lundi 27 avril 2015

Coke en cale

"On a triplé Triton" : ce n'est pas un message codé de Radio-Londres, mais la courageuse initiative de l'Union européenne à l'endroit des migrants de plaisance en Méditerranée. La France mettra deux bateaux dans les eaux internationales comme l'Allemagne, la Grande Bretagne comme la Belgique, un. Le reste viendra d'Italie qui a choisi une géographie provocatrice en avançant des îles jusqu'en Afrique du Nord. Les rescapés, qu'en faire ? "On" réfléchit. "On" est un con, disait l'adjudant des Bêtises de Jacques Laurent. Nous y sommes en plein. Ces messieurs dont les burnes sont en bocaux sous l'escalier, voudraient un mandat des Nations-Unies pour sortir leur virilité. Plus pleutre tu meurs ! Pourquoi ne pas demander aux Etats-Unis d'en prendre, en mémoire des deux grands déconneurs que furent XLI et XLIII ou encore attendre Jeb Bush ? Sans oublier les nôtres :
D'Abou Kammash à El Salloum s'étend aujourd'hui entre Tunisie et Egypte une Terra Nullius que l'on appelait jadis la Libye. Jadis, avant que deux petits merdeux ne décident de refaire le monde en vrai et non plus seulement dans le fond du sofa. N'y revenons pas, cela n'avance à rien, ils seront jugés plus tard, soit par les peuples concernés*, soit par l'histoire.

La pression migratoire débouchant sur la côte libyenne en direction de l'Europe méridionale menace son bien-être relatif et par beaucoup d'aspects, ses modes de vie. On est obligé d'avouer que la crainte sourde en chacun de nous n'est pas tant la peau noire des migrants que les moeurs incompatibles que certains transportent ici en ayant fait allégeance à l'islam. Or il est démontré maintenant - mais on le savait chez nous depuis la haute époque classique - que l'islam n'est soluble dans aucun pays développé, surtout quand le pays est sincèrement démocratique. Cette religion est hégémonique dans l'espace public dès qu'elle représente une forte minorité de résidents. En fait, elle se découpe des territoires culturels et économiques dans le tissu social pré-existant. Et si l'on veut bien sonder les coeurs et les reins, toute l'affaire de Libye se joue là-dessus.

Du passé faisons table rase, enfin presque, et voyons comment bloquer cette inondation démographique si je choisis un terme polémique, mais finalement une goutte d'eau salée au regard des cinq cent millions de citoyens de la douce Union. Avant-guerre, les quatre puissances navales de Méditerranée (Espagne, France, Italie, Grèce) auraient organisé le blocus des côtes et géré tout ça au canon.

Syrte en Libye


Le trait de côte fait 1750 kilomètres de long (950 nautiques) et son contrôle est à la portée d'une escadre appuyée par des systèmes de surveillance aérienne classique. Le but aurait été de filtrer l'activité nautique en ne laissant passer que la pêche et le commerce et en arraisonnant le trafic de gens. Pour vider le sas, on aurait pris deux ports sur la côte afin d'y débarquer les prises et saccager les bateaux. Mais nous ne sommes plus dans les années 30.

Il y a justement...les gens. Tous des fuyards sans espoir de retour, qui proviennent de zones de conflit, de dictatures cruelles ou de zones sans économie : Syrie, Soudan, Erythrée, Somalie, Sahel... on trouve même des Afghans et des Irakiens, très loin de leurs bases. Prétendre que ces gens sont en ballade nautique pour avoir leur numéro de sécurité sociale est une ignominie même si dans le paquet vous en trouverez bien un ! Ces gens sont concentrés dans des camps à la merci de malfaisants qui les exploitent durement, sinon contrôlés par les mafias portuaires qui en tirent le maximum avant l'embarquement. La pression subie par ces migrants dans la zone d'attente fait partie du logiciel de trafic ; elle fait monter mécaniquement le prix à payer pour en sortir coûte que coûte, et elle estompe la perspective de dangers plus grands. Les dernières réticences à monter de nuit sur des épaves flottantes s'avèrent vaines, les récalcitrants sont "nettoyés" au su de tous. Bizness d'abord !

On voit déjà que débouchant sur un retour au pays de départ, le blocus ne résout rien, sauf à exterminer de la racaille au hasard des rencontres si les lois européennes l'autorisent. Les gens débarqués dans les ports de reprise devront être dirigés vers des camps humanitaires équipés, défendus et organisés par les Nations Unies, à défaut d'elles par l'Europe. Et qu'en ferons-nous ensuite ? Certains pourront être reconduits dans les zones sans économie en y injectant des crédits de développement, mais il n'est pas envisageable de ramener du monde dans les pays en guerre avant le retour hypothétique de la paix. Langue au chat ?

Pas tout à fait. Il va nous falloir boire la goutte d'eau salée et sans doute quelques verres de la même qui vont suivre, car les alternatives sont rares. Alors organisons le remploi des migrants dans nos économies nationales en les répartissant avec justice entre nous tous, et bridons leurs velléités d'importer leurs mœurs exogènes quelles que soient leurs croyances in petto. Et pour bien montrer notre détermination à rester libres et nous-mêmes, attaquons de front les provocations publiques de l'islam en Europe, sans mollir. Ceux des nouveaux qui n'en sont pas se fondront assez vite dans la masse des Européens et néo-Européens, les exemples abondent de communautés d'origine étrangère à forte valeur ajoutée. Les autres ne doivent pas former chancre et ce sera la condition unique d'entrée à peine d'expulsion à première requête sur le ferry de son choix. Pas de place pour la chance non plus.

Sur le chapitre maritime du défi on entendra avec profit l'avis, autorisé aujourd'hui, du contre-amiral anglais Chris Parry que nous livre Breibart-London (clic).
Amen !


Chenal de Lampedusa

(*) les peuples concernés étaient au départ bédouins, berbères et arabes auxquels s'ajoutent aujourd'hui les peuples maltais, siciliens, calabrais et demain tous ceux du bassin occidental de la Méditerranée ! De quoi faire un petit "Nuremberg".

lundi 20 avril 2015

Total Record

Grande émotion au Palais Bourbon dans le débat sur la loi de "Renseignement Total"?? Même pas ! L'hémicycle était vide mercredi dernier*. On entend certains députés dirent du bout des lèvres qu'ils ne voteront pas le projet en l'état pour se démarquer des bataillons de godillots, mais on sait que la procédure accélérée décidée par les services du Premier ministre va ramasser les états d'âme dans les filets de la discipline de vote. C'est plié. Mais finalement rien ne change, le cambriolage d'Etat devient légal et forcé, à tel point que les hébergeurs de clouds réfléchissent ce matin à imiter Altern dans l'exode, pour au moins suivre leurs clients qui eux vont sortir carrément de la zone criblée. Confieriez-vous vos secrets industriels et financiers aux services secrets de votre pays ou aux conseillers de Matignon ? Délire !

Il n'est pas même besoin de lire l'excellent bouquin de révélations de Glenn Greenwald, No Place To Hide, pour savoir que les écoutes sont généralisées depuis longtemps, depuis en fait que le réseau anglo-saxon Echelon¹ a été décalqué en France dans le réseau national Frenchelon (circa 1998).
En fait la loi "Renseignement Total" met aujourd'hui l'Etat invasif à l'abri de procès. On se reportera avec profit à l'enquête du Monde du 4 juillet 2013 (clic). Tout y est. Les socialistes légalisent maintenant l'existant et en profitent pour se soustraire à la loi naturelle de libre parole qui pourrait les mener un jour dans le box des tribunaux si le vent tournait : "Je n'ai fait qu'appliquer la loi, monsieur le président". Leurs pseudo-adversaires sont d'accord pour la même raison et cherchent eux-aussi un bénéfice populiste : l'affaire est enveloppée dans la fumée de la lutte anti-terroriste qui passe très bien dans le psychisme du Veau national. Et cela mérite un paragraphe à part.

Que voit-on en retournant l'image ?
Un peuple pour lequel on a constitutionnalisé le principe de précaution (in art.5) a peur de son ombre, et chacun devine que le terrorisme est une affaire d'ombre, ha ha ! Duel dans l'ombre entre les forces de protection de l'étable nationale et les loups solitaires qui ne sortent que la nuit à la pleine lune. Le veau se chie dessus rien que d'y penser. D'où la facilité avec laquelle on l'a fait marcher par millions dans les rues pour "venger" le dépêchement islamique de caricaturistes en faillite !
Il sent bien que cela ne va pas suffire à séparer le semtex de son détonateur, aussi est-il d'avance prêt pour avaliser tout ce qui donnera, même sans certitude aucune, l'illusion d'une sécurité, l'illusion d'un combat, au moins l'illusion : « Chaque jour, les systèmes d'acquisition de données de la NSA américaine interceptent et stockent 1,7 milliards d'emails, appels téléphoniques et autres communications. La NSA trie une fraction de ces données sur 70 centres de traitement avec le même problème que celui rencontré par toute agence de renseignement du circuit : aucune n'a assez d'analystes et de traducteurs pour exploiter cette masse quotidienne » (Edward Snowden à Glenn Greenwald). Mais qu'importe ! On ne peut rester sans rien faire... n'est-ce pas ?

Ben justement, en face eux non plus !

Les procédés de cryptage des communications sont en progrès constant, un peu comme dans une guerre. Aussi doit-on s'attendre à ce que les organisations terroristes ou assimilées, capables de pirater des sites médiatiques comme Le Soir de Bruxelles ou TV5Monde, soient également en capacité de crypter toutes leurs communications, voire de distribuer des portables déjà sécurisés à leurs adhérents. Square, Blackphone, Cryptocat, RedPhone, TextSecure, Wickr, Ostel, PGP, autant de projets de résistance à la NSA et à ses affidés. Passez voir Branchez-vous pour comprendre comment plonger dans le trou noir et pourquoi ne resteront capturées que les métadonnées² des communications, du moins pour le moment et encore, ce qui est déjà beaucoup mais n'apporte la preuve de rien, sauf à transcrire tout. Colossal défi que relèverait un jour bientôt l'ordinateur quantique que développerait la NSA ? Il est loin le temps des supercalculateurs Cray One. L'agence recrute des matheux à prix d'or. Le cerveau peut battre le robot : avis aux étudiants doués en mal de projet, l'espionnage a besoin de vous, la création d'algorithmes² ne connaît pas ses limites.

Chignon-micro bientôt légal
Quant à ceux qui dénoncent la possibilité légale désormais d'infiltration de leur mouvement comme on l'entend chez La Manif Pour Tous³, ils manifestent une naïveté étonnante en pensant que celui-ci ne l'est pas déjà ! Tout mouvement politique est "observé" et la meilleure manière est l'infiltration, c'est un très vieux procédé à l'efficacité prouvée. Cette infiltration peut même être ouverte, la permission en étant demandée clairement au premier responsable de l'organisation visée en échange d'une tranquillité garantie pour sa famille et lui. Combien sont-ils ceux qui résistent à cette pression ? J'en connais aussi qui ont fermé boutique à première convocation de la DGSI.

Finalement pour combattre les contempteurs du Système et autres dissidents idéologiques, il suffit déjà de faire croire au populaire du retour de la Stasi, cette idée seule calme déjà les déviances comme c'est écrit dans "1984". Le projet de loi dont on parle en exagérant les effets puisqu'il ne s'agit que de légaliser des pratiques déjà anciennes, a fait la moitié du travail. Finissons-en par la question qui tue : la diffusion de moyens de protection de sa vie privée contrevient-elle à la loi de Renseignement Total 1984 et mérite-t-elle d'être condamnée en justice ? J'entends des pas lourds qui montent l'escalier, le poids du bélier sans doute.


Notes :
(*) le projet de loi a été voté en première lecture dans la nuit de mercredi par 30 députés (trente !) dont 5 ont voté contre. 30 sur 577 ! No comments.
(1) appartenant aux Five Eyes : USA, UK et ses trois dominions.
(2) algorithmes et métadonnées par ici (clic)
(3) lu sur Twitter


lundi 13 avril 2015

Ballade en forêt


Observant ci et là les traces du châblis de la Noël 99 - quinze ans après, on les voyait encore par des clairières improbables - je poussais mon bleu de Gascogne dans les bois de Maisons-Laffitte du côté du pavillon de la Muette dont on a parlé dans la presse de mécontentement, quand un cairn tout ébouriffé croisa notre chemin. Je reconnus le chien avant le maître qui arrivait en pressant le pas. C'est une maîtresse. "Bonjour, j'ai lu tous vos livres", me dit-elle. Et moi, un peu confus de lui avouer que, si je squattais l'espace cybernétique plus que de raison - mais comment le savait-elle d'abord ? - je n'avais encore rien publié, pas même à compte d'auteur. En fait, j'ai bien écrit un roman de cinq cents pages que j'avais débité par épisodes sur Steppique Hebdo papier, mais au moment de le ramasser en un volume pour le présenter à l'édition, il m'avait paru "nul à chier" en me tombant des mains. On aurait dit du Claude Ferny.
"Mais vous écrivez bien dans l'Action française ?" reprit-elle. C'était donc ça. De temps en temps, quand vraiment ils n'ont pas trouvé mieux et dans d'autres journaux aussi sur des sujets que j'ignore, ce qui lui arracha un sourire, elle avait de très belles dents.

Le pavillon de la Muette derrière nous était un sujet tout trouvé sur la privatisation du patrimoine national en période de banqueroute nationale. Elle m'apprit que beaucoup de biens fonciers d'importance était toujours la propriété de familles en Angleterre et que la question ne se posait pas. Elle était - je le sus plus tard - irlandaise, orangiste, et pas rousse.
Mais la question en marchant ne tarda pas : "C'est quoi cette affaire Le Pen dont me parle ma bonne ?". Ah oui, vous employez une bonne nazie ? Elle rit franchement, si librement que je me fis violence à dire du mal de gens qui ne m'ont jamais rien fait. Et voici à peu près mon racontage :

Le vieux Le Pen a construit sa vie sur une carrière de "chef féodal" qui par essence recherche ses féaux et uniquement ceux-là. L'inclination naturelle de Le Pen à bien parler à la tribune le mena vers la constitution d'un parti politique réglementaire, bien aidé par un président de la République qui lui devait des voix. Cette construction attira des cadres formés qui prirent ce parti comme un instrument de conquête du pouvoir alors qu'il n'était qu'un outil de coagulation de râleurs et ronchons bougons¹, et d'abord, un pavois gaulois d'ostentation du menhir national. Quand il nomma sa fille pour lui succéder, la coterie régénérée qui se mit en place joua à fond la conquête du pouvoir, tout en s'agaçant de la posture avantageuse du vieux chef qui, lui, n'avait pas changé. Il n'a pas sa place dans ce logiciel politique et fait tout son possible pour dérailler le train. C'est un caprice de vieillard cacochyme, incapable d'assurer aucune fonction exécutive nulle part quoiqu'on ne l'y ait jamais vu - il est assez diminué en mobilité mais garde toute sa tête et le pouvoir de nuisance qu'elle contient. D'où le clash !

Soit il se couche et écrit ses mémoires à sa gloire, soit il appelle au schisme et le parti dérivé renouera avec les anciens scores de l'extrême droite dure, dans les deux pour cent, ce qui aurait le mérite de couper l'amarre nauséeuse d'un antisémitisme désuet auquel le Front national est encore lié. À mon avis, il se couchera, car le mafiatage en continu que réclame un parti politique est maintenant au-dessus de ses forces - il a 87 ans - mais le précurseur chimique de la haine peut encore détonner car il ne réclame pas d'effort.

Quant au parti actuel, rénové autour de sa fille, il va se fracasser sur le mur du programme économique qui n'est qu'une resucée de celui de la Révolution Nationale² du maréchal Pétain. Avec de bonnes et de mauvaises idées mais terriblement daté. Ce programme n'a pas été combattu sur ce terrain économique jusqu'ici mais à l'approche de l'élection présidentielle de 2017, les analyses défavorables vont pulluler et lui aliéner la classe moyenne qui serait tentée par le nettoyage de la porcherie républicaine, pour y mettre des cochons tout propres. Elle écoutait gravement, ce qui me surprit un peu.

Nous débattîmes de détails racistes, des couleurs européennes, des cafards asiatiques et des mahométans anxiogènes. Puis vint l'UKIP qui touche à ses limites dans la campagne électorale britannique en cours. Et franchissant le pont cavalier sur les voies du triage, nous fîmes tête vers la route derrière les chiens pour y boire un chocolat chaud. Elle prit un whisky entier sans eau ni glace. Ses yeux déjà brillants n'en pétillaient que plus. Je n'avais pas remarqué les émeraudes en boucles d'oreille. Je reviendrai à la Muette.


cairn terrier


Notes hors-conversation :
(1) Les Ronchons des Ecrits de Paris ?
(2) voir la Wikipedia sur la RN(clic)

lundi 6 avril 2015

Pâques 2015

Messe de Pâques à Saint-Germain de Paris. Belle église ravalée et bondée. Plus encore que les autres années, et cette année beaucoup d'hommes. Un nombre significatif de noirs. Beaucoup d'enfants aussi qui formaient un gazouillis de fond tout au long de l'office, le bruit de fond de la vie tout simplement, et une forte majorité de fidèles à reprendre derrière la chorale paroissiale, de haute tenue comme toujours. Je n'avais jamais observé pareille fréquentation et une participation si soutenue.
Le même jour, grand rassemblement musulman au Bourget. Bondé aussi, disait la presse. L'ami du comte de Paris et recteur de la Grande Mosquée "veut" doubler le nombre de lieux de prière islamiques. C'est officiellement un modéré. Les camps se rangent. Les camps se font.

Pour une fois posé au fond de l'église, j'observais la masse fervente et me demandais si, menacée sérieusement, elle ferait mouvement pour y répondre, un 24 août par exemple, ou se contenterait-elle de... tweeter. J'en doute encore, même si l'épître était la première lettre de Paul aux Corinthiens qui les désignait comme le levain dans la pâte et qui charge encore aujourd'hui les Chrétiens d'une mission spécifique à "sauver le monde". Gros doute. Mais ce pape a des ressources insoupçonnées et peut vaincre le respect humain de chacun. L'orbi de sa bénédiction était parfaitement clair qui condamnait le silence complice des enceintes internationales de bavardage. Peut-il faire bouger les Chrétiens libres au secours des Chrétiens persécutés ? Il en a l'intention et pas qu'en prières. Le pire étant promis par nos ennemis, nous allons voir.
Entre parenthèses, rien à attendre du pouvoir politique français carrément tétanisé sur une laïcité agressive jusqu'au ridicule, mais il ne tue plus chez nous. Nous n'avons entendu dimanche aucun "Joyeuses Pâques" ni de l'Elysée, ni de Matignon, ni de la place Beauvau. Ça leur arracherait la gueule. Certains sortent quand même du coma libre-penseur et pour une fois sans raison électorale, Cambadélis et Mélenchon, chacun de son côté, ont gueulé sans les nommer contre la forfaiture de Gérard Unger et Isabelle Ockrent à l'endroit des Chrétiens d'Orient dans le scandale de la RATP.

Cet auditoire, communiant là devant moi dans la tension un peu spéciale que créent les massacres lointains des nôtres, serait-il réceptif à la question du roi ? En voilà une question entre Sanctus et Anamnèse ? Toute messe a ses temps morts, on peut digresser. Pas de réponse évidente. Sont-ils au moins au courant de la problématique monarchiste, voire royaliste ? Non ! Si le réensemencement du pays chrétien à l'idée du roi est bien reparti au début des années cinquante, on peut constater que les graines étaient stériles. Sinon, les chapelles royalistes qui en proclamaient l'ambition ont fait semblant, se recentrant dans l'entre-soi, l'effet club. L'Alliance Royale qui pour la dernière fois joua au jeu électoral fit 3576 voix aux Européennes. Ensemencement néantissime ; seuls les électeurs qui furent au contact direct des candidats ont choisi d'imprimer leur bulletin AR (sur leur propre imprimante). Les autres chapelles se gardent bien de mesurer leur succès. On ronronne dans une succession de petits rites dans de petits coins, mais la cathédrale est complètement effondrée.

Côté princes, C'est pire. Le "dauphin" d'Orléans s'est investi dans une nouvelle carrière de papa-poule et nous conte par le menu le moindre rhume de sa progéniture. Le "titulaire" en a profité pour devenir poujadiste sur le tard et tweete son mécontentement populiste (c'est court 140 signes) quand il y pense. Chez la maison de Bourbon, on va processionner toute cette année : "15" c'est Marignan donc François Un, c'est aussi Louis XIV. L'offre politique attendra des jours meilleurs en quiétude et sérénité, service minimum en tout, il faut même un chaouch pour rédiger dix lignes de convictions surfaites à lire au dessert ; d'accord, c'est en français ! Faudra bien se résoudre à excaver ce Mérovingien caché qui mettrait tout le monde d'accord à grands coups de latte et emporterait l'enthousiasme de mes paroissiens.

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