bourbon et retiré définitivement son haut patronage à cette association.


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5 commentaires:

  1. Cette excellente synthèse met à jour l'esprit d'initiative qui est celui du Prince Louis de Bourbon.

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  2. Le prince est un athlète de bon niveau dans les sports d'équipe (marathon mis à part), il est donc rompu au jeu décisif.
    C'est un atout en politique.
    L'avenir dira.

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  3. Merci à Royauté-News d'avoir sorti le scoop de l'IDA :)
    Franchement !

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  4. En même temps, ça devient, je trouve, de plus en plus compliqué pour le pékin de base qui s'intéresse au royalisme depuis longtemps et qui voudrait s'engager désormais un peu plus dans le militantisme. S'inscrire où ? À l'Action française ? Chez les Gens de France ? À L'IDA ? À l'Alliance royale ? ailleurs ?

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  5. Votre remarque est une vraie question, à la réserve près qu'il est difficile de ne militer qu'un peu. On déçoit les autres. Le choix de la structure d'accueil dépend de vos convictions personnelles mais aussi de vos capacités et compétences et, d'une certaine manière, de votre âge. Si militer c'est pour vous "faire" de la politique au contact des réalités, je pense que l'Alliance Royale répondra à vos attentes. Elle prépare les cantonales de mars 2010. C'est du concret.
    Si vous voulez apporter votre pierre à la reconstruction de l'Action française vous avez le choix entre la Restauration nationale et le Centre royaliste d'Action française qui sont en train de converger. Si vous voulez participer à la promotion de la mémoire monarchiste, pourquoi ne pas s'inscrire à l'IDA ou entrer dans un cercle légitimiste. S'il s'agit de fréquenter d'autres royalistes (d'un certain niveau social) vous avez le choix entre les associations Lys de France, Gens de France, l'IMB, Louis XVI, SYLM, etc. On ne peut oublier le "crocolion" du Roycoland qui est un mystère en soi à explorer: la NAr.
    Le plus important est de se sentir à l'aise dans la structure choisie. On est plus sûr d'y faire du bon travail.

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