vendredi 30 septembre 2011

Déficit primaire de l'État

Franz-Olivier Giesbert nous a fait une colère rentrée hier soir dans le show télévisé d'Alain Juppé arguant de l'inannité du débat - merci pour les copains d'avant lui - qui laissait de côté l'affaire de la dette monstrueuse qui engloutit nos impôts, pour s'attarder à n'en plus finir sur les humeurs, émois et manoeuvres d'un candidat putatif à la présidentielle de 2017. Lequel préférerait peut-être jouir à Dax de sa pension d'inspecteur des Finances. A mal escient car tout le monde s'en fout ! A preuve la charge outrée d'Harlem Désir sur les réalités du moment.
Ce matin, un des fondateurs du site d'information Slate.fr met le doigt sur une vérité "primaire" que même les candidats socialistes, de son bord donc, ne veulent aborder. Il s'agit du déficit budgétaire primaire de l'Etat. Nous n'entrerons pas cette fois dans les chiffres car les royalistes sont d'abord de grands romantiques, mais nous ne contournerons pas l'évidence.

Si le budget primitif hors-service de la Dette est en excédent, cela veut dire que les comptes d'exploitation dégagent de l'argent pour servir voire commencer à rembourser cette dette. Donc la situation globale est saine, il suffit de l'améliorer et de prendre patience, la dette va fondre à plus ou moins long terme. Si en plus cette dette est détenue par des nationaux (comme au Japon ou en Italie), elle est moins volatile et moins soumise aux attentes des marchés extérieurs.

Si le budget primitif hors-service de la Dette est en déficit, cela veut dire que la gabegie métastase dans une cavalerie fatale - emprunter chaque fois pour faire l'échéance - et que la Dette n'est pas en voie de résorbtion, donc transférée aux générations suivantes qui seront peut-être plus pauvres que les nôtres et déclareront la banqueroute.

La Haute Administration s'en inquiète assez pour publier des rapports donnant voies et moyens d'arriver déjà à un budget primitif sans déficit, mais elle ne parvient pas à convaincre les hommes politiques, complètement abrutis par les échéances... électorales qu'il leur faut franchir pour maintenir le niveau de vie de leur famille et assouvir leur position avantageuse d'élus.

Comme le dit Jacques Attali dans Slate.fr, c'est lui le fondateur signalé, si la croissance n'est pas au rendez-vous en 2012 - et la récession mondiale pointe l'oreille - alors les marchés ne retiendront que le creusement de la Dette et l'accroissement du risque souverain, en haussant dans un premier temps le prix de leur concours, aggravant terriblement les conditions d'exécution de ce budget au détriment de toute la société et de l'Etat lui-même, le service de cette p... de dette n'étant pas seulement supérieur aux dépenses d'éducation, mais devenant facilement le double !
La propension de ce blogue à positiver nous conduit à recommander à nos élus de faire appliquer les suggestions pressantes de la Haute Administration, à commencer par la destruction des niches fiscales vaines pour 50 milliards d'euros. A quoi devrait s'ajouter immédiatement quelques mesures emblématiques touchant au train de vie de l'Etat (Air-Farce One), et au subventionnement de maintes inutilités comme la Hadopi par exemple, la Halde :) etc... pour faire du bruit et réveiller l'électeur abusé.

L'article de Jacques Attali est accessible par ici.

3 commentaires:

  1. Je ne suis pas romantique mais dyslexique : j'intervertis les chiffres. C'est pourquoi je suis nul en maths. Mais convaincu qu'il ne faut pas laisser croître la dette jusqu'au point où le service des intérêts est assuré par l'emprunt. On sait où ça mène.

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  2. Certains ont arrêté de propager l'idée que le déficit public est indispensable à la croissance puisque l'Etat est en charge de tout ! Le député landais Emmanuelli est de ceux-là. C'est pourquoi il voit rouge quand on lui parle de constitutionnaliser l'équilibre budgétaire :
    http://www.henriemmanuelli.fr/spip.php?article362

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  3. Les débats budgétaires actuels au Sénat et à l'Assemblée Nationale montrent plutôt une défense des clientèles électorales qu'une prise en compte des enjeux dramatiques annoncés.
    Ce parlement est une dépense inutile.

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