vendredi 11 janvier 2019

Philippe Barbarin et les trois singes

Il faut bien en parler puisqu'on m'en parle ! J'aurais volontiers zappé ce sujet qui plombe l'internationale de l'ordre moral que fut l'Eglise catholique mais les affaires de pédophilie et d'homosexualité qui courent depuis la nuit des temps (relire Roger Peyrefitte) prennent le pas sur le message évangélique qui est à la base de toutes les révolutions populaires, même chez ceux qui ne l'ont jamais entendu.

Le cardinal Barbarin est condamné à ne pas l'être. L'inertie du diocèse dans les dénonciations de prédation sexuelle du "père" Preynat participe de cette alchimie de la rédemption terrestre conduite par la prière et la pénitence, sauf que chez certains plus gravement atteints elles ne sont d'aucun effet. Le scandale était ancien, il avait promis de ne pas recommencer, on le promut ! Et c'est bien là le vrai scandale, conforté par les dénégations et atermoiements de l'équipe diocésaine lors des audiences de cette semaine au tribunal correctionnel de Lyon.

S.E. Barbarin invoque l'obéissance au Saint Siège qui avait demandé de la discrétion, mais l'évêque est empereur en son diocèse et le pape n'est que le premier de ses pairs ! Le cardinal n'avait pas à obéir dans ce qui ne relève pas du champ canonique. Au contraire, il aurait dû crever l'abcès et déferrer le pervers à la justice. Mais une autre restriction mentale le prévenait sans doute d'agir.
Elle fut exprimée par le cardinal Vingt-Trois lors de l'affaire Anatrella quand on lui reprochait de n'avoir pas saqué le prêtre. Il répondit que l'Eglise était le dernier refuge du pécheur et qu'il ne voyait pas comment l'en expulser. Finalement Mgr Tony Anatrella, psychothérapeute de l'adolescence et consulteur de conseils pontificaux, a été rayé des cadres par le nouvel archevêque de Paris, Mgr Aupetit, dès sa prise de fonction.
N'ayant pas le goût pour un inventaire des turpitudes cléricales, nous n'évoquerons pas les immenses scandales du Nouveau Monde mais si les monsignori demandaient conseil à la base, elle leur suggèrerait de sauver l'institution par des mesures simples, comprises facilement par la communion des fidèles qui pourrait offrir son concours :

- Marier les prêtres du bas-clergé. La chose est suffisamment documentée pour repousser toutes les préventions et excuses qui ne font plus rire personne. Au moins la mesure si souvent réclamée par l'opinion disparaîtrait-elle du catalogue revendicatif !
- Sortir du siècle les prêtres tentés par leur libido et leur offrir de continuer leur vocation dans un monastère, à défaut, les expulser sans mollir.
- Surveiller les activités de jeunesse, en cas d'impossibilité, en adapter l'encadrement sinon les suspendre.

S.E. Barbarin croit aux effets de la prière. Grand bien lui fasse. Que les fidèles appellent au Ciel des bénédictions sur sa tête, largement dépassée par les évènements. Jugement en délibéré, verdict le 7 mars. Amen.



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