Si l'on veut bien arrêter une seconde le tourne-manège de l'actualité télescopée, on s'apercevra que la procédure initiée récemment entre Paris et Berlin pour que la France devienne enfin un pays sérieux est la première action concrète conjuguée depuis des lustres, depuis le projet de Communauté européenne de défense¹ de 1952, hélas torpillé par les vainqueurs de la Libération domestique. Tous les accords obtenus depuis la Seconde Guerre Mondiale entre la France et l'Allemagne furent des échanges de bons procédés sauvegardant ou privilégiant des avantages respectifs de domaines différents. Par exemple le Marché commun équilibrait les nouveaux débouchés industriels allemands par la politique agricole commune bénéfique pour la France. En bien d'autres occasions nous entrâmes en concurrence, sévèrement parfois sur les marchés d'armement, ferroviaires ou nucléaires. Il est des parités toujours recherchées comme celle du siège permanent allemand au Conseil de sécurité de l'ONU. Et malgré tout, quand la situation s'aggrave, c'est vers le cousin germain que nous nous tournons d'abord, lui qui rêve tout haut : "Leben wie Gott in Frankreich" !
Nota (1): le projet avait été ratifié par l'Allemagne, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas. La Chambre refusa sans débat la ratification par le vote groupé des gaullistes, communistes avec l'appoint des radicaux et socialistes divisés sur la question. L'Italie ajournera sine die sa ratification.
Les Amis de Franz Stock ont mis en ligne un site remarquable et très complet sur l'inextricabilité de nos deux nations que je vous invite à découvrir : Franz-Stock.org.
Sa visite nous épargne de refaire en moins bien ce qui est déjà disponible, la biographie d'un homme au destin exceptionnel, de l'aumônier allemand du Mont-Valérien, l'affaire incroyable du Séminaire des Barbelés, l'implication du pape Roncalli, les Rencontres Franz Stock d'aujourd'hui, le procès en béatification toujours en cours.
Voir aussi la notice Franz Stock sur le Portail officiel franco-allemand.
Lys de France est une association légitimiste qui ne fait pas beaucoup de tapage mais qui organise des manifestations de qualité tout au long de l'année, visites-conférences, soirées littéraires, excursions, occasions qui sont autant de vecteurs relationnels de haut niveau. Nous invitons le lecteur à passer deux minutes sur leur site Lys de France.org.
Programme de la V° Route Royale
(dimanche 11 septembre 2011)
A partir de 10 h : Parvis de la Cathédrale (à 500 m de la gare) : Regroupement et accueil par le Président des Lys de France Nicolas Chotard.
10 h 15 : Visite de la Cathédrale
11 h : Visite du Palais épiscopal
12 h : Déjeuner dans les salons du restaurant "Le Bœuf Couronné", 15 place Châtelet, Chartres.
14 h : Visite du « Séminaire des Barbelés » (rue des Bellangères, Le Coudray).
Allocution de Monsieur Jean Peynichou, Président de la Société des Amis de Franz Stock : « Franz Stock, l’aumônier de l’Enfer »
15 h : Messe traditionnelle célébrée en la chapelle de l’ancien Séminaire par l’abbé Roch Perrel de l'Institut du Bon Pasteur.
16 h 15 : Recueillement sur la tombe de l’abbé Franz Stock en l’église Saint-Jean-Baptiste (Rechèvres).
17 h : Visite du Château de Maintenon.
Verre de l’amitié et dislocation.
Pratique
Participation aux frais : 30 € (Adhérent : 25 €)
Inscription souhaitée avant le jeudi 8 septembre 2011
Accès (80 km depuis Paris - 45 minutes)
En voiture : Autoroute A 6 B / A 10 / A 11, sortie N°2 Chartres, puis prendre la N 10 (péage : 5,70 €)
Par le train : Départ de Paris-Montparnasse (billet : 14,40 €) :
- Horaires SNCF : Premier train: départ 8h18 - arrivée Chartres 9h18 - Second train: départ 9h33 - arrivée 10h43
Retour (depuis Maintenon) (billet : 11,80 €) :
- Horaires SNCF : Premier train: départ 18h51 - arrivée Montparnasse 19h34 - Second train : départ 19h47 - arrivée 20h36 - autres trains en soirée
Coordonnées des Lys de France :
BP 80 434
75327 Paris Cedex 07
contact@lys-de-france.org
BP 80 434
75327 Paris Cedex 07
contact@lys-de-france.org
Addendum
Après la publication de ce billet, le président des Lys de France, Nicolas Chotard a fait pour ses adhérents une relation émouvante de la "rencontre" de l'abbé Franz Stock et du lieutenant de vaisseau d'Estiennes d'Orves. Nous vous l'offrons comme elle vient :
Le 25 août 2011, Mgr Vingt-Trois a fait sonner les cloches de nos églises. C’était l’anniversaire de la Libération de Paris. « Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! »(1)….sans l’intervention providentielle de l’abbé Stock son orateur aurait rajouté « Paris persécuteur ! ». Préférant la fidélité à son devoir sacerdotal à la retraite militaire, l’abbé Stock, est resté à l’hôpital de la Pitié au côté des 600 soldats allemands intransportables. Lorsque le 23 août, des « résistants » se présentent à l‘hôpital avec la ferme intention de commettre des crimes vengeurs, le saint prêtre, armé uniquement de la foi du Christ, se dresse et repousse ces gens en armes, sauvant ainsi la vie de ses compatriotes et préservant aussi, à cet instant, l’âme de ces assassins du supplice des damnés.
Le 29 août 1941, en la fête de saint Jean Baptiste (2), martyr, après avoir assisté à la messe et pris son petit déjeuner avec ses deux camarades, Doornik et Barlier, le comte-lieutenant de vaisseau d’Estiennes d’Orves va annoncer leur grâce aux cinq prisonniers bretons. Avec un grand sourire il dit « Follic, je suis heureux pour toi. Vous allez tous rentrer chez vous, retrouver vos femmes et vos enfants. Nous, nous allons être fusillés. Si un jour vous entendez salir notre mémoire, dites que nous ne sommes pas des lâches ni des traîtres, nous avons fait notre devoir de français. Je vous le demande : défendez notre mémoire. ». Au Mont Valérien, Honoré interpelle le chef du peloton d’exécution et lui dit chrétiennement « Vous êtes officier allemand, je suis officier français. Pour vous montrer que nous mourons sans haine, permettez-moi de vous embrasser. » Puis, l’abbé Stock donne à chacun sa bénédiction, chacun l’embrasse. Honoré et Barlier tombent en criant « Vive la France » et Doornik en faisant le signe du pardon. L’abbé Stock dira alors « Je n’oublierai jamais les moments que j’ai passés auprès de ces hommes.C’étaient des héros. Je comprends mieux maintenant ce qu’est la France. »
En prison, ces hommes avaient vécu une véritable ascension spirituelle. L’abbé Stock, prêtre avant tout, les avait assisté dans leur ascèse. Honoré écrit « Mon Dieu, je vous demande surtout la grâce de conserver, une fois sorti de prison, cette ferveur que j’ai retrouvée dans mon épreuve et qui m’a fait me jeter à vos pieds, sentant que vous étiez mon unique secours » et en mai 1941 à ses enfants il note en appendice « Depuis que j’ai écrit ces lignes, au cours des six semaines qui viennent de s’écouler, Dieu est resté avec moi. L’abbé Franz Stock, Recteur de l’église allemande, est venu tous les huit jours m’apporter la sainte Communion. Il est bon et aime bien la France et surtout la Bretagne. Tâchez de le voir et de lui parler de moi. Par lui j’ai pu lire les Evangiles et m’initier à la vie admirable de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Quelle fraîcheur, mais aussi quelle profonde intelligence dans ces Mémoires (sic !) d’une âme ! (3) »
Ces trois hommes ont ainsi médité sur le sens de la vie, la vocation divine de l’homme et sur son véritable ennemi : le matérialisme, destructeur d’âmes. Estiennes d’Orves dénonce ses conséquences néfastes : « l’orgueil et la dureté » du temps, s’interrogeant « faudra-t-il un nouveau Christ pour réapprendre à ce monde une pitié que, comme le paganisme autrefois, il a l’air de ne pas comprendre ? » Barlier écrit « Cette époque était pourrie de matérialisme ; nous surtout, les hommes…nous n’y avons pas échappé. », « L’âme humaine ne peut vivre dans cette misérable pauvreté que représentent les biens matériels, et la vie devient vite pesante, inutile, sans but apparent et sans remède visible, car le matérialisme éloigne de Dieu. Quelles conditions meilleures (pour un retour profond sur soi-même) que le silence d’une cellule, la menace proche de la mort ?…Alors le Christ apparaît dans un profond tête-à-tête avec l’âme, Il éclaire tout et montre le but de la vie qu’Il nous a donnée : aimer, servir. Et voilà comment, à 36 ans, je m’aperçois que je n’ai encore rien fait… ». Parlant de l’Evangile, il déclare « Là est la seule vérité. » et écrivant une dernière lettre à ses parents avant d’être fusillé : « Je voudrais que vous soyez consolés et remplis de la pensée si réelle que la mort n’interrompt pas la présence, au contraire. »
Estiennes d’Orves adresse une ultime lettre à l’abbé Stock, son testament spirituel : « Je prie le Bon Dieu de donner à la France et à l’Allemagne une paix dans la justice, comportant le rétablissement de la grandeur de mon pays. Et aussi que nos gouvernants fassent à Dieu la place qui lui revient. ». Résistant dès 1940, Honoré d’Estiennes d’Orves avait puisé sa force dans ses racines (4) et dans sa culture (5). De sa foi vivante, il en avait fait jaillir son esprit de justice et de vérité. Il était de son époque et ne vivait pas dans un passé « idyllique » à jamais révolu.
(Nicolas Chotard, 31 août 2011)
Notes
(1) : Formule célèbre du Général De Gaulle prononcée à l’Hôtel de Ville.
(2) : Le 16 juin 1963, le corps de l’abbé Stock sera transféré du cimetière de Thiais à l’église Saint Jean Baptiste de Rechèvres (Chartres).
(3) : Il s’agit en réalité d’Histoire d’une âme.
(4) : Descendant de Charles d’Autichamp (1770-1859) et Constant de Suzannet (1772-1815), généraux de l’Armée Catholique et Royale.
(5) : Sa famille avait des convictions Légitimistes.
(1) : Formule célèbre du Général De Gaulle prononcée à l’Hôtel de Ville.
(2) : Le 16 juin 1963, le corps de l’abbé Stock sera transféré du cimetière de Thiais à l’église Saint Jean Baptiste de Rechèvres (Chartres).
(3) : Il s’agit en réalité d’Histoire d’une âme.
(4) : Descendant de Charles d’Autichamp (1770-1859) et Constant de Suzannet (1772-1815), généraux de l’Armée Catholique et Royale.
(5) : Sa famille avait des convictions Légitimistes.
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