Ce titre dans "ce" blogue nous signale qu'il est mort. Sa vie fut, malgré ce qu'on va dire aujourd'hui, une légende faite d'intelligence aiguë comme disait Antoine Pinay, d'une autorité indiscutable et de grande vanité tout à la fois. Les gazettes lui ont reproché mille choses parce que son comportement distant mélangé à ses postures populistes attiraient naturellement l'antipathie du quatrième pouvoir. Et ce, sans parler de la particule que son père avait conquise de haute lutte au Conseil d'Etat où lui-même siégeait !
A ceux qui lui dénient encore d'avoir relevé un nom disparu par le biais d'une lointaine parentelle, je propose de consulter les almanachs nobiliaires pour mesurer l'ampleur de cette pratique, sans parler des particules de fantaisie qui font la dernière page du Journal officiel de la République française, et m'ont fait rire chaque matin pendant douze ans. Cette vanité a permis de restaurer le château d'Estaing et d'embellir ce village rouergat, cela me suffit à lui accorder pour l'avenir les pleines armes qu'il dessina pour un de ses petit-fils :
La presse va faire le bilan de sa présidence. Pour ce qui me concerne, je n'apporterais qu'une réflexion personnelle sur cette époque : malgré les évènements de 1968 qui avaient révélé la précarité sociale des classes laborieuses, Pompidou, président, avait déclaré que la modernisation du pays laisserait de côté les inadaptés aux emplois du futur. Ce fut sans doute la grosse erreur de son mandat car elle instilla la crainte de l'insécurité chez toutes les familles ouvrières et cette inquiétude diffuse devint le meilleur terreau des revendications démagogiques de Gauche, qui allaient être verbalisées dans le Programme commun de gouvernement, archaïque certes mais facile à comprendre. Giscard d'Estaing parvenu aux affaires en 1974 s'attela aux réformes sociétales dans le but déclaré de vider le Programme commun de sa substance, sauf que la chose en fut confiée aux comptables de son ancien ministère. Ils lissèrent si bien les courbes que les avancées en devinrent imperceptibles, avancées que les chocs pétroliers anéantirent. Le ministre Barre qui succéda au pétéradant Chirac, devint le héraut des sacrifices demandés au Labeur en contrepartie de nouvelles libertés pour les gens de biens (ceux qui avaient du bien). Les éléments précurseurs de la bombe de 1981 étaient réunis. Elle péta, parce que Giscard d'Estaing n'avait pas fait la révolution sociale que les évènements de 1968 exigeaient mais que les gaullistes de gauche avaient déjà indentifiée. On n'imagine peu aujourd'hui le retard que ce pays avait pris sur tous ses voisins dans les années 60 pour toutes choses de la vie courante, y compris un contrôle des changes tatillon alors que le budget de l'Etat était en équilibre. Sauf que la confiance n'y était pas, à tel point que le fameux "emprunt Giscard" gagé sur l'or de la Banque de France aurait été impraticable autrement.
Valérie Giscard d'Estaing fut un président représentant parfaitement l'élite française de l'époque dans ses qualités et ses travers. Il ne voyait la grandeur de la France qu'à travers celle de la Communauté européenne qu'elle dirigerait. Il fut le père du traité constitutionnel rejeté en 2005, qui, s'il avait gagné le référendum, lui aurait ouvert le chemin de la présidence d'une Europe nouvelle, fédérée sur une trajectoire de puissance. Paix à son âme.
A ceux qui lui dénient encore d'avoir relevé un nom disparu par le biais d'une lointaine parentelle, je propose de consulter les almanachs nobiliaires pour mesurer l'ampleur de cette pratique, sans parler des particules de fantaisie qui font la dernière page du Journal officiel de la République française, et m'ont fait rire chaque matin pendant douze ans. Cette vanité a permis de restaurer le château d'Estaing et d'embellir ce village rouergat, cela me suffit à lui accorder pour l'avenir les pleines armes qu'il dessina pour un de ses petit-fils :
La presse va faire le bilan de sa présidence. Pour ce qui me concerne, je n'apporterais qu'une réflexion personnelle sur cette époque : malgré les évènements de 1968 qui avaient révélé la précarité sociale des classes laborieuses, Pompidou, président, avait déclaré que la modernisation du pays laisserait de côté les inadaptés aux emplois du futur. Ce fut sans doute la grosse erreur de son mandat car elle instilla la crainte de l'insécurité chez toutes les familles ouvrières et cette inquiétude diffuse devint le meilleur terreau des revendications démagogiques de Gauche, qui allaient être verbalisées dans le Programme commun de gouvernement, archaïque certes mais facile à comprendre. Giscard d'Estaing parvenu aux affaires en 1974 s'attela aux réformes sociétales dans le but déclaré de vider le Programme commun de sa substance, sauf que la chose en fut confiée aux comptables de son ancien ministère. Ils lissèrent si bien les courbes que les avancées en devinrent imperceptibles, avancées que les chocs pétroliers anéantirent. Le ministre Barre qui succéda au pétéradant Chirac, devint le héraut des sacrifices demandés au Labeur en contrepartie de nouvelles libertés pour les gens de biens (ceux qui avaient du bien). Les éléments précurseurs de la bombe de 1981 étaient réunis. Elle péta, parce que Giscard d'Estaing n'avait pas fait la révolution sociale que les évènements de 1968 exigeaient mais que les gaullistes de gauche avaient déjà indentifiée. On n'imagine peu aujourd'hui le retard que ce pays avait pris sur tous ses voisins dans les années 60 pour toutes choses de la vie courante, y compris un contrôle des changes tatillon alors que le budget de l'Etat était en équilibre. Sauf que la confiance n'y était pas, à tel point que le fameux "emprunt Giscard" gagé sur l'or de la Banque de France aurait été impraticable autrement.
Valérie Giscard d'Estaing fut un président représentant parfaitement l'élite française de l'époque dans ses qualités et ses travers. Il ne voyait la grandeur de la France qu'à travers celle de la Communauté européenne qu'elle dirigerait. Il fut le père du traité constitutionnel rejeté en 2005, qui, s'il avait gagné le référendum, lui aurait ouvert le chemin de la présidence d'une Europe nouvelle, fédérée sur une trajectoire de puissance. Paix à son âme.
Pour ma part, je salue les avancées sociétales considérables, promues par un représentant de la droite "classique": l'émancipation des femmes (IGV, bien sûr, mais aussi compte bancaire!) la majorité à 18 ans (4 ans après 68!), démantèlement de l'ORTF, divorce par consentement mutuel, etc.
RépondreSupprimerD'un autre côté, je déplore la politique européenne (promotion du SME, ancêtre de l'euro, les bases de l'Europe supranationale) et , surtout, le début de l'immigration de masse avec l'institution du regroupement familial; à sa décharge, il n'a peut-être pas anticipé le raz de marée que cela entrainerait plus tard, et la trahison de Chirac ne lui a pas permis, du moins on peut le supposer, de corriger le tir lors d'un deuxième septennat .
Une observation: il sortait de l'ENA ( de Polytechnique aussi!). Quand on voit ce qui sort de l'ENA aujourd'hui, on mesure l'abime qui, en 60 ans, s'est creusé au niveau de l’enseignement et de l'éducation dans notre beau pays!
Valéry Giscard d'Estaing fut dévoré par sa vanité dès qu'il accéda au pouvoir. Il se crut empereur en son royaume (c'est une formule monarchiste typiquement française) et s'il fit de grandes choses, il ne mesura pas toujours les vraies limites de son hubris et méjugea la crise économique déclenchée par le second choc pétrolier - Barre n'appelait le peuple qu'à se serrer la ceinture pour que ses chiffres soient bons !
SupprimerOn n'arrive pas au pouvoir suprême sans orgueil. L'art est de ne pas décoller les pieds du sol comme l'avait réussi Pompidou.
Votre analyse du septennat est à la fois modérée et exacte.
RépondreSupprimerPour ce qui est du nom, la reprise était totalement normale, les Giscard ayant repris le nom d'une aïeule très proche, au contraire.
Il y a erreur pour ce qui concerne ces armoiries : elles sont portées et déclarées depuis bien longtemps, par le père de l'ancien président et par les membres de la génération du père.
Je vous remercie du compliment mais VGE n'a pas fait que parader, c'est un fait.
SupprimerL'aïeule d'Estaing n'est pas si "proche". Elle était la fille bâtarde du marquis de Saillans, père de l'amiral qui, sans postérité, en fit son héritière en droits et titres. Passée par l'alcôve du Bien Aimé, elle traversa la Révolution et s'éteignit sous la Restauration sans pouvoir transmettre son nom mais eut le temps d'être la marraine d'une fille Destaing que son père eut la bonne idée de baptiser des mêmes prénoms que la marraine, jusqu'à usurper ensuite la particule pour faire chic. Quand Edmond Giscard exhume la particule au siècle suivant, il relève un nom "augmenté" par Jean Destaing, porté sans titre par sa fille, Mme de La Tour Fondue, ce qui prête à sourire, mais c'était chose fréquente sous la IIIè République. La vanité de la démarche est particulière puisque n'y est attaché aucun titre de noblesse. Personnellement, si la particule leur fait tant plaisir, disons que la famille l'a bien méritée pour services rendus à l'Etat.
Concernant les armes de famille, sans doute fus-je induit en erreur par Frédéric Giscard d'Estaing, petit-fils du défunt, qui édita ces armoiries pour lui-même en 2006. Quatorze ans plus tard, je ne retrouverai pas la source, donc je vous crois. Elles sont très belles, même s'il n'y a rien d'héraldique, et pour cause. Merci de votre commentaire.