lundi 25 septembre 2017

Malheur aux sorciers

En ces temps de protection d'espèces menacées de disparition, de culpabilisation de l'espèce humaine appelée en responsabilité de tout ce qui va mal sur cette planète que d'aucuns disent foutue, la société de jouissance augmentée vers laquelle doivent tendre les hommes d'aujourd'hui, à peine d'exil intérieur et d'ostracisation, il est quelque part rassurant d'entendre un des ténors de l'écologie appliquée se dresser contre le bricolage de l'enfantement. C'est bien José Bové¹ qui fait part de sa réprobation dans la revue chrétienne d'écologie intégrale Limite en des termes définitifs, mais pas moins que Noël Mamère² dans Reporterre et dans un autre compartiment d'expertise, Catherine Dolto³ au Télégramme de Brest. D'autres comme Michel Onfray ou Eric Naulleau condamnent cette avancée sociétale sous la canonnade de la bienpensance gazeuse dont un des gourous maléfiques vient d'être rappelé auprès de son créateur pour destruction définitive. Si les pointures médiatiques se réveillent, les veilleurs n'ont pas échoué.

Il tombe en effet sous le sens que le premier respect de la Nature dont la déification renaît partout dans une sorte de paganisme druidique, consisterait plutôt à respecter ses modes de perpétuation que d'en modifier les procédures. Il y a aussi une corrélation d'équilibre entre cette planète finie et le mode de régulation ancestral des gens et bêtes qui vivent dessus, que l'on appelle la sélection naturelle, combattue par la Faculté jusqu'à l'étouffement des ressources disponibles. Qui a dit qu'il faudrait deux planètes Terre pour faire vivre tout le monde en 2030 ? Le Fonds mondial pour la nature (WWF)! C'est dans ce contexte que nous répondons à une question qui nous a été directement posée (dans le but de nous ennuyer sans doute) : Etes-vous pour ou contre (1)la PMA et (2)la GPA. C'est très simple, (1)contre avec réserves et (2)contre carrément contre.

A la lecture du dossier, nous sommes sensés avoir compris que...

La procréation médicalement assistée fermée est légitime quand il s'agit de suppléer aux déficiences d'un couple naturel, quoique à pousser à fond le principe de la loi naturelle, le dit-couple est d'évidence non répétible. Dans ce cas, il n'y a pas plus de dommages physiques ou psychiques si on bypasse les voies naturelles que par copulation naturelle. Par contre procréer sur la base de pailles anonymes congelées ouvre la porte aux retours de bâton annoncés par Mme Dolto. Il faut sans doute avoir un mental assez fort pour surmonter l'obscurité de sa propre fabrication.

Utiliser cette procédure médicalisée pour satisfaire à l'envie d'enfants de la part d'individus isolés ou de paires stériles est chosifier le petit d'homme. A y être, on pourra plus tard récupérer la chose en fin de vie pour faire des gâteaux comme dans Soleil Vert.

La gestation pour autrui (Wiki) pose bien d'autres problèmes puisque les essais en vraie grandeur constatent, outre l'amoralité de la location d'utérus - l'origine du monde selon Gustave Courbet - la création d'usines et de catalogues. Les gynécées indiens et les catalogues californiens nous annoncent des lendemains qui chantent faux, non tant pour les problèmes de filiation, de morale, religion, droit international ou état civil etc, mais pour les risques à prévoir de révolte générale des synthés* :
* Clin d'œil à la série télévisée "Almost Human"

Autoriser la GPA, c'est probablement faire un grand pas vers la barbarie. Qu'est-ce qui tient les mammifères humains ensemble, dans une capacité de vivre ensemble et de se respecter les uns les autres ? Cela tient à la manière de se respecter soi-même. Ce qui est à craindre, c'est qu'un enfant qui découvre qu'il est né de GPA perde le respect pour lui-même et pour les adultes à l'origine de cette transaction et que cela déclenche en lui une très grande violence (...) Quel sera le coût humain et social d'une telle pratique ? (C. Dolto)


Inutile de poser ici la question de l'avortement qui dans mon esprit ne peut être que thérapeutique ou justifié par une abomination. Le principe de maïeutique privilégiant automatiquement l'enfant à naître sur la parturiente est en revanche à proscrire s'il est toujours dans les protocoles non dits.

C'est par la conclusion de Mme Dolto que nous terminons ce court article :

L'enfant né par GPA devient l'aboutissement de la société de consommation, la boucle finale de cette société marchande. On a réifié les animaux et on va donner aux enfants un statut d'animal, de produit dont le destin est de rendre heureux une famille, comme un petit chien comme un petit chat. On regarde d'abord la jouissance des grandes personnes. Nous sommes dans une société où la frustration est insupportable et où tout désir doit être respecté.

Dans vingt ans, produirons-nous des enfants destinés à réparer d'autres enfants qui auront échappé au crible de la viabilité garantie par votre mutuelle ? Pourrons-nous modifier l'ADN pour changer de couleur en cours de vie, ou renaître ? Que de malheurs à venir ! J'avoue ne pas être capable de percer ces ténèbres.

(1a) Lire José Bové chez Eugénie Bastié
(1b) Lire José Bové à Libération
(2) Lire Noël Mamère sur Reporterre
(3) Lire Catherine Dolto au Télégramme

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