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Et le Mur chut !

Il y a trois évènements dans ma vie auxquels j'ai assisté grâce à la télévision et qui m'ont marqué : l'alunissage des astronautes américains, la rupture de la digue communiste à Berlin, la destruction des tours de Manhattan. Nous commémorons cette semaine le deuxième, la chute du Mur de Berlin, il y a trente ans ! L'article de la Wikipedia est très bien fait. Ma joie fut immense de voir ruiner le projet communiste d'asservissement des esprits et des corps, surtout en pensant aux copains que j'avais pu me faire dans les pays de l'Est à l'occasion d'échanges estudiantins, et plus tard au Schloss Leopoldskron de Salzbourg dans un séminaire financier de relations publiques intéressées.


J'entends aujourd'hui les réserves imbéciles de tribuns communistes qui marquent leur territoire en critiquant l'anschluss de la République démocratique allemande par le chancelier Kohl. Il faut dire qu'à l'époque déjà la Gauche française s'offusquait de voir détruire un modèle, améliorable certes, mais tellement prometteur : Mitterrand partit en visite d'Etat à Pankow en décembre 89 pour souhaiter longue vie à la RDA, six semaines après l'ouverture de la Porte de Brandebourg !

Malgré les réticences franco-anglaises clairement exprimées, tout était déjà écrit. Les chancelleries étaient bien en retard sur le sentiment populaire profond qui appelait à la renaissance du vieux reich sous une forme démocratique et décentralisée comme on la connaissait à l'Ouest. Nul ne doutait de la réunification entre Allemands avec le nihil obstat américain qui entraînerait la renaissance de la capitale de Prusse - les Polonais exigeaient déjà des assurances pour la ligne Oder-Neisse que Bonn ne voulait pas confirmer jusqu'à ce les Alliés l'y obligent ; et in fine la translation des cendres de Frédéric-Guillaume et celles de Frédéric II à Sans-Souci.

Kohl et la Deutsche AG n'ont pas mégoté pour faire la réunification à l'avantage des Ossis, parité du deutschemark et du mark oriental non convertible, paiement à milliards de la réinstallation des troupes soviétiques en Russie, vaste plan de réhabilitation de l'économie orientale qui coûta si cher qu'il mit à genoux des pays du serpent monétaire européen comme la France de Bérégovoy. N'oublions pas quand même, parmi les acteurs décisifs de l'histoire, Mikhaïl Gorbatchov qui avait compris avant tout le monde que l'Union soviétique était un monstre débilité en fin de vie. Sans lui, rien n'aurait pu advenir, Moscou aurait écrasé dans le sang le soulèvement polonais Solidarność qui avait allumé la mèche mente de la désagrégation ! Il est le seul survivant en l'affaire !

C'est le moment d'entendre Mstislav Rostropovitch exprimant son intense émotion au pied du mur, deux jours après l'évènement :


Ta gueule, Monsieur Mélenchon !

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