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Codex#04 - dossier AF

La revue CODEX parle de l'Action française (AF) dans son opus #04 (clic). Ceux qui connaissent l'AF de l'intérieur n' y apprendront rien, les autres en sauront presque tout, ce qui peut signifier que le défi a été relevé.

L'organisation du dossier de 53 pages est très réussie, pédagogique. Les contributeurs à cet exploit sont, outre les maquettistes maison, Jacques Prévotat, Olivier Dard, Jean-Yves Riou (directeur de la publication), Priscille de Lassus (rédactrice en chef), Christian Sorrel, Florian Michel, Antoinette Castelnuovo et François Huguenin. C'est bien le dernier qui agace. Après son pavé de sept cents pages chez Perrin (L'Action française - Synthèses historiques 2011), Huguenin se garde bien de contredire son assertion première : "l'AF est morte", même si je suis presque d'accord que l'héritage a été stérilisé par les caricatures de maurrassiens qui ont présidé aux différents journaux des années 1960 à 1990.

L'AF serait donc morte mais le Maître ne le serait pas du tout, même si l'édition renâcle à publier ses textes. Il faut dire que la rhétorique maurrassienne est difficile à assimiler pour le grand public d'aujourd'hui qui achèterait les bouquins.

L'Action française n'est pas morte aussi longtemps que des esprits critiques s'en revendiqueront. Entendons que toute l'AF ne réside pas dans les structures déclarées en préfecture, il y a des maurrassiens partout, jusque récemment à la Maison Blanche¹. Disons aussi qu'on ne peut la résumer, comme le font certains bien imprudemment, aux Camelots du roi et à la vente à la criée du journal. Colloques et conférences se succèdent à Paris et dans les trois métropoles provinciales où des équipes restent actives (Lyon, Bordeaux, Marseille). Le niveau des intervenants ne permet cependant pas d'emplir des amphithéâtres, peut-être parce que le projet déroulé ne se démarque pas assez clairement du projet frontiste. L'AF s'est embourbée dans la même ornière que le Front national : le souverainisme obtus ; elle a l'avantage de disposer des ressources intellectuelles pour s'en arracher, ce qui fait défaut au parti Le Pen ou à Dupont-Aignan.
(1) Steve Bannon est maurassien et raspalien, mais pas un "saint".

Répétons ici que l'objectif réel du changement de paradigme devrait être l'optimisation à outrance de nos dépendances et non pas de les rompre, ce qui est impossible et stupide à soutenir. Recentrons-nous sur la monarchie sociale et fédérative comme la présente, par exemple, Jean-Philippe Chauvin dans son blogue Nouvelle Chouannerie. Défendons la priorité budgétaire du régalien et la désétatisation du sociétal. On ne peut que souhaiter une édition didactique en visuels de ce projet monarchique porté par le Groupe Action Royaliste, et de trouver les moyens nécessaires à une large diffusion...
Ce qui manque au royalisme français c'est une offre politique claire, lisible, compréhensible, propagée sur tous les segments de l'opinion. S'en remettre au roi n'y suffira pas !



Ce numéro de CODEX contient une perle rare : l'exposé des travaux de Michel Pastoureau, rare spécialiste de l'histoire des couleurs. Dès l'entame le lecteur est capturé par la dérive des couleurs depuis l'Antiquité, et pour une fois on découvre quelque chose d'inédit. L'autre sujet passionnant est l'histoire des Juifs de la papauté d'Avignon. Le prochain numéro (#05) est consacré à Luther et sa Réforme. Abonnez-vous au quatre numéros annuels, 60 euros pour 720 pages, papier glacé, quadrichromie, vous ne le regretterez pas, sinon allez au point-presse près de chez vous (clac).


Commentaires

  1. Cher Catoneo, merci de vos observations, que je vais relayer aux responsables. Le langage que vous tenez me paraît audible.

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    1. Acceptons-en l'augure. Merci beaucoup de votre commentaire.

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