Notre Europe affaiblie, découragée avant même de se battre, va soutenir un peu et subir beaucoup la poussée migratoire de l'Afrique noire que la récession va ruiner. Car c'est trop souvent les pays sans marché intérieur solvable qui paient les pots cassés de la mondialisation en panne. La crapulerie affichée de notre classe politique et la gouvernance d'andouilles, que le budget français 2012 proclame publiquement en étant construit sur et autour de la Dette qu'il creuse (!), nous interdisent désormais toute arrogance envers les pays africains qui, finalement, à leur échelle, ne font pas moins bien ni pire.
François-de-Souche a mis en ligne un film-documentaire sur la migration noire, que l'on pourrait appeler la Marche vers le Nord (pour paraphraser la marche de l'empereur). Le titre est d'actualité : "Le piège de Kadhafi". On y apprend, on y comprend, et on sait que nous n'avons pas de solutions. Le film dure 1h17 et sa vidéo est hébergée chez Ru-Tube. Doit-on dire que les images sont souvent très belles ?
A 18:56, Mohammed Boss Abdulkader, chef des passeurs, nous parle du "vivre au pays", du bizness migratoire et ne peut qu'évoquer les chaînes de nègres d'antan que sa famille remontait à travers le désert, car son vieux père aveugle et couché sur son grabat à côté de lui n'est pas sourd et a un peu honte.
Contraints par les hommes, contraints par la misère ou brûlés d'aventure, les Noirs montent en flot continu depuis toujours. En ce siècle, ils passent la mer.
A 32:24, Amadou parle de réciprocité post-coloniale et d'abandon de la Francophonie sans la nommer, mais le reporter a bien compris qu'il y a beaucoup de déception.
A 41:53, Emmanuel dit : «dans l'aventure, même si tu ne gagnes pas, tu vas gagner l'esprit, si tu ne gagnes pas d'argent, tu vas gagner l'intelligence, tu vas avoir le choix, tu vas avoir le coeur... »
Puis viendra la mise en esclavage par l'Etat libyen. On ne dit pas combien de ces "aventuriers", échappés de leur geôle, furent pris pour des mercenaires par les Rebelles et massacrés. Les survivants prirent la barque, et combien se noyèrent. Des milliers !
A 56:16, on décortique ce que fut le bizness officiel libyen de l'émigration par passeurs à peine marinisés mais subventionnés par l'Etat de Kadhafi pour faire construire leur bateau de pêche sans filets ni poissons !
Et on finit par buter sur la police européenne des frontières.
Voici le chapeau de présentation de ce film sur le site russe :
Un convoi perdu dans l'immensité du Ténéré. Des centaines de migrants traversent le désert. Ils rêvent d'Europe. En Libye, Kadhafi leur avait promis la fortune. Mais la-bas, ils ont connu l'enfer des centres d'internement. Kadhafi se livrait alors à un odieux chantage avec l'Europe, en organisant en sous-main, l'embarquement des migrants vers l'Italie. Aujourd'hui, leurs vaisseaux de fortune viennent se briser sur les rochers de Lampedusa. Une fois arrivés en Europe, ils sont... pris au piege. Enquête au Niger, en Libye, en Tunisie, en Grèce et en Italie avec les migrants africains en route vers l'Europe.
© Premières Nouvelles - Maha Productions 2011 - par Alexandre Dereims
Je termine par une petite provocation en reggae.
Les lois finissent par se briser sur l'inhumanité de leur application.
La Francophonie a échoué, donc la Marche au Nord continue !
Les lois finissent par se briser sur l'inhumanité de leur application.
La Francophonie a échoué, donc la Marche au Nord continue !
Notre situation évoque pour moi "Un barrage contre le Pacifique" de Marguerite Duras.
RépondreSupprimerJe ne vois pas bien. La situation est-elle sans issue, désespérée ? L'Afrique est à reprendre en main, par les Africains eux-mêmes, mais peut-être sans les caciques corrompus de la Françafrique, et c'est pareil en Afrique "anglaise".
RépondreSupprimerPeut-être qu'une génération inventive et entrepreneuriale se lèvera qui créera de la richesse à partir des rentes existantes qui sont très nombreuses. Participer au Village Global y aidera sans doute.
Je crois aussi qu'il faut séparer dans les plans Afriques noire et grise. Elles ne cohabitent pas et ne souffrent pas des mêmes maux.
Plus d'écoles d'ingénieurs, techniciens supérieurs, électroniciens, moins de doctorants en sciences molles et politiques. L'Afrique n'a pas d'entreprises "noires" à la taille du continent.
RépondreSupprimerA la fin du 21è siècle, un terrien sur 3 sera noir.
RépondreSupprimerBlack is beautifull !
D'accord, beautiful !
RépondreSupprimerhttp://nubiennes.skyrock.com/