mardi 8 mai 2012

577 présidentielles

 

Inutile d'épiloguer sur le résultat de la présidentielle. M. Hollande n'obtient pas la majorité des inscrits et M. Sarkozy n'est pas chassé du pouvoir comme un malpropre, leurs scores respectifs sont... modestes ! La République est toujours coupée en deux.
Les législatives qui se profilent à l'échéance d'un mois peuvent être analysées sur la base des résultats du premier tour du 22 avril dans chaque circonscription, mais certainement pas sur les résultats globaux, les enjeux étant très différents, pour ne pas dire divergents. Comme indiqué dans le billet précédent, ce mois de 35 jours va "caractériser" le président élu et crédibiliser ou décrédibiliser son programme, et donc l'argumentaire de campagne des députés socialistes et apparentés.

Les partis du premier tour
Si le Front national a été porté par un vote d'adhésion plus que par un vote de protestation il peut enfin s'ancrer sur des territoires, mais la personnalité des candidats sera scrutée à la loupe tant ce parti a été marqué par la diabolisation des médias.
Les députés UMP n'auront pas le temps de se désunir mais le "désistement républicain" d'entre-deux-tours est moins assuré que jamais, au grand dam des sortants qui ont pris l'habitude de négocier cette facilité dans des accords d'arcanes. Le maintien automatique de marinistes ayant obtenu 12,5% des inscrits mettra en question la consigne d'état-major chez les socialistes et à l'UMP.
Les centristes, communistes, écologistes, chevènementistes et autres bouffons supplétifs coalisables par aimantation naturelle, demanderont un pacte de gouvernement pour s'agglomérer à une majorité qui les nourrira ; l'important ? la soupe.

Les 577 campagnes électorales seront plus personnalisées que d'habitude parce que le fatum du déclin frappe à la porte du pays et que la Grèce va plonger sous nos yeux. Il faudra sortir de l'argumentaire playmobil officiel, surtout chez les partis de droite habitués à une discipline dialectique, et donner de sa personne, de son propre jus de crâne ! Est venu le temps des détails.

L'Alliance royale
Le parti royaliste présente des candidats. Le volet institutionnel de la plateforme politique ayant été traité maintenant pour cinq ans, il est inutile de s'y référer ou d'appeler au roi comme le font encore certaines chapelles mal informées de l'actualité. Tout le discours, du moins si l'on veut qu'il porte, est à écrire sur les valeurs sociétales et les petites choses. L'Alliance s'est avancée sur ce terrain dans le chapitre Grandes réformes pour la France". On y trouve cinq orientations synthétisées comme suit :

I.- La réforme de la fonction publique
Le statut de fonctionnaire est réservé aux emplois spécifiques de l'Etat et donne des privilèges en contrepartie d'une disponibilité et d'une limitation du droit d'expression ; les autres personnels de l'Etat acquièrent le statut d'employé.
II.- L'armée de volontaires
L'armée de volontaire est instituée. Elle rend au citoyen la responsabilité de la défense et ne peut dès lors être engagée que par le Roi. Elle retrouve le rôle social qu'elle avait avant e permet de mieux faire face à l'évolution des menaces.
III.- Le renforcement de l'institution de la famille
La famille est la cellule fondamentale de la société et sont donc représentées politiquement Le patrimoine familial est institué ainsi que le statut de la mère de famille.
IV.- La réforme du système social
Le système de solidarité social est rendu plus équitable : il est dissocié de la possession d'un emploi.
V.- La réforme de l'accès à la nationalité française
L'accès à la nationalité française est obtenu par filiation naturelle ou par filiation adoptive, une naturalisation obtenue à partir du statut de résident étranger après une période probatoire.

Ces orientations sont inutilisables en l'état. Elles seront développées par chaque candidat, en fonction aussi de son environnement politique local. Ce que fait Sandrine Pico-Déprez de manière convaincante dans la vidéo ci-dessous :


Mais sur les marchés couverts ou de plein vent, il lui faudra parler aussi des abeilles, des OGM, de nos soldats en expédition, des classes de l'école primaire, des bureaux de poste, du soutien à l'industrie du canton, du meilleur régime alimentaire pour les diabétiques remboursé par la sécu, de la pérénisation du RSA et cent autres trucs, qu'il sera interdit de zapper par défaut d'avis. C'est le jeu. Les électeurs attendent de tous ceux qui se présentent à leurs suffrages qu'ils évitent de se foutre du monde en surfant sur les généralités et qu'ils présentent un programme complet et crédible, même si le pronostic leur laisse un pour cent des voix à tout casser. C'est comme ça !
Nos candidats - j'espère en avoir un dans ma circonscription - seront bien avisés de sortir du slogan "lune & soleil" et d'entrer en matières, car le souci de l'électeur moyen à ce niveau n'est pas le roi mais le pouvoir d'achat, la sauvegarde de la retraite par répartition, le crédit hypothécaire, le vote des musulmans, la hausse de la TVA ou la taxation des résidences secondaires...

Bon courage à tous, le sprint est lancé.

2 commentaires:

  1. Aymeric de C.8 mai 2012 à 10:46

    Sans épiloguer, j'observe qu'avec 38 départements à Sarkozy et 63 à Hollande, seuls 18 départements sur 101 sont dans l'écart-type global de 3,26%, tous les autres ont un écart plus grand.
    De même, sur les 35 plus grandes villes de métropole, 9 pour Sarkozy et 26 pour Hollande, seules deux sont dans l'écart-type, Marseille et Nîmes.
    Sauf si les circonscriptions les plus rurales sont toutes dans l'écart-type et donc basculables, il est peu probable que la majorité sortante prenne sa revanche.

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    1. Je me suis permis d'utiliser votre analyse sur Newsring. Merci.

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