jeudi 19 avril 2012

Bisou de la campagne

Attendu que l'élection d'un président chef d'Etat au suffrage universel est l'incarnation du fabliau ésopien des grenouilles demandant un roi, mais avec le ridicule d'un combat éructif ramenant la procédure au niveau de la mare où coassent les connes du Portique, j'enfreins la solidarité de la lutte groupusculaire appelant au moindre mal (DA) ou au pire détonnateur de crise (MLP) pour que chantent enfin de royalistes lendemains - rires sur les bancs - et je donne mon choix.

Aucun des candidats sélectionnés par le régime, pas plus d'ailleurs que ceux qui prétendirent s'aligner avant d'être rejetés par la nomenklatura, n'est en mesure d'arracher le pays à l'ornière de la social-démocratie mafieuse, si tant est que nous ne soyons pas déjà au bord de l'abîme comme nos soeurs latines méditerranéennes ! Quand bien même un seul aurait-il les idées claires sur l'état de décrépitude de notre société génétiquement ratée et sur l'extrême vulnérabilité de notre régime inapte, - et je pense à François Bayrou - faudrait-il encore que celui-là ait le tempérament d'un capitaine de pirates pour imposer au front uni des corporatismes la destruction et la reconstruction du régime sur des bases saines. Ces rationnaires des crédits publics dévorant les espérances des générations à naître devront être alignés aux buttes parce qu'il n'y aura aucun sursaut sans épuration, et il faut la foi d'un Tamerlan pour y réussir. Le seigneur devrait être un saigneur et M. Bayrou est trop policé. L'élection présidentielle au suffrage universel direct est par essence incapable de résoudre les problèmes du pays ; c'est une couillonnade ! Mais il n'est pas interdit de jouer !

Les Anglais parient sur notre élection chez leurs bookmakers, les gnomes de Francfort jouent sur notre défaut souverain - quels salauds ! -, les sondeurs jouent leur réputation - Mélenchon-Hollande au second tour serait un gag atroce pour les "professionnels" de la profession, les abstentionnistes font du mauvais esprit, mais nous n'en étions pas la fois dernière quoique nous le dussions en vrais royalistes ; et les agences de notation hésitent ; auraient-elles peur d'être en retard sur les marchés ?
On peut voter aussi au coup de coeur, comme ça, sans aucune conséquence, le chien déjà crevé dérive au fil de l'eau. A nul effet !

J'élimine les deux bouffons-chefs, vendus en prêt-à-voter par les faiseurs d'opinion, idem pour le chaviste sanguinaire qui soutient l'écrasement du Tibet par le PCC et dont la jubilation tribunicienne emporte l'enthousiasme de la foule à la plage. Je ne voterai pas non plus pour le playmobil du pouvoir sortant destiné à rogner le résultat de la fille du Menhir, pas plus que je ne voterai pour elle comme je l'explique à la fin, même si sa victoire me réjouirait pour l'explosion provoquée, mais jouir n'est pas jouer. Il en reste cinq :

Un grand merci à François Bayrou, candidat de bon sens, pour avoir ouvert les yeux de l'électorat sur le combat de coqs des favoris clivants alors que le pays devra battre le rappel de toutes les compétences d'où qu'elles viennent pour se sauver. Malheureusement sans meilleur caractère qu'un ego envahissant, et sans groupe centriste fort à la Chambre, il ne pourrait rien faire malgré un diagnostic impeccable.
Un coup de chapeau à Eva Joly, si mauvais candidat qu'on se demande quel complot l'a choisie ; lâchée par les siens qui seront riches sans elle dans quelques semaines avec 60 investitures transformables, elle fait preuve d'une résilience et d'un courage que je salue !
Nathalie Arthaud est une sorte de chimère de cauchemar échappée de la fabrique idéologique du bon docteur Jekyll, prof d'économie au lycée le jour et trotskyste du modèle élémentaire le soir, j'en reste coi protégé par mon collier d'aux.
Je ne dirai rien du phénomène Chaminade qui dépasse mon entendement et par manque de temps aussi, mais je dirai beaucoup de Philippe Poutou qui m'est sympathique. Le regard franc comme de l'or et le discours sincère nous emmène loin du métier qu'il ne pourra jamais faire : politicard. Son clip de campagne est le plus réussi de la série, carrément tordant, et si je ne partage aucune de ses idées sauf peut-être le dégoût des "représentants permanents" de la classe laborieuse, ainsi que son aversion pour les petits merdeux diplômés des directions lointaines, je voterai, si je vote, pour la "conception radieuse et amusée" qu'il incarne de la propagande et qu'il pratique au plus près de l'électeur, et... "Merde à Vauban !".



Le candidat de Royal-Artillerie est donc
PHILIPPE POUTOU
Qu'on se le dise !



- un poutou de Rihanna -







Pourquoi je ne voterai pas pour mademoiselle Le Pen ?

Comme dénoncé moultes fois, et dans le billet précédent sur la démocratie lamentable, j'ai le Système en sainte horreur car je le crois à l'origine de notre déclin depuis la Libération, et pour demain, le pressens enclin à "bien gérer" notre abaissement plutôt qu'à nous convoquer à Denain derrière les étendards de Villars. Le Système broie les gens honnêtes pour survivre. Or toute la démarche politicienne de la duchesse de Montretout est de placer à la bourse des valeurs politiques le capital électoral acquis par son père, incapable d'accéder en l'état, afin d'obtenir la prébende qui savonnera le vilain. N'ayant rien gagné par elle-même - elle n'a aucun mandat politique personnel malgré des années de campagne et un nom connu - elle fait fructifier avec un sens inné du "métier" les atouts de la firme familiale dont elle a hérité.
Combattant le Système, le piéton du roi serait bien l'idiot utile s'il promouvait la cause de quelqu'un dont la seule ambition est d'y faire carrière. Et voilà pourquoi votre fille est muette, chère médème.

6 commentaires:

  1. Si vous voulez voter pour un type qui dit la vérité, c'est pour lui qu'il faut voter.

    86OX9S-6QY8

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  2. BFMTV a diffusé ce soir le meeting de Bayrou à Bordeaux et je l'ai trouvé très bon, très juste. Ce sera mon choix :)

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  3. Poutou, c'est pousser le bouchon de la dérision un peu loin.
    Mais entre discours dérisoires et illettrisme économique autant en rire avec un candidat sympathique.
    J'émets une réserve sur votre opinion de Bayrou qui pourrait assumer la fonction de président.

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    1. J'ai quand même un doute sur Bayrou, à voir comment il a laissé se déliter l'héritage de l'UDF. Il a des adversaires farouches au Centre et je ne connais aucun autre motif à cette opposition que le "surmoi" impossible à supporter, disent-ils.
      il a quand même une autre classe que Morin ou Cavada !
      Une énigme ?

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  4. Elire un président à grand renfort de matraquages médiatiques est pure folie : la France en sort exsangue, dépouillée, triste et futile. Alors pour une présidence éphémère choisir Poutou aurait permis à notre pays de remettre les pendules à l'heure, dans un grand chaos, et avec des frontières ouvertes dans l'autre sens.

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    1. A 1,71% cumulé pour les trotskystes, le chaos n'est pas en vue. Par contre la punition des "matraqués" va être sévère quel que soit le vainqueur dimanche.

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