lundi 14 octobre 2019

Hong Kong face au trou noir

La situation dégénère à Hong Kong et la population, déjà divisée entre le soutien à la marionette de Pékin (ça ne se discute même plus même dans son camp) et la compréhension d'une jeunesse qui joue là son avenir avant que d'émigrer si elle y est forcée, la population donc juge la violente répression policière source de désordre. Et beaucoup qui comprenaient les remontrances de Pékin n'accepteront pas le massacre de leurs jeunes. Une révolte des estates où la vie est très dure, ainsi qu'on appelle les cités de Hong Kong, déclencherait des émeutes en vraie grandeur à la chinoise, c'est à dire sans frein ! La SAR n'y survivrait pas et des répliques continentales ne seraient pas à exclure non plus.

Il me revient aussi que le pouvoir central serait divisé sur la question entre Xi Jinping, Li Keqiang, Wang Qishan d'une part et la coterie Jiang Zemin de l'autre (lui-même a 93 ans) groupe d'influence qui fait son affaire de la conduite des opérations à Hong Kong. Ainsi comprend-t-on que les menaces explicites de Xi Jinping d'écraser l'appel à sécession "dans le sang et les os broyés" ne soient suivies d'aucun effet, mises à part les brutalités policières. Ce sont des Shanghaïens à la manœuvre et ils ont une inclination naturelle envers les hubs maritimes de Chine, sans oublier que ce sont des Shanghaïens exilés qui ont fait la fortune de Hong Kong après la prise de Shanghaï par l'Armée populaire de Libération en 1949. Les Anglais n'ont fourni que... la liberté d'entreprendre et réussir ; ce que beaucoup de pays en difficulté devraient méditer. Je pense à la Tunisie qui, aux mains des Chinois, serait déjà le Singapour méditerranéen.

Les Shanghaïens ont sans nul doute pouffé de rire à voir constitutionnaliser la "pensée" du nouveau timonier Xi, un fils de prince dont l'hystérie militaire engloutit d'énormes crédits qui seraient mieux employés ailleurs. Mais cela ne profitera pas beaucoup à Hong Kong qui n'est pas une Nouvelle Calédonie détachable. Les insurgés attendent tout des émeutes fomentées, mais ils ne pourront obtenir au maximum que des élections libres désignant un gouvernement adoubé par le Central, et la mise à pied de Carrie Lam qui, en bon fonctionnaire Playmobil, a montré toutes les limites de son tempérament louiseizième, jamais en avance sur les évènements.

Voici le reportage de Florence de Changy de Radio France internationale à Hong Kong ce week-end, avec permission de republier :



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