samedi 30 septembre 2017

Florian Philippot, le coup manqué

Président des Patriotes
Florian Philippot a succombé à son orgueil plus qu'à ses blessures. La loi darwinienne de l'Evolution démocratique stérilise la branche qui le porte. Un homme politique, qui n'est pas autre chose qu'un entrepreneur en extraction de voix, doit avoir pour qualité première la main du docteur qui tâte le pouls de ses électeurs. Que Florian Philippot ait tout faux est moins inquiétant que de savoir qu'il a été porté par le Politburo frontiste sans reproches ni murmures pendant plusieurs années. Bien sûr il leur apportait ses talents de dialecticien, un bagage académique et une résilience en plateau médiatique qui avait disparu au départ de Bruno Mégret et de ses cadres chassés du Paquebot. Mais dans le train du diable venait aussi une arrogance bien française, le cartésianisme infaillible qui sacralise toute démonstration aboutie et voue aux gémonies son contradicteur. S'il n'a pas toujours péché par lui-même il s'est laissé impressionné par des gens à diplôme tels que Jacques Sapir de l'EHESS comme Frédéric Lordon, Charles Gave, Sciences Po Toulouse, devenu conseil en gérance de portefeuille à Hong Kong plutôt que gérant lui-même, une bonne dizaine d'autres moins connus, sans oublier le prix Nobel américain Paul Krugman qui ne supporte pas l'ombre portée de la monnaie européenne sur les bons du Trésor US.

Au lieu de se laisser éblouir par les grands crânes qui tranchent et coupent pour les autres, Florian Philippot aurait dû voyager (incognito) pour aller parler aux peuples en vraie souffrance, regroupés dans l'acronyme méprisant de GIPSIES (Grèce, Italie, Portugal, Irlande, Espagne). Il aurait entendu partout la préférence des gens pour l'euro. Les motifs lui auraient paru peu orthodoxes mais ils venaient du fond du cœur : l'euro est une monnaie allemande en laquelle on peut avoir confiance ; cette monnaie commune oblige les dirigeants à mieux gérer le pays (sauf quand ils mentent, mais c'est l'appartenance à l'Eurogroupe qui a révélé le gangstérisme grec); les piastres méridionales étaient en constante dévaluation par rapport aux monnaies du nord pour palier les déficits publics, à preuve personne n'en met dans les bas de laine au fond de l'armoire ; et à la fin de l'enquête il aurait entendu que les dirigeants des GIPSIES ne donnent pas confiance. Alors M. Philippot aurait compris à son retour en France, et après trois tournées au café du commerce de Forbach, que promouvoir l'abandon de l'euro était du perdant-perdant ! Mais M. Philippot n'est pas aussi intelligent qu'il le croit.

On pourrait faire la même démonstration de l'aveuglement des élites diplômées sur deux autres chapitres qui furent déterminants dans l'élection présidentielle : la submersion migratoire par les musulmans qui se comportent en terrain conquis ; la défense de la famille traditionnelle. Inutile d'épiloguer, l'électeur frontiste déteste le melon en chemise dans la rue et se moque du mariage des folles comme Coluche et Le Luron. Dans une lettre ouverte publiée sur le site compilatoire de La Faute à Rousseau, Pierre de Meuse développe aussi ces deux points en reprochant un certain dédain à l'endroit des conservateurs catholiques. Philippot et son team ont pris l'électeur à rebrousse-poil et ont perdu, nonobstant la médiocre prestation de Marine Le Pen largement sous-calibrée pour l'emploi visé, qui a mis la torpille en plein dans la sainte-barbe !

Une seule personne a dit les choses à haute voix bien avant l'élection : Marion Maréchal-Le Pen. Même Gilbert Collard (clic) a soutenu la sortie de l'euro par pure discipline alors qu'il n'était même pas encarté au Front ! S'il est un esprit délié pourtant, c'est bien le taureau de Saint-Gilles ! Qu'il se soit détourné de la voie du bon sens par des démonstrations fumeuses de gens qui parlent de l'argent des autres toujours et jamais du leur, m'étonne.
Marion Maréchal-Le Pen a plus de sens politique que tous ces courtisans, elle a senti le terrain parce qu'elle a testé ses idées à la base, jusqu'à se rapprocher de l'épiscope local ! Christian Estrosi avait bien raison de la dénoncer comme le danger fatal à sa carrière niçoise, car elle pouvait leur passer sur le ventre sans difficultés une fois libérée des consignes de Nanterre. Elle reviendra quand ils seront morts ou partis et portera le nom du mari qu'elle cherche...

2 commentaires:

  1. " Elle reviendra quand ils seront morts ou partis et portera le nom du mari qu'elle cherche ... " et qu'elle est en droit d'attendre ...
    D'où la question, brainstorming oblige :
    Y aurait-il un vrai prince charmant de sa génération dans la Maison de Bourbon, apte à faire acte de candidature ?

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.

Les plus consultés sur 12 mois

Compteur de clics (actif)