En attendant mon fils qui rentrait d'une réunion de corpo en province, j'ai patienté en regardant Des paroles et des actes sur la chaîne publique FR2. Hésitant entre le candidat virginal qui se laisse provoquer sur sa vie privée et le président madré qui prend une posture de vieux routier de la fonction, M. Sarkozy, bien que pugnace, n'a convaincu que les croyants, c'est à dire son propre bord politique.Or la mesure des intentions de vote pratiquée par tous les instituts d'opinions l'oblige à capter des voix bien au-delà de sa famille politique pour vaincre le socialiste le plus nul de la décennie, mais qui surfe sur un rejet général du président sortant. En ce sens, M. Sarkozy a perdu sa journée d'hier. Tel qu'en lui-même, Laurent Fabius s'est montré sarcastique et peu précis, avec un ton professoral à dessein, qui faillit dégonder l'impassibilité forcée du candidat UMP, mais au final ne l'entama pas beaucoup.
La presse d'aujourd'hui déroule ses analyses superficielles, formules, mimiques, bons mots, et nous en resterons pour notre part aux remarques pertinentes de Franz-Olivier Giesbert en fin d'émission : « Vous sentez vous coupable du désastre actuel des finances publiques ? ». Et le journaliste de se moquer un peu de ce débat d'aveugles qui ne veulent voir dans leur dos la montagne déstabilisée qui menace de s'effondrer sur eux. La République est en faillite, avait dit François Fillon en prenant les commandes, et le rappeler au candidat n'eut d'effet que de noyer le poisson.
Cinq ans plus tard, elle est toujours et plus que jamais en faillite, et le programme réaliste de réduction de la dépense publique, présenté par celui-là même qui a aggravé terriblement les comptes, ne l'est plus, si c'est le même qui s'en charge. Elémentaire, mon cher Watson ! D'ailleurs n'est-ce pas la question la plus souvent posée ?
Pourquoi feriez-vous demain ce que vous ne sûtes ou pûtes faire hier ?
L'alternative entre MM. Hollande et Sarkozy est une calamité pour notre pays, mais elle résulte d'un régime génétiquement malade de la peste socio-démocratique, un épithète de la lâcheté civique.
Avec ces gens, on va taper !
Dans sa déclaration de ce matin à BFMTV, Sarkozy a intégré mentalement le fait qu'il puisse perdre. Ceci confirme une inclination dévoilée à mi-mandat qui évoquait une villa au soleil de Toscane et des tournées de conférences à 100.000 dollars le bout.
RépondreSupprimerJe ne crois pas à l'impromptu. L'équipe de campagne à l'Elysée produit quotidiennement le vocabulaire et les idées "chocs" qui feront mouche le lendemain.
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