vendredi 24 décembre 2021

Noël Noël !

crèche de Noel

Au-delà de la Nativité qui occupait la messe de minuit et faisait chanter les anges dans nos campagnes, Noël était une fête considérable pour les petits et les grands (nostalgie). Comme on n'offrait jadis de cadeaux que deux fois par an, pour l'anniversaire de chacun et pour la Noël, l'attente et la surprise étaient des évènements qui marquaient les mémoires. Aujourd'hui, le cadeau est un simple clic ! Amazon fait le reste.
Chez les grands, la coutume du Midi voulait qu'à la Noël on solde les comptes. Les artisans éditaient leurs factures qui se réglaient rubis sur l'ongle, et on remettait leurs dettes aux indigents. Mais rien n'était plus formidable que le réveillon de Noël sur une table décorée. C'est tout ce qu'il en reste aujourd'hui. La bouffe et un sapin qui clignote, quoique rien ne puisse valoir les christmas anglais !


Pastres, pastretas, desrevelhatz vos, pecaire, pastres, pastretas, desrevelhatz vos !
Que vòstra maire, a besonh de vos, pecaire, que vòstra maire a besonh de vos.
Dins un estable prèp de Betelèm, pecaire, dins un estable prèp de Betelèm,
S'es acochada sus un pauc de fen, pecaire, s'es acochada sus un pauc de fen.
Los pastres venon, ambe sos anhèls, pecaire, los pastres venon, ambe sos anhèls,
A l'enfant Jèsu, òfron lo plus bèl, pecaire, a l'enfant Jèsu, òfron lo plus bèl.
Los mages venon, ambe sos tresòrs, pecaire, los mages venon, ambe sos tresòrs,
Li òfron la mirra, l'encens amai l'òr pecaire, li òfron la mirra, l'encens amai l'òr.
Ieu que siái paure, que n'ai pas lo sòu, pecaire, ieu que siái paure, que n'ai pas lo sòu,
Li ofri mon arma, ambe tot mon còr, pecaire, li ofri mon arma, ambe tot mon còr.


agneau tapisserie


Pour marquer la soirée, quoi de mieux qu'un conte de Noël venu de la forêt.

La Maison qui bouge d'Agnès Bertron
(version conjugée)

Pépé Coulou, l'ami des petites bêtes de la forêt, mourut. Sa maison, vidée de ses meubles par les voisins et le reste par les chemineaux, fut abandonnée en haut de la colline.
Alors, un matin d'automne, par une fenêtre entrouverte, oiseaux, écureuils, lapins et souris s'y installèrent pour passer l'hiver. Nombreux sans doute, chacun trouva sa place. Les oiseaux prirent la chambre du haut, les lapins s'étalèrent au salon, les écureuils envahirent la cuisine, les souris se glissèrent dans les coins, au grenier, et sous le plancher.
Ensuite, chacun s'organisa : les oiseaux répétèrent de grands airs pour animer les veillées. Les lapins firent des réserves de bois pour la cheminée. Les écureuils remplirent de fruits tous les placards et toutes les casseroles de la cuisine et on nomma les souris "gardiennes du logis".
Quand la neige arriva, les animaux étaient à l'abri et sans souci.

Mais un jour, une belle dame vint visiter la maison pour l'acheter.
Les souris donnèrent l'alerte.
Les animaux ne voulaient pas être chassés, et retourner se geler dans la forêt. Alors ils eurent une idée.
Chacun se cacha, se mit en place.
Et quand la dame entra, aussitôt la maison se mit à bouger.
Le plancher se mit à grincer, le toit à danser, les portes se mirent à claquer et les murs tremblèrent.
Quelle agitation du sol au plafond !
La belle dame eut une peur bleue. Elle s'enfuit en criant :
- Non merci, pas question !
Les animaux quittèrent leurs cachettes. Ils rirent à s'étrangler du bon tour qu'ils venaient de jouer.
Chaque fois que quelqu'un vint visiter la maison, les animaux rejouèrent leur comédie.
Partout on dit alors que la-maison-qui-bouge était hantée, et plus personne ne voulut y habiter.

Un soir de décembre où le vent soufflait et où la neige tombait sans arrêt, Léon, un vagabond, poussa la porte de la maison.
Epuisé de froid et de faim, il s'écroula sur le plancher.
Les animaux commencèrent leur numéro. La maison bougea comme il faut, mais Léon n'en fut pas du tout effrayé : parce qu'il ronflait si profondément qu'il ne sentit pas la maison bouger.
Pas moyen de le réveiller.
Les souris étaient intriguées. Elles approchèrent en catimini. Puis les écureuils, les oiseaux et les lapins aussi.
Ils entourèrent le vagabond. Les lapins virent qu'il avait froid avec ses habits troués. Alors ils se serrèrent contre lui pour le réchauffer de leur fourrure. Les écureuils virent, à ses joues creuses, qu'il n'avait rien mangé. Vite, ils préparèrent un repas de fruits secs.
On fit une flambée dans la cheminée. Les souris mirent le couvert et les oiseaux répétèrent un concert.

Petit à petit, Léon se réchauffa. Ses joues redevinrent roses.
Il ouvrit les yeux. Il ne comprenait pas. Il se croyait dans un rêve.
Mais les oiseaux chantèrent et les lapins le conduisirent par la manche jusqu'à la cheminée. Les écureuils et les souris servirent le dîner.
Alors Léon vit qu'il ne rêvait pas.
C'était Noël, cette nuit-là.
Dans la maison qui bouge, aussi, ce fut Noël, cette nuit-là, pour des animaux amis et pour Léon le vagabond.
Noël, Noël, les oiseaux, les écureuils, les lapins et les souris comprirent alors que si Léon pleurait un peu, c'est qu'il était heureux.

vieille maison en forêt


*** JOYEUX NOËL***



[1995°]

3 commentaires:

  1. "Buoni Calena" c'est comme ca qu'on le dit en Nissart. Les Provençaux (et les gavots du haut pays) disent "Buoni Nouvé" Pourquoi cette différence entre peuples qui partagent une langue similaire? Parce que les Niçois font référence aux "calendes" qui ramène au solciste d'hiver Vieille réminiscence païenne qu'on ne retrouve chez aucun des voisins qu'ils soient Corses, Ligures ou Piémontais

    BUONI CALENA, donc et longue vie à RA le seul blog occitano-royaliste

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    Réponses
    1. BON NADAL aux Impériaux (toute la rive droite du Rhône jusqu'à la neige) et d'abord à la Fidelissima.

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  2. Définition du La Châtre de 1854 :
    OCCITANIE. Géogr. Se disait autrefois pour désigner poétiquement les provinces du midi de la France. La fertile Occitanie.
    Ô riante Gascogne, ô riche Occitanie,
    Moins fertile cent fois en fruits qu'en hâbleries.
    (Picard.)

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