Je croyais tenir un connétable de France, j'ai trouvé un capitaine de gendarmerie. A quelque chose près, ce sont les mots du comte de Chambord accueillant le refus de Mac Mahon de le présenter aux acclamations de l'Assemblée nationale réunie à Versailles.
J'attendais que l'impétueux président fasse hier soir le "strike". J'ai regardé un chef-comptable aux yeux de colin froid lisant ses chiffres sur un prompteur, sans chaleur, sans empathie, insincère même si je me trompe. C'est du moins l'image que j'ai vue. Dans la distribution des prix les absents sont nombreux, très nombreux, et les caisses ne peuvent les rincer convenablement. Pour en citer dix : agriculteurs en survie, chômeurs prolongés, infirmières écrasées par les administratifs hospitaliers, ambulanciers, fonctionnaires du cadre C (qui dorment dans leur bagnole), policiers mal payés commandés comme des chiens en laisse, artisans vampirisés par les organismes sociaux, écologistes baisés à sec, employés à temps partiel incapables de compléter le mois et le stock d'associaux qui ne cesse de croître dans les rues la nuit.
Ce pays fait de l'argent ; il le bouffe dans la chimère d'un Etat-providence obsolète et obèse qui consomme une large part de la valeur ajoutée produite par les activités marchandes à sa propre perpétuation. Des pans entiers de l'Etat ne servent à rien sauf à le nourrir. Le strike c'était ça : dire qu'un Etat aussi énorme, virtuellement capable de gérer l'empire français de jadis sur lequel le soleil ne se couchait pas, est notre premier problème, notre cancer. Combien de fois avons-nous dit ici que la réduction du périmètre de l'Etat était la mère de toutes les réformes. Arroser les mécontents avec l'argent du Golfe persique est une entourloupe qui allume la mèche de la révolte des générations montantes. M. Macron est irresponsable, impuissant et n'a pas la sature d'un homme d'Etat. Ses minions sont des gnomes sans imagination qui ont construit autour de lui la ruche bourdonnante dont il est la reine-mère. Il croit comprendre les gens, il ne ressent rien.
Des peuples inférieurs qui par rapport à nous n'ont rien inventé de mondial comme les Danois, les Canadiens, les Suédois ont replié l'épure et dégraissé leur Etat ventripotent. Ils en vivent bien mieux. Mais le sel de la terre, le génie des droits de l'homme, ce peuple que le monde entier regarde (se dit-il) serait infoutu de se réorganiser en réfléchissant ensemble ? Pourtant 84% des gens ont soutenu les gilets jaunes dans leur résistance passive et 72% ont continué à les soutenir dans leur résistance fracassante ! Pour une fois que le clivage politique du pays n'était pas à 50-50, il a manqué lundi soir au chef de l'Etat la fulgurance d'une vista. Le vainqueur par effraction de la présidentielle n'a pas su dire la vérité aux Français et les engueuler aussi au passage.
Notre situation empire. La crise va prendre des tours par la conjonction de déboires intérieurs et de pressions extérieures des détenteurs de bons. Les grands patrons de la City qui auraient un moment caressé le projet de venir se réinstaller à Paris ne risquent pas de se jeter dans la nasse d'une révolution à la française. Dans la merde comme une Grèce géante, le peuple horripilé par la parasélite va couper le bois mort et s'en chauffera ! Et en même temps, y aura-t-il quelqu'un pour refonder le régime sur une base représentative qui entend tout le monde et ne laisse pas quarante pour cent de la population hors du parlement quelle que soit l'épure organisationnelle ? Il le faudrait, mais rien n'est moins sûr, personne n'apparaît à l'horizon de la morne plaine. Autorité en haut (régalien), libertés en bas (communales) et helvétisation de la démocratie. Ce pourrait être un programme royaliste qui ne dit pas son nom mais promettrait une solution d'avenir.
D'ici le mois d'avril 2019, le parti qui trouvera les mots justes pour coaguler les (anciens) gilets jaunes emportera les élections européennes. Si le Front national ne s'était pas défait de ses crânes en chassant Bruno Mégret, il aurait été ce parti. Cette élection est importante parce que le nouveau parlement européen dispose de pouvoirs renforcés. Si la coalition des partis populaires ou populistes (c'est pareil) forme un bloc important à Strasbourg, la Commission sera bridée dans ses empiettements et son autonomie de proposition. On aura quelque chance de revenir au bon sens dans bien des domaines, dont le moindre n'est pas celui de la concurrence non faussée qui nous prive d'entreprises de taille mondiale, mais laisse opérer dans la zone Europe des monstres continentaux qui eux, l'ont atteinte.
En attendant, les gilets jaunes n'ont pas misé au bonneteau de l'Elysée et les messages circulent en tous sens pour préparer l'Acte V d'une pièce écrite par personne. L'épisode à venir est un vrai trou noir.
J'attendais que l'impétueux président fasse hier soir le "strike". J'ai regardé un chef-comptable aux yeux de colin froid lisant ses chiffres sur un prompteur, sans chaleur, sans empathie, insincère même si je me trompe. C'est du moins l'image que j'ai vue. Dans la distribution des prix les absents sont nombreux, très nombreux, et les caisses ne peuvent les rincer convenablement. Pour en citer dix : agriculteurs en survie, chômeurs prolongés, infirmières écrasées par les administratifs hospitaliers, ambulanciers, fonctionnaires du cadre C (qui dorment dans leur bagnole), policiers mal payés commandés comme des chiens en laisse, artisans vampirisés par les organismes sociaux, écologistes baisés à sec, employés à temps partiel incapables de compléter le mois et le stock d'associaux qui ne cesse de croître dans les rues la nuit.
Ce pays fait de l'argent ; il le bouffe dans la chimère d'un Etat-providence obsolète et obèse qui consomme une large part de la valeur ajoutée produite par les activités marchandes à sa propre perpétuation. Des pans entiers de l'Etat ne servent à rien sauf à le nourrir. Le strike c'était ça : dire qu'un Etat aussi énorme, virtuellement capable de gérer l'empire français de jadis sur lequel le soleil ne se couchait pas, est notre premier problème, notre cancer. Combien de fois avons-nous dit ici que la réduction du périmètre de l'Etat était la mère de toutes les réformes. Arroser les mécontents avec l'argent du Golfe persique est une entourloupe qui allume la mèche de la révolte des générations montantes. M. Macron est irresponsable, impuissant et n'a pas la sature d'un homme d'Etat. Ses minions sont des gnomes sans imagination qui ont construit autour de lui la ruche bourdonnante dont il est la reine-mère. Il croit comprendre les gens, il ne ressent rien.
Des peuples inférieurs qui par rapport à nous n'ont rien inventé de mondial comme les Danois, les Canadiens, les Suédois ont replié l'épure et dégraissé leur Etat ventripotent. Ils en vivent bien mieux. Mais le sel de la terre, le génie des droits de l'homme, ce peuple que le monde entier regarde (se dit-il) serait infoutu de se réorganiser en réfléchissant ensemble ? Pourtant 84% des gens ont soutenu les gilets jaunes dans leur résistance passive et 72% ont continué à les soutenir dans leur résistance fracassante ! Pour une fois que le clivage politique du pays n'était pas à 50-50, il a manqué lundi soir au chef de l'Etat la fulgurance d'une vista. Le vainqueur par effraction de la présidentielle n'a pas su dire la vérité aux Français et les engueuler aussi au passage.
Notre situation empire. La crise va prendre des tours par la conjonction de déboires intérieurs et de pressions extérieures des détenteurs de bons. Les grands patrons de la City qui auraient un moment caressé le projet de venir se réinstaller à Paris ne risquent pas de se jeter dans la nasse d'une révolution à la française. Dans la merde comme une Grèce géante, le peuple horripilé par la parasélite va couper le bois mort et s'en chauffera ! Et en même temps, y aura-t-il quelqu'un pour refonder le régime sur une base représentative qui entend tout le monde et ne laisse pas quarante pour cent de la population hors du parlement quelle que soit l'épure organisationnelle ? Il le faudrait, mais rien n'est moins sûr, personne n'apparaît à l'horizon de la morne plaine. Autorité en haut (régalien), libertés en bas (communales) et helvétisation de la démocratie. Ce pourrait être un programme royaliste qui ne dit pas son nom mais promettrait une solution d'avenir.
D'ici le mois d'avril 2019, le parti qui trouvera les mots justes pour coaguler les (anciens) gilets jaunes emportera les élections européennes. Si le Front national ne s'était pas défait de ses crânes en chassant Bruno Mégret, il aurait été ce parti. Cette élection est importante parce que le nouveau parlement européen dispose de pouvoirs renforcés. Si la coalition des partis populaires ou populistes (c'est pareil) forme un bloc important à Strasbourg, la Commission sera bridée dans ses empiettements et son autonomie de proposition. On aura quelque chance de revenir au bon sens dans bien des domaines, dont le moindre n'est pas celui de la concurrence non faussée qui nous prive d'entreprises de taille mondiale, mais laisse opérer dans la zone Europe des monstres continentaux qui eux, l'ont atteinte.
En attendant, les gilets jaunes n'ont pas misé au bonneteau de l'Elysée et les messages circulent en tous sens pour préparer l'Acte V d'une pièce écrite par personne. L'épisode à venir est un vrai trou noir.