lundi 25 juin 2012

Un peu d'éternité dans l'impermanence

C'est un texte qui avait été placé le 17 juin 2012 sur la plateforme de débats Newsring à propos d'une monarchie européenne. Il est archivé sur Royal-Artillerie parce qu'il le vaut bien, dirait Claudia Schiffer.

Les vieilles nations ont besoin d'un soupçon d'éternité au-dessus de l'impermanence du monde. C'est ce qui les tient droites. La monarchie répond exactement à ce besoin en pérénisant la pointe de pyramide, et aucune des monarchies européennes pas plus que l'empire nippon n'envisage d'abaisser sa construction institutionnelle vers le royaume de l'éphémère.
Les monarchies constitutionnelles exigent des réglages fins dans leur fonctionnement et dépassent la forme des lois qui les règlent pour n'en garder que l'esprit. La monarchie britannique est une alchimie bizarre où sous la triple clef de voûte du monarque (Etat, nation, église) les idées du gouvernement démocratiquement élu sont testées obligatoirement chaque semaine sur le titulaire de la charge qui exerce ses prérogatives de conseils et remontrances. Le pouvoir dans les mains de la Chambre des Communes le cède à l'autorité du monarque fondée presque tout entière sur l'affect populaire. Et ça marche. Un premier ministre britannique alternant au gré des glissements de l'Opinion ne revendiquera jamais l'incarnation de la nation. Aussi est-il déchargé de ce souci pour faire son travail.

A contrario, le président français, le plus souvent mal élu sur un socle de départ à 20% des votants (moins encore si on compte tout le monde) restera empêtré entre sa fonction de représentativité, sa fonction de guide politique et un management du quotidien récompensant sa clientèle. C'est peu dire qu'on mélange les genres, et que rien ne se fait bien.

Ceci dit, au niveau de l'Europe institutionnelle (puisque c'est la question) rien ne sera viable tant que le débat n'aura pas été tranché une fois pour toutes entre confédération et fédération. Aussi le choix du régime politique d'une autorité européenne est-il prématuré pour ne pas dire oiseux. Surtout dans le désordre actuel provoqué par le niveau médiocre des acteurs en fonction.

PS : Et le 22 juin M. Hollande achetait la Fédération à Rome

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