vendredi 14 octobre 2011

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Depuis quelques semaines, notre classe politique captivée par les primaires socialistes a le prurit de la bonne gouvernance et prend la pose pour annoncer le retour de l'Etat dans les clous de Maastricht. Les oies défilent au pas de trois pour cent du Pib ! L'objectif affiché par les génies dirigistes n'est différencié de chaque bord que par le temps requis pour atteindre un jour ces fameux trois pour cent de déficit.
Les impétrants malhonnêtes, car il faut bien appeler chat le chat, n'ont jamais voulu accepter que les Kritères maastrichiens étaient le ZERO pour cent, et que le chiffre de 3% était le plafond d'un trou budgétaire occasionnel. Zéro pour cent est chose assez commune dans des pays du Nord. En régime de croisière, avant donc la bourrasque bancaire de 2008, le Danemark faisait 2,8% d'excédent, l'Irlande 1,9%, le Grand Duché 4,4%, les Pays-Bas 1%, la Finlande 1,9%, la Suède 1,9% et même le Royaume-Uni faisait 1,3%. L'excédent n'est donc pas incongru et les déficits courants que ces pays rencontrent aujourd'hui, ont des causes conjoncturelles et non pas structurelles.
Que représentent les "clous de Maastricht" est une bonne question que je vous remercie de m'avoir posée.
Les 3% de Pib ne mesurent rien puisque le Pib lui-même n'est utile que dans son évolution à critères comptables constants et pas dans sa valeur intrinsèque instantanée. C'est un résultat fiscal impacté par tout ce qui bouge. Le désastre de Fukushima va booster le Pib japonais comme jamais depuis Hiroshima ! Ils en ont de la chance !
Et quand on parle de plafond de Dette publique à 60% du Pib, c'est pareil. Le chiffre est une invention des communicants de Mitterrand, facile à prononcer sauf pour Giscard d'Estaing ! Plus sérieusement il s'appuyait sur une croissance moyenne d'au moins 3% par an, alors qu'aujourd'hui 2% serait un succès inespéré.
Un seule chose est sûre, il faut que l'argent dépensé à crédit le soit sur des infrastructures et structures industrielles ou autres, capables de rapporter de l'argent par leur exploitation, afin d'abonder les caisses pour régler à l'échéance intérêts et capitaux empruntés. Et surtout jamais des dépenses de fonctionnement, car l'argent disparaît dans la consommation et les fosses septiques. Le "bonheur" n'abonde pas les caisses publiques. Le défaut de cette recommandation est son extrême simplicité. Pas de quoi briller dans les dîners en ville ni soutenir une thèse devant un jury d'économistes.

Ne revenons pas encore sur la Dette abyssale qui continue à se creuser chaque semaine sous l'arrogance suffisante de nos dirigeants. Continuons à creuser le sillon du bon sens. A choisir un objectif chiffré pour mobiliser les idées et les énergies, le trois-pour-cent magique devrait être l'objectif politique d'un EXCEDENT des comptes budgétaires de l'Etat, afin de commencer à remplir le trou. Et pour d'autres raisons tenant à notre crédit international. Quelqu'un a-t-il entendu aucun de nos merveilleux candidats franchir le rubicon du zéro-pour-cent en 2013 par exemple, pour aborder ensuite aux rives de l'excédent ? C'est à ce manquement qu'on mesure à quel point ces messieurs-dames font la pute.
Le « marché politique » est celui des mensonges, dans une démocratie aboutissant à sa dérive naturelle, la démagogie. On y échange des promesses illusoires contre des votes. On sectorise les avantages promis en fonction des segments utiles de l'électorat et on prend les compensations sur ceux qui ne sont pas acheteurs de l'illusion. Le taux exorbitant de prélèvement fiscal interdit de recourir massivement à la taxation - bien que ce soit l'idée cachée de tous bords - et donc obligera à assainir les comptes publics du côté de la dépense.

Que faire sans le sou ?
Contraints par les censeurs indépendants qu'ils voudraient bien tuer, les menteurs parvenus à court d'argent transformeront les avantages directs sonnants et trébuchants en avantages indirects par le biais de réglementations bénéficiant à leur clientèle électorale. C'est assez malin. Je ne peux pas te virer d'argent du compte du Trésor à sec, mais je vais créer une obligation pour l'immense armée des veaux de faire quelque chose de "très" utile, et le troupeau viendra acheter ces services obligatoires à ton guichet. Les réglementations justifient bien évidemment le contrôle de leur application et par contrecoup les effectifs des ministères concernés. Deux exemples ?

La formation professionnelle : le nombre d'officines est infini qui mangent sur la bête et bien peu sont compétentes. La formation est indispensable mais la compétence de ceux qui la font aussi ! Ceux d'entre vous qui ont fait un stage comprennent sans qu'il soit besoin d'un dessin. Les entrepreneurs qui doivent cotiser aux agences de branche sont ensuite sollicités par téléphone pour se former, à défaut former leurs gosses ou partir aux Caraïbes en séminaire. Dans le réseau Relais & Châteaux, il y a des formules pour se former avec sa secrétaire. Le coût budgétaire de cette idée essentielle mais détournée par le clientélisme est énorme, des milliards. Dix de mémoire !

Les expertises énergétiques de l'habitat ont créé des milliers de structures parasitaires où grouillent des fonctionnaires et assimilés à la retraite, voire des artisans faillis. On a multiplié par mille les niches à retraités EDF-GDF qu'étaient les Consuels !

Donc pour les temps de disette budgétaire que nous annoncent Standard & Poors, Moddy's et Fitch Rating, attendons nous à la submersion de la société par des réglementations compensant l'impossibilité d'avantages directs aux électeurs gagnants. Mais pour ce qui est de l'excédent budgétaire nécessaire au renflouement du navire, on repassera. C'est ridicule mon cher Watson ! Il faut carrément couler le bateau.

5 commentaires:

  1. Ce volatile promis à l'art du cuisinier est-il une oie ou une dinde ?

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  2. Je vous laisse deviner : elle est de Samatan (Gers) :)

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  3. Dans l'enseignement supérieur et particulièrement l'université, on peut sans problème diminuer de 30 à 50 % l'effectif étudiant. Tout simplement parce qu'on a actuellement 30 à 50 % d'étudiants fictifs. Ils sont inscrits comme étudiants mais soit ne viennent ni en cours, ni aux examens, soit viennent en cours, mais pour papoter avec leur voisine, quand ce n'est pas la peloter, ou jouer à des jeux vidéos (l'augmentation des moyens sans cesse demandée et obtenue par les syndicats et les partis sert aussi à ça : installer le wifi pour qu'on puisse jouer en ligne en amphi !). Ben oui, la consommation (3 heures de TV en moyenne chez les jeunes) finit par rendre con. Le problème c'est que le financement de l'université est fonction du nombre d'inscrits administratifs et pas fonction du nombre de ceux qui étudient vraiment. La République dans sa grande générosité paie donc trois ans d'études fictives à un important contingent de gros bébés de 20 ans et distribue au final à tout le monde des licences dévaluées (même valeur faciale, mais baisse du poids en savoir et compétences). Mais bon, syndicats et partis sont unanimes : pas touche à l'Education, il faut plus de moyens...
    Signé : piéton universitaire

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  4. Les officines de formation professionnelles bancales servent aussi de pompes à fric pour pas mal d'élus locaux qui trouvent par ce biais le moyen de financer campagnes, locaux de permanence, etc.

    la féodalité locale républicaine contribue également à gréver les caisses du Trésor. Communes, intercommunalités, pays, départements, régions, tout cela s'empile sans aucune cohérence, partagent souvent les mêmes prérogatives, disposent de leurs personnels propres qui font, refont, défont ce que d'autres fonctionnaires ont également fait.

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  5. Peut-être qu'après les Primaires socialistes, la classe politique prendra le taureau par les cornes. Le défaut grec à 50% va enclencher la dénotation des GiPSI et la nôtre juste après.
    Le relèvement des taux de refinancement de notre Dette sur le marché qui suivra cette dénotation annulera carrément le budget 2012 qui n'est pas encore voté ! Est-ce à cette occasion que quelqu'un d'influent mettra les choses sur la table ?
    Souhaitons-le.
    Et regardons les émeutes chez nos voisins.

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