jeudi 10 mai 2012

La Jeanne 2012




Sonnez fanfares triomphales,
Tonnez canons, battez tambours !
Et vous, cloches des cathédrales,
Ebranlez-vous comme au grand jour !
En ce moment la France toute entière
Est debout avec ses enfants
Pour saluer, comme nous, la bannière
De la Pucelle d'Orléans !

Étendard de la délivrance,
A la victoire il mena nos aïeux,
A leurs enfants il prêche l'Espérance,
Fils de ces preux, chantons comme eux,
Fils de ces preux, chantons comme eux,
Chantons comme eux,
Vive Jeanne, Vive la France !


Salut à la blanche bannière
Salut, salut aux noms bénis
Du Christ et de Sa sainte Mère
Inscrits par Jeanne dans ses plis
Par eux, jadis, elle sauva la France
Aimons-les donc comme autrefois
Et de nouveau consacrons l'alliance
De notre épée avec la Croix !

Quels noms fameux tu nous rappelles,
Drapeau sacré, toujours vainqueur !
Patay, Beaugency, les Tourelles,
Et Reims où tu fus à l'honneur !
A ton aspect, que la France reprenne
Sa vieille foi et sa vieille ardeur,
En t'acclamant que ton peuple devienne,
Plus généreux, plus rédempteur !

Planant au-dessus de nos têtes,
Les grands Français de tous les temps
Réclament leur part de nos fêtes
En s'unissant à leurs enfants !
Les anciens Francs, les preux du Moyen Âge,
Et les braves des temps nouveaux
A Jeanne d'Arc rendent le même hommage,
Et lui présentent leurs drapeaux !




Ce dimanche - un 13 mai en plus - se prête à certaines réflexions et nous avons choisi cette année de mettre à contribution M. Pierre Van Ommeslaeghe qui, au mois de février dernier sur le site de La Couronne, extrapolait l'alliance de Jeanne et du Dauphin à la situation du mouvement royaliste, six cents ans plus tard.



« Les royalistes fidèles à la branche légitime des Orléans utilisent souvent l'exemple de sainte Jeanne d'Arc pour justifier qu'une branche issue de la famille de France mais devenue étrangère ne puisse être dynaste en France. C'est là un argument important. La Pucelle, obéissant aux voix divines, ne voulait pas qu'un prince anglais, nonobstant des prétentions non moins solides juridiquement que celles de Charles VII, ne devienne roi de France. Mais ce n'est pas là la seule leçon de Jeanne. Parmi de nombreuses autres, je voudrais en exposer une que nous avons tendance à oublier.

Lorsqu'il s'est agi pour elle de combattre, elle n'a pas tenté de lever une armée en Lorraine pour combattre au nom du roi. Si elle va voir Robert de Baudricourt, ce n'est pas pour le remplacer comme représentant du roi. Ce n'est pas non plus pour lui demander de lever une troupe. C'est pour qu'il l'aide à rejoindre le Dauphin. Elle se met aux ordres du prince. Bien sûr, elle le conseille, le presse même de se porter au secours d'Orléans. Mais c'est le roi qui lui donne cette mission et lui confie une armée. Si elle tient son autorité de Dieu, son pouvoir lui vient du roi. Quand la fortune de Jeanne tourne-t-elle ? Lorsque, lasse de l'inaction imposée par Charles VII, elle reprend les armes et part, sans son soutien, combattre l'ennemi. Et elle se fait capturer à Compiègne.

image de Yuan Shen
Quel enseignement en tirer ? Le combat pour le roi ne peut se faire sans le roi et encore moins contre lui. Ne faisons-nous pas comme Jeanne à Compiègne lorsque nous militons, au sein de structures indépendantes des princes, sans seulement leur demander leur avis ni même nous soucier de ce qu'ils en pensent ? Et ne sommes-nous pas condamnés au même échec qu'elle alors qu'elle réussissait dans ses entreprises lorsqu'elle était soumise au roi ? J'en conclurai qu'il conviendrait à un royaliste de travailler sous les directives des princes, dans les structures qu'ils mettent en place. Depuis très longtemps les royalistes s'organisent en mouvements divers, militent et travaillent non seulement en dehors des princes mais sans prendre leur avis ni même leur rendre compte de ce qu'ils font. Parfois leur action est contradictoire avec la leur. Et s'ils se targuent quelque fois de donner des leçons à l'héritier, ils ne le font pas comme des conseillers exposant leurs vues au roi en s'abstenant de le critiquer s'il ne les suit pas, mais publiquement, sans craindre de les malmener parfois.

L'Action française avait déjà cette attitude. Lorsque feu le comte de Paris, en 1926, la condamnait, il ne faisait que prendre acte d'une rupture dont la responsabilité ne lui incombait pas. Si cela avait été profitable à la cause royale, nous ne pourrions que nous en réjouir. Mais tout comme Jeanne échoua lorsqu'elle se sépara du roi, les mouvements royalistes ont échoué, la restauration n'étant pas moins lointaine en ce début du XXIème siècle qu'au siècle précédent. Dès lors que faire ? La leçon semble claire. Le comte de Paris comme le prince Jean ont monté leurs structures. Chacun mène son action. Mettons-nous donc à leur service. Conseillons-les mais suivons leurs consignes, même si elles nous déplaisent. Conduisons-nous en royalistes, pas en républicains. La cause royale devrait en profiter.» (PVO)





Dans une campagne politique royaliste, la question "qui est votre roi ?" est la première posée à tout militant. C'est de ce point d'axe que tout procède. Ça tombe sous le sens. L'Alliance royale comme la Charte de Fontevrault sont dans l'erreur par l'impasse sur l'affect populaire qu'elles ont choisie. Mais les organisations qui soutiennent un prétendant lui obéissent-elles ? C'est le sens de l'article de PVO. L'Action française a-t-elle appelé à voter pour M. Sarkozy dimanche 6 mai, après que le comte de Paris ait clairement indiqué son choix pour La France Forte dès le 30 avril ? C'est tout le problème.

Devant nous maintenant. Le prince Jean d'Orléans s'implique sérieusement dans une réflexion politique fouillée à laquelle travaille le Cercle Vauban. Une première synthèse sur les PME est publiée par l'association Gens de France sous la forme d'une brochure de 50 pages. D'autres chapitres de gouvernement suivront, tels que l'éducation, la justice, la famille, la laïcité, la politique étrangère, la défense, les institutions. Les chapelles orléanistes mettront-elles à jour leur corpus doctrinal en assimilant ce travail ? Cela m'étonnerait.

Combattre pour le roi sans le roi serait compréhensible s'il était exilé par l'histoire "au-delà de la mer". Ce n'est pas le cas de nos jours et aucun des prétendants n'est réfugié sur son Aventin. Tous participent à leur façon à notre réflexion politique, et nous devrions le prendre en compte dès lors qu'ils investissent le champ politique avec précision.

Un bémol : c'est en passant comme tous les jours sur le site de La Faute à Rousseau que j'ai appris la publication d'un opuscule du Cercle Vauban, et n'ai rien trouvé dans Le Figaro du jour.

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