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L'Alliance royale et la question nucléaire



Le 13 janvier dernier fut la journée atomique du parti politique royaliste. Patrick de Villenoisy, candidat à la présidentielle de l'Alliance royale, est allé voir la centrale d'Avoine implantée au coeur du parc naturel régional de Loire-Anjou-Touraine. La centrale nucléaire dite de Chinon rassemble les développements successifs de la filière française, depuis le premier réacteur historique de la technologie graphite-gaz transformé en musée, jusqu'au quatre gros réacteurs à eau pressurisée qui débitent 900MW chacun et allument la moitié nord-ouest de la France.

La question nucléaire n'est pas un enjeu sociétal mais vital, encore moins un conte de sorcières. Il était urgent que le parti royaliste, génétiquement écologiste, prenne une position claire dans le débat stratégique en termes de sûreté des approvisionnements énergétiques après les doutes qui ont surgi par tout l'Occident à l'annonce de la fonte des réacteurs de Fukushima. Le coup de pouce donné aux énergies renouvelables est-il au fond si judicieux ?

Les énergies renouvelables existent depuis toujours car il fallait bien mouvoir les masses dès qu'on eut la mauvaise idée d'affranchir les ânes tournants. Moulins à eau, moulins à vent, étaient assez puissants pour couvrir la demande locale des meuniers, scieurs, foulons, pressoirs, pompes, norias, tours à forer et même marteaux-pilons, mais ces principes furent déclassés par l'explosion des besoins de la révolution industrielle. On passa à la vapeur et on y est toujours. Les centrales nucléaires sont des machines à vapeur. Chaque réacteur de Chinon délivre une puissance vapeur équivalente à 1266 locomotives Mikado, les dernières en service à la SNCF. On ne va pas ferrailler une pareille puissance sur un froncement de sourcils de monsieur Mamère parce que sa maman a raté son voyage organisé à Hiroshima en 45 !


Les énergies substitutives au courant de réseau n'ont pas disparu du paysage économique ; elles perdurèrent par endroit et cherchèrent à (re)conquérir la production domestique dans le mouvement de 68. Ainsi vit-on revenir près des rivières les roues Pelton, les Poncelet, les turbines Kaplan, capables de fournir le courant à une exploitation ; sauf que le sacrosaint monopole de l'EDF vous obligeait, et vous oblige toujours, à livrer le courant pour que l'EDF vous le revende. Vive L'Etat bête,  toi dont le règne est méconnu. Dans cette renaissance, le moulin à vent fut moins prisé pour la raison simple qu'il faut du vent. On a le même problème avec les éoliennes sophistiquées ; le vent ! Et qu'en pense Monsieur de Villenoisy venu observer la centrale trapue d'Avoine ?

La France dépend environ à 80 % du nu­cléaire pour ses approvisionnements en électricité. C’est une filière d’excellence dans laquelle notre pays est parvenu au plus haut degré de savoir-faire et de compétence au niveau mondial. Les énergies de substitution que sont l’éolien ou le photovoltaï­que ne sont pas prêtes. Elles représenteraient une augmentation considérable du coût de production en électricité. Si, notamment, nous considérons le coût de construction de l’éolien par rapport au nucléaire qui est déjà tout construit, nous arrivons à des rapports inimaginables de l’ordre de quatre fois le nucléaire pour l’éolien terrestre et de huit fois le nucléaire pour l’éolien offshore. Il faut bien préciser que ces coûts sont ceux calculés par rapport au fait que le nucléaire est déjà construit alors que l’éolien est à construire. Évidemment, l’éolien une fois construit, il faudrait diviser le rapport par deux ou même trois en sorte que l’éolien offshore, par exemple, ne représenterait plus que trois fois le coût du nucléaire.
Il faut aussi considérer les aspects écologiques et esthétiques, sans parler du fait qu’au moment où nos besoins en énergie sont les plus forts, l’éolien ne fonctionne pas, car en plein hiver nous sommes en période anticyclonale et il n’y a pas de vent. On sait que l’éolien fonctionne à 30 % de ses capacités potentielles et que la durée de vie de ses matériels n’excèdent pas pour l’instant une quinzaine d’années.
La différence est encore plus grande avec le photovoltaïque qui représenterait un coût comparatif considérable qui disqualifie, en l’état de nos connaissances, cette énergie.

L’Alliance royale tient aussi à rappeler que le désengagement par rapport au nucléaire représenterait un risque important. En effet, la filière nucléaire, qui attire à elle nos meilleurs ingénieurs, ne le ferait plus à l’ave­nir dans l’hypothèse où nous programmerions son démantèlement à terme. Nos ingénieurs se détourneraient ainsi d’une carrière condamnée. Il en résulterait un risque lié à la baisse de compétence qui rendrait cette filière dan­gereuse et lui ferait perdre son niveau d’ex­cellence. Dans la conjoncture économique actuelle de notre pays, cela relève de la plus grande impéritie que de préconiser ces mutations qui compromettraient nos approvisionnements stratégiques en énergie.

L’Alliance royale propose donc de main­tenir le nucléaire qui procure aux Français l’énergie la moins chère du monde. Nous ne considérons les autres énergies que comme des voies de recherche dans lesquelles nous préco­nisons d’investir pour trouver d’autres sources d’énergie et pour maintenir notre niveau de recherche. (BPO 67 - Bulletin périodique officiel de l'Alliance Royale n°67)

Les Français aimeraient bien que tous les candidats à la présidentielle soient aussi clairs que le comte de Villenoisy. La dispute y gagnerait en intelligence. Sans doute aucun il est judicieux de pousser les énergies renouvelables au niveau domestique pour les petites structures de production bien placées, mais en privilégiant la liberté d'installation de préférence aux subventions étatiques qui faussent le jeu. Qu'adviendra-t-il de tous ces ventilateurs quand ils ne seront plus favorisés par un prix d'achat extravagant du courant produit ? Libérons l'accès aux rivières en accord avec les usagers locaux, regroupés en syndic de l'eau comme dans l'ancien temps, et multiplions les moulins de rivière, partout branchés directement sur le circuit domestique de force et lumière de la maison ou du hameau. Nous y gagnerons globalement une réduction de l'appel aux centrales, et nous obtiendrons localement une sûreté de fourniture. Et laissons au génie nucléaire la mission de fournir tous les autres à bon compte. Comme le dit le candidat, nous avons un niveau d'excellence en nucléaire. Ne gâchons pas nos chances dans la guerre économique.





NB: Le Bulletin périodique officiel de l'Alliance royale (BPO) n'est pas réservé aux militants du parti. Vous pouvez vous y abonner en remplissant la fiche ci-jointe avec un chèque de 12€ ou un virement bancaire.



Mise à jour du 1er février 2012
Le Cour des Comptes vient de publier un rapport thématique sur la filière nucléaire. Ce rapport est très intéressant et complet. Une version visuelle abrégée prémâchée est disponible pour les journalistes !! Produit par la Cour des Comptes, il ne disparaîtra pas des écrans de sitôt. La synthèse est accessible par ici.
On en retiendra que le coût courant économique du parc nucléaire français ressort à 49,5 euros par mégawattheure. C'est déjà 7,5€ plus cher que le prix de cession Arenh sur le marché inter-négoce et 73% de plus que le prix (HT) facturé aux consommateurs de la première tranche horaire, 28,63€.

Commentaire : s'attendre à des hausses de tarif pour provisionner maintenance et démantèlement des réacteurs selon leur âge, est avisé. Mais même avec une hausse drastique des prix de l'électricité pour combler l'écart, la filière reste la plus économique.
Les 49,5€/MWh du rapport s'opposent aux coûts suivants des filières concurrentes :
20 à 50€/MWh pour l'hydraulique
60 à 90€/MWh pour le gaz
80 à 115€/MWh pour l'éolien ancré à terre
160 à 300€/MWh pour le photovoltaïque

Commentaires

  1. Un développement sur les énergies alternatives naturelles est en chantier sur RA, de la roue du moulin à la micro-centrale.

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