Nos bailleurs de fonds qui tiennent les clés de notre refinancement hebdomadaire doutent de notre capacité durable à faire face à nos engagements en l'état de nos comptes publics et au vu d'une politique tiède de réductions des dépenses publiques, réduite jusqu'à hier à des effets d'annonce menés par les communicants du château.
Donc nous allons constitutionnaliser la Règle d'Or.
La France ne sait rien faire qui ne soit grand ! L'équilibre budgétaire dépendrait de la loi d'arain tant on sait que les gouvernements de rencontre qui se succèdent à la tête de la République sont des camelots de foire, alors qu'il suffirait de riveter une plaque portant le nom d'un député à chaque lampadaire de l'avenue des Champs-Elysées pour que la Chambre basse refuse tout budget déséquilibré (brevet de sagesse en cours de dépôt). Bref ! L'accord du 16 août en trois points :
(1) Gouvernement fédéral de la zone euro pour les questions économiques
Tout étant de nos jours "économique", les budgets nationaux deviendront des budgets dérivés. Les résidus de souveraineté sont appelés à disparaître. On peut se faire une idée des politiques futures en observant la politique agricole commune où les Etats ont disparu, sauf à se faire bombarder de choux. Et comme il n'y a pas de gouvernement sans capacité fiscale, l'accord prévoit deux impôts :
(2) Impôt commun franco-allemand sur les sociétés
Taux et assiettes seront les mêmes de part et d'autre du Rhin. Comme on ne voit pas la Deutschland AG hausser les siens, nous appliquerons les taux allemands. Si cette disposition a les faveurs des autres pays de l'Eurogroupe, on peut prédire que l'IS sera ultérieurement levé par le nouveau gouvernement fédéral.
(3) Taxe Tobin
Le serpent de mer est ferré. Les transactions financières, qui brassent des encours faramineux, seront taxées par un faible pourcentage mais rapporteront beaucoup. Pas d'évitement possible sauf transaction au milliard de dollars. D'ailleurs, on n'attend pas de hurlements de la sphère financière puisque toutes les décisions touchant les pays en crise ont jusqu'ici visé d'abord à sauver la finance internationale et les acteurs du quotidien comme les banques.
Quelques commentaires gratuits ?
La Commission de Bruxelles et son rastaquouère gominé sont renvoyés à la fonction de secrétariat général. Quelque chose me dit qu'une certaine RGPP¹ bruxelloise va suivre la réélection éventuelle du président Sarkozy à Paris. Le président Van Rompuy n'existe plus, sauf sur notes de frais et Jean-Claude Juncker est recalibré à la taille du Grand Duché.
C'est une bonne nouvelle d'apprendre que la gabegie française va enfin cesser, même si c'est contraints et forcés que nous nous plions à la gouvernance rhénane. Aucune des remontrances socialistes ne tient la route, et encore moins leur appel au décret de croissance et emploi comme s'il suffisait de le vouloir. Indécrottables rêveurs !
Le chemin de la mutualisation des dettes souveraines par l'émission d'eurobonds est heureusement fermé. Comme nous le disions tantôt, il est inutile de continuer à faire bénéficier de taux d'emprunt exceptionnellement bas des pays malades, qui à première rémission oublieront leurs bonnes résolutions et continueront à peser sur les équilibres européens. Chaque Trésor national continuera à affronter la dure réalité des marchés qui ne sont que la somme des investisseurs petits et grands. Et par moment à notre insu, vous et moi.
N'a pas été retenue non plus l'idée incongrue d'une agence publique de notation européenne faisant contrepoids (croit-on) aux trois agences internationales pour noter les comptes publics.
Reste toutefois un doute.
La situation de crise grave² exigerait que ces dispositions soient d'application immédiate et que la Règle d'Or soit respectée le plus tôt possible sans attendre le résultat de consultations générales lancées par le Premier ministre Fillon. A moins que la France ne perde le "triple A" entre la Noël et le Jour de l'An, auquel cas tout passera en force !
Perspectives
Allons-nous vers un gouvernement fédéral européen à quelques-uns ? Il y a cinq ans, Royal-Artillerie parlait de Fédération Européenne Occidentale à 7 (FEO³) ou 8. Nous nous en approchons furieusement. En attendant, faudra bien réviser nos classiques :) :) :)
Note (1): Révision générale des politiques publiques modernisant et dégraissant le corps des fonctionnaires français.
Note (2): le service de la Dette étant le premier poste du budget central, toute hausse de taux de refinancement sera dramatique pour le pays.
Note (3): les 6 pays fondateurs moins l'Italie plus le Danemark et l'Autriche.
Note (2): le service de la Dette étant le premier poste du budget central, toute hausse de taux de refinancement sera dramatique pour le pays.
Note (3): les 6 pays fondateurs moins l'Italie plus le Danemark et l'Autriche.
D'accord avec vous sur le non-dit. La classe politique ne veut rien savoir du départ de nos derniers pouvoirs à Berlin. Elle joue la pièce écrite.
RépondreSupprimerMerci pour le Westerwald.
Pour le moment, cela veut ressembler à un condominium germano-français sur l'Europe continentale occidentale.
RépondreSupprimerMais une hausse de 1 pour cent seulement de notre taux de refinancement nous mettrait en situation de banqueroute et donc nous amènerait soit à la ruine de l'Etat et la mise en tutelle internationale du pays, soit à l'Anschluss.
Malgré le serment de Strasbourg :) je préfère revenir aux fondamentaux.
On n'entend pas le Lucien Lacour cette fois.
RépondreSupprimerOK, je sors !
Vous êtes autorisé à quitter l'article :)
RépondreSupprimerCadeau à ADC :
RépondreSupprimerHeute wollen wir marschier’n
Einen neuen Marsch probier’n
In dem schönen Westerwald
Ja da pfeift der Wind so kalt
Refrain:
O du schöner Westerwald*
Über deine Höhen pfeift der Wind so kalt
Jedoch der kleinste Sonnenschein
Dringt tief ins Herz hinein
Und die Gretel und der Hans
Gehn des Sonntags gern zum Tanz
Weil das Tanzen Freude macht
Und das Herz im Leibe lacht
Refrain
Ist das Tanzen dann vorbei
Gibt es meistens Keilerei
Und dem Bursch, den das nicht freut,
sagt man nach, er hat kein' Schneid
Refrain
O du schöner Westerwald
Bist ja weit und breit bekannt
Echte Menschen der Natur
Von Falschheit keine Spur
Merci. Effectivement c'est un peu loin l'époque des FFA. Je dois réviser.
RépondreSupprimerLe ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, est donné favori pour succéder au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker à la tête de l'Eurogroupe, affirme l'hebdomadaire allemand Focus.
RépondreSupprimerSelon Markus Ferber, président des députés de la CSU "Wolfgang Schäuble est certainement quelqu'un qui est parfaitement approprié"... "l'Allemagne devrait diriger politiquement l'Europe si la culture de la stabilité doit s'imposer".
Et bien voilà ! On y est !
On va pavoiser la rue Pierre à Laval.
RépondreSupprimerOK... je sors.