jeudi 30 mars 2017

Passons aux énergies renouvelables

Centrale de Crucey (Eure & Loir)
Le malheur de l'humanité n'est pas d'avoir laissé la belle Ève manger la pomme du boa, mais d'avoir découvert qu'un kilo de pétrole avait la puissance d'élever de mille mètres une tonne de n'importe quoi ! Et Rockfeller vint ! On connaît la suite dès qu'on a lu tous les Tintin au pays de l'or noir et la malédiction de la facilité qui s'est abattue sur beaucoup de pays détenteurs d'huile. A quelque chose malheur est bon, côté consommation les progrès furent gigantesques tant dans les transports que dans la chimie organique, sauf que la fracture des hydrocarbures par combustion charbonne l'atmosphère et menace d'aplatir le globe comme une pizza brûlante que couvrira bientôt l'océan réchauffé. D'où l'idée de ne pas creuser plus encore, de garder la ressource pour sa transformation noble (plastiques et steaks) et de capter en lieu et place les énergies anonymes et vagabondes que sont le vent, le soleil et l'eau qui bouge au gré de la lune.

Billets de soutien RA libellés "Jean Lassalle" à cliquer:
- Un berger à l'Elysée du 15/03/2017
- Jean Lassale, note liminaire du 19/03/2017
- But de la manœuvre du 22/03/2017
- Libertés basses du 24/03/2017
- Une autre Europe demain du 27/03/2017

Jean Lassalle fait des énergies renouvelables un des points importants de son programme électoral avec ses mots à lui :
« La valeur d’une vie humaine ne peut plus se calculer à la présence ou l’absence de ce liquide sous ses pieds. Le nucléaire a été longtemps présenté comme une alternative, mais après l’accident de Fukushima, et alors que l’ensemble nucléaire français vieillit, nous devons reposer la question. Des choix énergétiques difficiles sont devant nous, et ils nous engageront pour longtemps. Prenons le temps de les comprendre et d’en débattre.
Les forces conjuguées du soleil et des marées sont susceptibles de produire autant d’énergie que le pétrole, et de se substituer au nucléaire. Dans notre pays où le soleil ne se couche jamais, ou sur le continent africain, comment croire que l’énergie solaire puisse nous faire défaut ? Je suis certain que le solaire se serait développé bien plus vite si les intérêts pétroliers ne l’avaient freiné.
Mettons au service de la transition énergétique les moyens consacrés aujourd’hui à la « dérégulation » et la privatisation de l’énergie, et les énergies nouvelles prendront rapidement le relais ! Nous pourrons clore paisiblement ce qui est devenu le cauchemar du pétrole, et libérer la France de sa dépendance aux pays qui nous le vendent.»

Si les énergies renouvelables ne sont plus aujourd'hui des fadaises d'hurluberlus exilés en Haute Ardèche - elles ont pris les trains de l'industrie énergétique - d'autres contestations naissent à mesure de leur développement, et dans le camp souvent de leurs premiers promoteurs, les écologistes. Est-ce le rapt du concept par des gens efficaces qui vont faire des sous sur les énergies renouvelables, qui a braqué tant de gens contre les barrages hydroélectriques ou contre les éoliennes ? L'enjeu visant à remplacer les énergies fossiles est suffisamment énorme pour qu'on saute d'échelle et abandonne les microturbines et les pompes à hélices pour industrialiser dans le sérieux ce que l'on appelle désormais des "fermes", des "champs". Nous ne sommes plus à la pièce mais par centaines, d'hectares pour les fermes solaires, d'unités pour les champs éoliens offshore. Il n'y a pas le choix ! Et si la filière gagne de l'argent sans subventions, le succès de la conversion énergétique est assuré, nonobstant l'intrusion de pales géantes dans le paysage partout.

Reste l'énergie nucléaire, formidable technique plus efficace encore que le kilo de pétrole, mais qui a commencé par le péché originel d'Hiroshima et Nagazaki. Certains ne s'en sont jamais remis et le combat pro/anti tourne à la guerre de religion. Mon dieu est plus puissant que le tien. L'avenir de l'énergie nucléaire est dans sa transformation atomique, la fission du noyau cédant le pas à la fusion. Trois fois plus d'énergie est libérée par la fusion et la ressource est inépuisable puisqu'il s'agit d'eau de mer : un tonne d'eau salée comprenant 33g de deutérium va produire autant d'énergie de 700 tonnes de pétrole. Tous les espoirs du monde reposent sur le Tokamak industriel d'ITER en construction à Cadarache. Dans l'hypothèse assez probable d'une validation de l'industrialisation de la fusion contrôlée, les premières centrales pourraient tourner dans la seconde moitié du XXIè siècle. S'il est vérifié que les sous-produits ne sont pas radioactifs (essentiellement de l'hélium 4), le seul frein à l'exploitation du procédé ne pourra être que le prix du kilowatt-heure produit, et bien sûr les éternels contempteurs du progrès laissés pour compte.

Le souci premier de Jean Lassalle est de briser notre dépendance au pétrole étranger. Qui ne serait d'accord s'il fait défiler sous ses yeux nos fournisseurs ? Spectacle pénible...
Question : comment ferons-nous rouler nos automobiles de la liberté ? Voudrait-on nous encager tous dans des transports collectifs ? Je me méfie. La pile à combustible alors ? L'hydrogène. Quelqu'un a-t-il quelque chose contre l'hydrogène ? Non ? Je savais bien qu'on y arriverait.

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