jeudi 29 mars 2018

Brèves du jeudi

Dans la dispute anglo-européenne du Brexit le pragmatisme légendaire des Rosbifs est en défaut sur la question irlandaise. Une carte nous montre la frontière tourmentée qui sépare, aujourd'hui virtuellement, la République d'Irlande et la province anglaise d'Irlande du Nord.

Les populations irlandaises refusent une frontière classique en dur (hard border) qui entraverait le commerce insulaire et la circulation des gens. Cette abolition de la frontière physique est l'effet le plus notable de l'Accord du Vendredi Saint de 1998 (vingt ans demain). Ni le Royaume-uni ni la République d'Irlande ne participent à l'espace Schengen pour, entre autres, éviter la mise en place d'un contrôle des passages de voyageurs entre eux-deux. Pour que le Brexit effectif ne change rien, il faut que l'Irlande du Nord demeure dans le Marché commun et partage les règles de libre-échange édictées. C'est le souhait exprimé localement lors du référendum coupable en donnant une majorité de 56% au maintien dans l'UE.

A ceux qui dénoncent une frontière "européenne" au milieu du North Channel coupant l'Ulster de la Grande Bretagne, on ne peut que répondre que les situations particulières tant économiques que fiscales existent déjà à l'Île de Man en Mer d'Irlande justement, et dans les îles Anglo-normandes, sans parler de Gibraltar. Est-il si difficile de créer un statut économique et fiscal nord-irlandais préservant la souveraineté de la couronne anglaise ? Les opinions politiques sont si divisées au Royaume-Uni sur la conduite à tenir qu'on peut soupçonner une politisation du débat, très éloignée des réalités.


Autre cagade de la semaine, la Catalogne ! Inutile de raconter les péripéties grotesques au parlement de Barcelone, on est toujours en retard d'une nouvelle qui annulera les précédentes. Mais le Dalaï Lama Puigdemont s'est fait rattraper par la Feldgendarmerie du IV° Reich dont les grand-pères ont combattu dans la Légion Condor ! Il va finir dans les geôles fachistes de la Fiscalia espagnole comme Oçalan, le leader kurde embastillé sur l'île d'Imrali, le château d'If turc.

Il ne viendra à l'esprit d'aucun catalan de cesser cet opéra-bouffe d'une indépendance impossible et refusée par l'Union européenne qui en détient les clefs. Dans ce registre, les nationalistes corses montrent beaucoup plus de talent en avançant masqués derrière des procédures indolores, à notre avis insignifiantes mais électoralement lisibles et approuvées.


On en arrive à l'actualité tragique française. Notre billet de lundi dernier (Boxe !) a fait le tour de l'affaire de Trèbes. L'Etat par son président a eu les mots justes et tout a été bien fait. Il n'en va pas de même pour l'assassinat de Madame Knoll à Paris dont l'horreur a suscité une émotion légitime mais aussi des récupérations politiques indignes, contre le vœu de son fils Daniel qui a fustigé les participants à la Marche Blanche de mercredi en ces termes : « Je pense qu’aujourd’hui toute la France aurait dû être unie. Peu importe de quel parti on vient, je m’en fous... Je pense qu’il y a des gens bien partout, dans toutes les religions, tous les partis, toutes les couleurs de peau. Et il y a des abrutis, et chez nous aussi il y a des abrutis. Je le reconnais et je ne leur donne pas raison. Tout le monde aurait dû défiler dans le calme ».

Madame Knoll
En cause le CRIF, qui est de toutes les récupérations au bénéfice du sionisme israélien dont toute critique est amalgamée à de l'antisémitisme (n'est-ce pas monsieur Valls ?). Nul ne comprend que cette agence carrément étrangère puisse décider de bannir du cortège les représentants de millions de Français au motif si léger de l'extrémisme. Anathème ridicule !

En cette année d'autodafés virtuels (Maurras, Céline) où l'on purge la littérature de l'entre-deux guerres de textes antisémites, on se garde bien de montrer du doigt l'origine des assassinats anti-juifs de notre époque et de prendre les mesures de rétorsions qui s'imposent contre la mouvance antisémite d'importation qui revendique son islamité. Ilan Halimi, Sarah Halimi et Mireille Knoll mériteraient qu'on appelle chat un chat.

Les personnalités musulmanes en France sont économes de leurs condamnations et coupables de ne prendre aucune décision d'interdiction d'accès à leurs mosquées d'individus convaincus d'une haine inextinguible à l'endroit de la communauté juive (et des mécréants aussi). Mais à cause du conflit israélo-palestinien, il faut que soient bien séparés l'anti-sionisme et l'anti-sémitisme. En même temps qu'on met les imams devant leurs carences inexcusables, on doit mettre le CRIF à raison en dénonçant l'amalgame pervers qu'il promeut pour défendre ses patrons. Notons que l'Union des mosquées de France avait demandé à ses ouailles de participer à la Marche blanche.

Ce sera tout pour aujourd'hui.

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