vendredi 22 janvier 2021

Un bout de chemin avec Enzo Sandré

Enzo Sandré chez Grégory Roose


Qui est-il, où est-il, loup y es-tu, que fais-tu ? Qu'importe au moment. C'est ce qu'il dit qui a de l'intérêt, beaucoup d'intérêt. Et il le dit sans l'emphase du mandarin en chaire, du prof d'amphithéâtre, du conférencier pénétré en salle de trente pelés ; mais simplement, avec conviction, calme et précision. Il faut dire que je suis un peu lassé des penseurs-conférenciers royalistes que l'on précède tout au long de l'exposé. Je ne citerai personne mais les radoteurs se reconnaîtront ; ils ont remarqué déjà ma chaise vide mais par chance on en perd chaque année, la régénérescence étant naturelle comme dans le modèle monarchique français. Arrive sur le marché de l'agitation royaliste du sang nouveau ; Enzo Sandré est typique de ce regain. De quoi s'agit-il maintenant ?

Notre ami Grégory Roose (qu'il faut remercier) a eu la bonne idée, ou s'est laissé convaincre, d'inviter sur sa chaîne pscp.tv un jeune cadre de l'Action française. Si celui-ci ne manie pas la rhétorique comme un tribun sous les préaux (et c'est tant mieux), Grégory Roose ne pourrit pas l'entretien comme aime à le faire Jean-Marc Morandini en hachant le discours, au plaisir de se faire valoir devant ses invités ; il le fit récemment avec Marion Maréchal-Le Pen - que le diable le mette ! Ceci dit, vous regarderez l'entretien de 48 minutes à la fin de ce petit billet en cliquant ici* ; on ne s'ennuie pas une minute. Mais nous allons sauter tout de suite à l'appel final qui aborde la réflexion stratégique !

Elle s'adresse à tous les patriotes, tous les natios : fédérez-vous pour prendre le pouvoir comme savent si bien le faire vos adversaires, leur dit M. Sandré. Il n'est pas sûr qu'il s'adresse aux partis, éternels perdants de la droite dure à l'enseigne de la porte battante, mais plutôt aux mouvements d'exaspérés qui précipitent de temps en temps en insurgés, à l'occasion des erreurs manifestes de gouvernance du pays. Il faut dire que si l'Etat républicain fait les choses, il les fait souvent mal et nous montre parfois un don d'accumulation rare en bêtises comme dans sa lutte désespérée contre le coronavirus chinois. Prendre le pouvoir se fit, se fait et se fera de force, aurait dit le Martégal. Le dernier coup fut fondateur de la Cinquième en 1958 ; on l'oublie. Le coup de force sera institutionnel (par les urnes) ou résoudra une situation de désordre général devenue ingérable, comme une insurrection sanglante dans la capitale, un soulèvement anarchiste dans les banlieues des métropoles, une banqueroute complète ruinant l'épargne des ménages, la subversion allogène débordant les pouvoirs publics. Saisir le pouvoir pour asseoir une autorité d'ordre sauvera la république (avec une minuscule au sens de "chose publique"), et si le changement de paradigme s'avère être la pré-condition de la survie de l'Etat-nation France, pourquoi devrait-on s'en priver ? Pour l'article 89 ? c'est risible si tout s'effondre. Mais M. Sandré y met trois conditions :
Un peuple non hostile qui laisse passer les étendards ; une occasion convoquant l'ordre comme dans les exemples ci-avant ; un appareil politique prêt à convertir sans délai l'opportunité en pouvoir établi. J'y ajouterais s'il me le permet, la vitesse d'exécution. M. Sandré ne fait qu'amorcer ces points dans l'entretien de Grégory Roose parce que c'est sa spécialité dans les ateliers AF, mais on peut retrouver le développement ad hoc sur les sites du mouvement.
Les cinq dernières minutes de l'entretien ci-dessous :



Si au débouché de la convergence des patriotes, la fenêtre d'opportunités étant ouverte, il fallait un protocole pour choisir l'impétrant, le Piéton suggère de s'en remettre à l'ordre naturel plutôt que dynastique, ordre naturel asséné maintes fois sur ce blogue : Ne nous inquiétons pas du premier à Reims, acclamons plutôt le dernier debout à Paris ! Sur les ruines fumantes ? Pour sûr, Enzo Sandré a buché le concept maurrassien pour arriver aux affaires par tous moyens même légaux. A partir de là, la brutalité des événements que l'on pourrait anticiper ne laissera aucune place au prétendant qui du bout des lèvres assure aujourd'hui ses partisans de sa parfaite attention en cas d'appel le jour venu... Parce que "le jour venu", il n'y aura aucun atermoiement, aucune hésitation, pas de voyage à Goritz, on n'attendra aucune réponse, aucune question ne sera posée. Ce sera juste un stick qui passera la porte. Ce "jour venu" ne fera pas 24 heures ! Acceptez-en l'augure, Messeigneurs les princes de la grande maison. Candidatez au surgissement certes, mais ne croyez pas tout ce que vous racontent vos courtisans. Sans doute est-ce d'un athlète dont nous aurons besoin au départ, plus que d'un penseur... et d'un peu de chance aussi. A moins que ce pays ne soit redevenu entretemps ce paradis qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être, à voir son capital d'atouts, le génie de son peuple et son étincellante beauté.

* Lien de l'entretien intégral chez Grégory Roose : youtu.be/kz5c7m0qFIA

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