Je n'ai pas d'intérêt particulier à me souvenir de la carrière d'Helmut Kohl, sauf au moment de la chute du mur de Berlin. Panique dans les chancelleries devant le déferlement des Ostis en ville, tous klaxons hurlants. A la frontière, qui n'était plus qu'un stop routier, on donnait à chacun trois francs six sous (en deutschemarks) pour s'abreuver et manger un berliner avant de rentrer au petit matin dans le rêve communiste et gris.
Les quatre puissances occupantes cherchaient la posture qui préserverait l'avenir, de quoi, on ne savait toujours pas. Nul ne parlait de réunification, qui prendrait des années d'ailleurs... en conclusion d'une procédure de désoccupation qu'on ne savait par quel bout prendre. Alors vint le chancelier Kohl. Il avait contre lui la Grande Bretagne et la France. Il acheta les Russes (à milliards de DM) et donna des assurances aux Américains sur l'alliance transatlantique, puis il procéda : parité des marks occidental et oriental, négociation d'anschluss avec le cabinet de Pankow et rachat de la dette démocratique, établissement d'une agence de reconstruction des länder pourris, et réunification à la barbe de tous. C'était ça Kohl, un, deux, trois coups d'avance ! Vladimir Poutine en prendra de la graine qui était officier en Allemagne de l'est au moment de l'évacuation soviétique. Surprendre et miser gros !
L'Allemagne d'alors n'était pas dans la prospérité insolente qu'on lui connaît aujourd'hui - Schröder n'était pas encore passé par là - et la chancellerie fit feu de tous bois en mettant à contribution son budget fédéral et en encourageant la Deutschland AG à ponter dans la partie. Kohl avait la vista qui faisait défaut aux autres dirigeants, même Thatcher ! Cerise sur le martini dry de la réunification, il parvint à bloquer tout avantage concurrentiel de la France sur la période de reconstruction lourde en arrimant le franc français à la monnaie fédérale.
RIP, géant !
Les quatre puissances occupantes cherchaient la posture qui préserverait l'avenir, de quoi, on ne savait toujours pas. Nul ne parlait de réunification, qui prendrait des années d'ailleurs... en conclusion d'une procédure de désoccupation qu'on ne savait par quel bout prendre. Alors vint le chancelier Kohl. Il avait contre lui la Grande Bretagne et la France. Il acheta les Russes (à milliards de DM) et donna des assurances aux Américains sur l'alliance transatlantique, puis il procéda : parité des marks occidental et oriental, négociation d'anschluss avec le cabinet de Pankow et rachat de la dette démocratique, établissement d'une agence de reconstruction des länder pourris, et réunification à la barbe de tous. C'était ça Kohl, un, deux, trois coups d'avance ! Vladimir Poutine en prendra de la graine qui était officier en Allemagne de l'est au moment de l'évacuation soviétique. Surprendre et miser gros !
L'Allemagne d'alors n'était pas dans la prospérité insolente qu'on lui connaît aujourd'hui - Schröder n'était pas encore passé par là - et la chancellerie fit feu de tous bois en mettant à contribution son budget fédéral et en encourageant la Deutschland AG à ponter dans la partie. Kohl avait la vista qui faisait défaut aux autres dirigeants, même Thatcher ! Cerise sur le martini dry de la réunification, il parvint à bloquer tout avantage concurrentiel de la France sur la période de reconstruction lourde en arrimant le franc français à la monnaie fédérale.
RIP, géant !
Vous m'en apprenez sur le chancelier Khol. Je ne connaissais pas les dessous de la réunification allemande. Vos billets sont toujours une mine de savoirs.
RépondreSupprimerIl suffit d'être un peu plus vieux pour se souvenir de cette période unique en son genre. Le prix élevé de la réunification allemande dissuadera la Corée du sud d'en faire de même un jour avec la Corée du nord.
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