samedi 20 juillet 2019

Les Algériens champions d'Afrique... de foot !


La finale française de la Coupe africaine des nations aura appris à certains égyptiens que la France n'a pas encore disparu malgré les efforts louables de sa classe politique, à incinérer d'urgence après la théorie de scandales qui la souille.

Un tiers des joueurs sur la pelouse et les bancs étaient français, les sélectionneurs de l'Algérie et du Sénégal sont de Champigny-sur-Marne et l'arbitre ; nommé au dernier moment en remplacement d'un Sud-africain trop intègre, parle aussi la langue de Molière. C'est vrai qu'il incarnait parfaitement la Justice de nos frontons, les yeux bandés et la balance bien penchée !

L'Algérie a gagné logiquement en conclusion d'un parcours en coupe meilleur que celui des autres. Le Sénégal a montré de beaux talents individuels mais une fébrilité mortelle au moment de conclure. Le match ne fut intéressant que par les duels et les dribles. Entachée de nombreuses fautes, l'attention s'évaporait parfois.

Cette deuxième étoile arrive à point nommé sur un pays en révolution qui a décidé de faire appliquer sa devise nationale à la nouvelle classe dirigeante : « Un seul héros : le peuple !» Après un bon demi-siècle de gabegie et pillages familiaux, ces anciens départements français, qui avaient tout pour réussir, ont été confisqués par la hiérarchie du FLN victorieux qui les a mis en coupe réglée, bas ! Renverser les pouvoirs en place fut facilité par la débilité du président en exercice, mais quand le processus de purge démocratique sera achevé, se lèveront à l'horizon les terribles contraintes nées des désavantages acquis depuis l'indépendance.

La démographie d'abord. Trente pour cent (30%) de la population n'a pas quinze ans ! Les chiffres forcément bidonnés du chômage sont quand même à douze pour cent, et ne sont contenus que par l'émigration.

L'économie, tributaire des hydrocarbures ne sait pas fournir le nécessaire à une population de 42,8 millions d'habitants (clic).
Le commerce extérieur est celui d'un émirat désertique du Golfe persique mais ne correspond pas à un pays aussi grand et aussi peuplé. Il est complètement déséquilibré par le pétrole et ses dérivés et le pays subit les terribles secousses des cours mondiaux. Voir la fiche risque de la Société Générale en cliquant ici.

Pour aller dans le détail des problèmes algériens, il faut revenir à la liste des cinquante vœux émis par la Chambre de commerce d'Alger lors du cinquantenaire de la république. Royal-Artillerie avait été un des rares blogues à s'y intéresser. L'article de 2012 est toujours en ligne ici.

Le plus grand danger qui guette ce pays, avec lequel nos liens ne pourront se défaire jamais, est paradoxalement celui de la démocratie du modèle occidental. Parce que l'Algérie est très divisée, en ethnies, en classes sociales, en régions d'intérêts divergents, et surplombant le tout, la menace subversive de l'islamisme rural régnant sur une terre plate.

Il lui faudrait un pouvoir fort mais intègre. Sortant d'en prendre, il est peu probable que le peuple ne verse pas dans le vertige de la démocratie, confondue comme toujours avec la liberté. Mais quand on a dit cela, on doit admettre que depuis le grand Abd el-Kader il n'y a plus de solution !
Quoique, sait-on jamais !

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