La succession d'Angela Merkel tarde ! C'est le moins que l'on puisse dire tant la liquéfaction de la Chancellerie passe d'eau sous la porte. Y domine l'impression (vue de l'extérieur bien sûr) d'une gestion fébrile des affaires courantes qui se limiterait à la réorganisation des écuries légataires d'un pouvoir qui fait son mandat de trop. La pantalonnade parlementaire de Thuringe, la faille entre la CDU droitière et la CSU sociale doucement s'élargit, qui peut finir en fracture. La tuerie de Hanau, instrumentalisée comme jamais pour enfoncer le parti national-nationaliste Alternative für Deutschland, qui finalement ne fait pas plus dans le chauvinisme que ses cousins du cercle de Visegrád, donne du grain à moudre aux adversaires d'une Allemagne-puissance qui poussent à l'éternel repentir d'un cortège d'horreurs vieux de trois-quarts de siècle. Tout affaissement de l'Allemagne ne nous profite plus, nos économies sont interpénétrées et nos soucis extérieurs presque partout partagés, quel que soit le chancelier à poste. Et dans le compartiment de la défense, sans l'Allemagne, notre résistance concrète sur la béance du nord-est est plus que mal assurée, même si la géographie des guerres à venir modifie les espaces et la rose des vents.
Trois mandats "hambourgeois" de la chancelière Merkel ne sont pas parvenus à établir une diplomatie qui fasse la toise. La menace non voilée d'attaquer les importations de voitures allemandes aux Etats-Unis stoppe le gazoduc Northstream et vitrifie la riposte européenne aux contre-mesures américaines. A tel point qu'on se demande ce que fait aujourd'hui la République fédérale dans des cercles décisionnaires comme le format Normandie sur l'Ukraine, la table ronde à quatre sur Idlib et la nouvelle conférence euro-iranienne sur la bombe atomique des mollahs. Il suffira que le Département d'Etat fronce les sourcils pour que l'Allemagne obtempère afin de sauver VW, Daimler-Benz et BMW ; à moins qu'un seul tweet de la Maison Blanche n'enterre les décisions dans l'heure !
Eut-il suffi de ruser ? Plutôt que de douter à haute voix de l'engagement atlantique des Etats-Unis, ne valait-il pas mieux d'arbitrer les crédits budgétaires nationaux afin d'atteindre rapidement les fameux 2% PIB de dépenses militaires pour leur enlever un gage ? En plus, il ne s'agissait pas de réarmer, mais simplement remettre en fonctionnement de nombreux équipement arrêtés sur parc par défaut de pièces de rechange. Les taux d'immobilisation du matériel militaire de la Bundeswehr sont hallucinants. Une fois l'armée allemande réactivée, la force obtenue pouvait servir ensuite à combler le déficit de confiance germano-américain. Mais non ! Le complexe pacifiste a pris le dessus et l'effort fut confié aux "explications". Les choses pourraient changer si une CDU déportée à droite arrivait aux affaires et musclait sa stratégie, au moins pour bloquer la fuite d'électeurs vers les partis d'extrême-droite. Cela nous concerne directement.
Inutile de développer l'intérêt de conjuguer nos forces en période de basses eaux atlantiques, surtout après le départ des Anglais. Si la relation spéciale anglo-américaine est chahutée par le trumpisme échevelé du locataire de la Maison Blanche, elle demeure active avec le protocole nucléaire de la double-clé. Le Brexit anticipe une océanisation des forces britanniques même si les coopérations françaises perdureront ; mais c'est l'état d'esprit qui sera complètement changé : Britannia rule the waves ! Ceci nous pousse inexorablement vers la continentalisation du nôtre. Et en matière de guerre ouverte, se pose au-delà des moyens disponibles la question de l'intégration des corps ou simplement des états-majors, la seule alliance ne suffisant plus (à mon avis).
Sur cette question, l'initiative de M. Macron, qui n'a pas été repoussée à Berlin, consistant à avancer notre frontière sensible du Rhin à l'Elbe, milite pour l'intégration des états-majors continentaux. Les réticences allemandes sur nos opérations sahéliennes l'exclut pour nos clusters coloniaux. La fusion des corps quant à elle ne semble pas pertinente quoiqu'en ait voulu montrer la Brigade franco-allemande de Müllheim. Mais la standardisation des armes, calibres et procédures en cours ne nuira pas, ce que permet encore le combat OTAN. Reste la question de la langue d'emploi que nous ne traiterons pas aujourd'hui mais qui empêche l'intégration des unités élémentaires, compagnies/escadrons.
La conclusion de ce billet me fait remonter à mon année allemande de manœuvre avec le panzer grenadier bataillon entre bois en triangle et bois en croissant : on se sentait épaulés !
Paroles du SansSouci de la Légion
A la sortie de la caserne,
Il y a un vieux moulin.
Deux jolies filles habitent là,
Et chantent soir et matin.
La blonde c’est Véronica,
Et la brune c’est Marie.
Ces jolies filles sont les amours
De toute la compagnie.
Pira la la,
Pira la la...
Pira la la la la la la la la.
Pira la la...
Pira la la, Véronica Marie.
Pour toi Véronica,
Ha ! Ha ! Ha !
Pour toi Véronica,
Ha ! Ha ! Ha !
Pour toi Véronica,
Véronica Marie.
A la sortie de la caserne,
Il y a un vieux moulin.
Deux jolies filles habitent là,
Et chantent soir et matin.
La blonde c’est Véronica,
Et la brune c’est Marie.
Ces jolies filles sont les amours
De toute la compagnie.
Pira la la,
Pira la la...
Pira la la la la la la la la.
Pira la la...
Pira la la, Véronica Marie.
Pour toi Véronica,
Ha ! Ha ! Ha !
Pour toi Véronica,
Ha ! Ha ! Ha !
Pour toi Véronica,
Véronica Marie.
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