J'ai une question au fond de la salle. Oui ?
- Que pensez-vous des résultats globaux aux cantonales et régionales d'hier ?
Je vous remercie, même si votre question me prend de court et j'insisterai sur un point particulier :
La victoire inespérée du parti abstentionniste (66% de moyenne) signale un désappétit des veaux pour la démocratie directe puisque ce sont des circonscriptions gestionnaires de notre quotidien qui recueillent les effets du désenchantement politique. Certes la participation augmente pour l'élection présidentielle, mais chacun sait qu'il y a toujours plus de parieurs au Grand Prix d'Amérique qu'habituellement ! Les Français aiment le show, vont aux arènes et manifestent bruyamment ! Mais peuple immature s'il en fut (dix régimes en deux siècles), il boude l'expression de ses choix quand on les lui demande. D'accord ! la classe politique n'est pas affriolante (un peu de charité chrétienne nous engage à ne pas poursuivre l'inventaire), et le mode de scrutin est compliqué à dessein pour faire émerger des majorités construites sur le trafic d'intérêts - inutile d'expliquer le truc à un étranger. Mais s'agissant de la gestion publique de notre vie intime dans les domaines les plus personnels, on aurait pu s'attendre à une affluence "normale", quelles que soient les difficultés de l'heure.
Deux résultats méritent un coup de lampe, qui vont à contre-courant des incantations en plateaux d'hier soir. La France insoumise et les partis révolutionnaires traditionnels se sont liquéfiés ; ce qui n'empêche pas les adeptes de M. Mélenchon de continuer à parader malgré le vacarme de la crécelle à lépreux qui les suit. Le Rassemblement national se vautre certes, malgré une présence médiatique soutenue pour les raisons propres au pouvoir central en vue de la présidentielle de 2022, mais il fait des scores raisonnables aux cantonales puisqu'il vire en tête dans de nombreux départements. Pour mémoire : dans le Nord, le Pas-de-Calais, l'Aisne, la Marne, l'Essonne, l'Aube, la Moselle, l'Yonne, la Côte d'Or, le Doubs, l'Alsace, le Cher, le Loir et Cher, la Gironde, les Pyrénées orientales, l'Hérault, le Gard, les Bouches du Rhône, le Vaucluse et le Var. Certes au second tour, leurs adversaires peuvent regrouper des voix pour passer devant et gagner les bonifications au premier arrivé. Mais c'est un signe.
Côté Bolivariens, c'est moins brillant. Par exemple en Aveyron : malgré les pressions énormes sur l'emploi industriel qui ont poussé un peu plus fortement qu'ailleurs les électeurs vers les bureaux de vote (56,72% d'abstention seulement), avec un déplacement tonitruant du lider Mélenchon à Viviez chez SAM, LFi fait 0,66% et la Gauche unie, 2,72% derrière le PCF à 3,35% ! La confiance n'est pas là. Et plus généralement il aura fallu le fin minois de Clementine Autain en région parisienne pour que les Insoumis se sortent le cul des ronces ! Cela augure mal de la suite pour le Ché dont personne ne veut, sauf les sondeurs !
On pourrait faire cent lignes sur le désintérêt des Français pour une démocratie confisquée par les appareils - ils sont les Gilets jaunes des ronds-points - mais il sera difficile aux tenants de la démocratie directe de réveiller les morts. Une démocratie sans électeurs tournera vite à la kleptocratie par le phénomène de l'entre-soi. Les Français dans leur grande majorité vomissent leur classe politique. Il faut dire qu'elle ruine le pays en continu, ne sachant ni le gouverner ni le réformer. Quoiqu'il en pense, le prestige de M. Macron en a pris un sacré coup dans les enceintes internationales (lire la presse étrangère), autant sinon plus que la gifle de Tain. L'indice de popularité extravagante créé par les instituts se transforme en indice d'hilarité !
- Que pensez-vous des résultats globaux aux cantonales et régionales d'hier ?
Je vous remercie, même si votre question me prend de court et j'insisterai sur un point particulier :
La victoire inespérée du parti abstentionniste (66% de moyenne) signale un désappétit des veaux pour la démocratie directe puisque ce sont des circonscriptions gestionnaires de notre quotidien qui recueillent les effets du désenchantement politique. Certes la participation augmente pour l'élection présidentielle, mais chacun sait qu'il y a toujours plus de parieurs au Grand Prix d'Amérique qu'habituellement ! Les Français aiment le show, vont aux arènes et manifestent bruyamment ! Mais peuple immature s'il en fut (dix régimes en deux siècles), il boude l'expression de ses choix quand on les lui demande. D'accord ! la classe politique n'est pas affriolante (un peu de charité chrétienne nous engage à ne pas poursuivre l'inventaire), et le mode de scrutin est compliqué à dessein pour faire émerger des majorités construites sur le trafic d'intérêts - inutile d'expliquer le truc à un étranger. Mais s'agissant de la gestion publique de notre vie intime dans les domaines les plus personnels, on aurait pu s'attendre à une affluence "normale", quelles que soient les difficultés de l'heure.
Deux résultats méritent un coup de lampe, qui vont à contre-courant des incantations en plateaux d'hier soir. La France insoumise et les partis révolutionnaires traditionnels se sont liquéfiés ; ce qui n'empêche pas les adeptes de M. Mélenchon de continuer à parader malgré le vacarme de la crécelle à lépreux qui les suit. Le Rassemblement national se vautre certes, malgré une présence médiatique soutenue pour les raisons propres au pouvoir central en vue de la présidentielle de 2022, mais il fait des scores raisonnables aux cantonales puisqu'il vire en tête dans de nombreux départements. Pour mémoire : dans le Nord, le Pas-de-Calais, l'Aisne, la Marne, l'Essonne, l'Aube, la Moselle, l'Yonne, la Côte d'Or, le Doubs, l'Alsace, le Cher, le Loir et Cher, la Gironde, les Pyrénées orientales, l'Hérault, le Gard, les Bouches du Rhône, le Vaucluse et le Var. Certes au second tour, leurs adversaires peuvent regrouper des voix pour passer devant et gagner les bonifications au premier arrivé. Mais c'est un signe.
Côté Bolivariens, c'est moins brillant. Par exemple en Aveyron : malgré les pressions énormes sur l'emploi industriel qui ont poussé un peu plus fortement qu'ailleurs les électeurs vers les bureaux de vote (56,72% d'abstention seulement), avec un déplacement tonitruant du lider Mélenchon à Viviez chez SAM, LFi fait 0,66% et la Gauche unie, 2,72% derrière le PCF à 3,35% ! La confiance n'est pas là. Et plus généralement il aura fallu le fin minois de Clementine Autain en région parisienne pour que les Insoumis se sortent le cul des ronces ! Cela augure mal de la suite pour le Ché dont personne ne veut, sauf les sondeurs !
On pourrait faire cent lignes sur le désintérêt des Français pour une démocratie confisquée par les appareils - ils sont les Gilets jaunes des ronds-points - mais il sera difficile aux tenants de la démocratie directe de réveiller les morts. Une démocratie sans électeurs tournera vite à la kleptocratie par le phénomène de l'entre-soi. Les Français dans leur grande majorité vomissent leur classe politique. Il faut dire qu'elle ruine le pays en continu, ne sachant ni le gouverner ni le réformer. Quoiqu'il en pense, le prestige de M. Macron en a pris un sacré coup dans les enceintes internationales (lire la presse étrangère), autant sinon plus que la gifle de Tain. L'indice de popularité extravagante créé par les instituts se transforme en indice d'hilarité !
Peut-être que les "morts" vont réveiller les vivants. J'ai fait le choix de ne pas aller voter tout simplement pour que le "parti abstentionniste" puisse se faire entendre. Les parties s'approprient toutes les élections et il est donc impossible de trouver autour de soi, au niveau d'un département par exemple, des hommes de valeurs qui pourraient facilement représenter le peuple local. Non, il faut un label à mettre sur tout candidat et cela n'a plus aucun sens, du moins pour moi. Je voudrais voter pour un homme (ou une femme), mais pas dans le cadre d'une "mini présidentielle".
RépondreSupprimerMême si la formule est une heureuse figure de style, il n'y a pas de "parti" abstentionniste. La composition de l'abstention est trop diverse et variée. Par contre on a les prémices d'une dépolitisation. Les Français sont assommés de débats d'une totale vacuité, portés au paroxysme par les chaînes d'information en continu qui y cherchent de l'audience à des buts purement mercantiles. Le tapage médiatique est infernal et bienheureux sont les abonnés aux centaines de chaînes télé des fournisseurs d'accès actuels, sans parler de Netflix. Qui supporte encore les éditocrates en cour, les Barbier, Malherbe, Saillet, Zeribi...... voire même Zemmour et son orgue de barbarie ?
SupprimerTiens ! Il y avait un très bon film américain sur TF1-Series (canal 20) hier soir : Night Run !
Les gens que je croise souhaitent être gouvernés par des gens honnêtes et compétents, qui ne leur ressemblent pas forcément. Ca contredit le discours d'extrême gauche qui avance des candidats incultes, juste formés à la logique marxiste de parti.
RépondreSupprimerLes politiques qui se présentent aux élections ne permettent pas une sélection populaire parce qu'ils sont trop formatés dans leurs propos, ennuyeux pour tout dire, rasants à l'image des ministres !
René
Les politiques honnêtes et compétents existent, mais se découragent vite à vivre dans la crasse mentale et une certaine corruption de la nomenklature. J'ai l'exemple du député UMP des Yvelines, Arnaud Richard, qui n'a pas renouvelé en 2017, écoeuré du miliue dans lequel il s'était investi corps et âme durant toute la législature ; il y en a d'autres. La politique au fond, c'est salissant !
SupprimerSans me faire aucune illusion sur la petite politique et les élections, je continue de voter pour au moins voter « contre ». Je fais un geste électoral par défaut en visant à écarter ceux qui me paraissent les plus nocifs du moment. Le lendemain, c’est le résultat du perdant qui m’intéresse en espérant que ce sera celui que j’ai voulu écarter. L’abstention ou le vote nul ne me semblent pas efficaces car un régime comme celui de Macron cherche justement à ne plus voir personne dans les isoloirs. Si plus personne ne va voter, à quoi bon organiser des élections ? Macron se dira alors : supprimons les élections ! Or, c’est quand même une part de notre liberté politique, certes toute relative j’en conviens.
RépondreSupprimerVotre démarche est sensée. A s'inscrire dans le processus (n'oublions pas que l'inscription sur les listes électorales est volontaire après le premier déménagement), il convient d'exercer son droit, sans qu'on puisse démontrer que ce soit un devoir. Mais on peut disparaître des listes. Entre 3 et 8% des citoyens en âge de voter ne sont pas inscrits selon le récolement des préfectures. On peut memoriser 5%.
SupprimerOn fera son plus grand profit du billet de Frédéric Saint Clair sur les élections de dimanche dernier dans la Revue politique et parlementaire. Ce peuple dont Proudhon se gaussait a infligé son caprice à une classe politique liquide : Régionales 2021 ou le ridicule démocratique !
RépondreSupprimerLes commentaires ci - dessus semblent prouver que le désintérêt porte sur les politiques, non sur la politique. Deux suggestions pour ramener les électeurs dans l'isoloir : décréter le vote obligatoire sous peine d'amende (par exemple, 135€....); limiter à deux, consécutifs ou non, le nombre de mandats électifs des élus .
RépondreSupprimerCe qui peut marcher chez les Belges ne garantit pas une expression 'démocratique' en Gaule. Déjà, le nombre d'inscrits peut s'effondrer, et les enveloppes de vote cacher des clichés porno insoutenables au dépouillement :)
SupprimerD'accord pour cessez le carriérisme politique ! surtout quand on voit où la caste professionnelle a mené le pays. Le plus gros problème, après les strates administratives qui floutent le paysage administratif et les responsabilités, est que l'emploi politique est majoritairement ciblé par des demi-habiles et autres malins ayant échoué ailleurs. Il suffit d'avoir de la gueule, même avec un cerveau de moineau.