Un des premiers billets de 2005, qui faisait une large part à l'émotion d'Emmanuelle de Dampierre, grand-mère de Louis-Alphonse de Bourbon, fut écrit sur la titulature d'Anjou de Charles-Philippe d'Orléans par son oncle Henri VII d'Orléans. Il fut repris en référence sous la cote 26 dans la notice Wikipedia du précité.
C'est de la dispute d'Anjou qu'il s'agit à nouveau, pour la venue à Paris de Louis de Bourbon cette semaine, et ce billet-ci n'est que la revendication d'une certaine crédibilité à soigner chez nos princes pour faciliter la tâche du mouvement royaliste. D'Albufera à Uzès, il y a trente-trois ducs réguliers héréditaires français, plus quatre non patentés chez les d'Arenberg, les Riquet de Caraman, les Pérusse des Cars et ceux de La Rochefoucaud (source). Tous les autres sont purement décoratifs.
Tous les titres créés après l'extinction de la monarchie sont réputés de courtoisie, sinon "en attente", une façon élégante de dire "de fantaisie". Aussi est-il convenu d'en prendre son parti et d'en sourire, sauf à voir se lever une querelle de ducs qui empoisonne le microcosme royaliste déjà partagé entre deux dynasties concurrentes, sinon trois quand on met dans la crécelle la maison de Parme. Dans la querelle d'Anjou, on peut regretter que le feu comte de Paris ait manqué à l'étiquette qui veut qu'on ne reprenne pas un titre déjà porté dans la grande famille du vivant de son titulaire, comme on le fait des prénoms dans toute famille roturière. Elémentaire, mon cher Watson. Cette faute de carre, après bien d'autres, a créé quelques difficultés mondaines au prétendant d'alors qui s'est attiré les ricanements de branches adjacentes à la maison de Bourbon. Entretemps, c'est le duc d'Anjou Louis-Alphonse de Bourbon de la branche aînée qui présidera samedi prochain la messe de requiem pour Louis XVI à Saint-Denis et le lendemain à la Chapelle expiatoire de Paris, et pas le neveu d'Orléans à qui personne n'a pensé.
C'est aussi une forme d'orgueil à peu de frais qui avait poussé Henri VII d'O. à créer pour lui-même un titre de "duc de France" évoquant le duc des Francs mérovingiens Pépin (645-714), France voulant dire à cette époque "la plaine de France", un vaste territoire plat s'étendant au nord de Paris où est implanté aujourd'hui le premier complexe aéroportuaire continental. D'ailleurs "Stade de France" veut-dire la même chose. Donc le duc de la Plaine a adoubé son neveu du titre de duc d'Anjou, déjà porté depuis l'entre-deux-guerres par la branche déposée de la maison d'Espagne dans l'intention de renouer avec ses racines. Le manque d'à-propos n'a surpris personne pour qui le connaissait, et le titre conféré n'est pas reconnu au Bottin et je doute fort qu'il soit inscrit dans l'annuaire de la noblesse française. Pour enfoncer le clou et le neveu, il le nomma Grand maître de l'Ordre équestre et latéral de Saint-Lazare de Jérusalem pour le prestige d'un bel uniforme et la position sociale à compte d'autrui. Dur dur !
Il eut été préférable, pour la prestance avantageuse de Mgr Charles-Philippe, qu'il garde sa titulature dans un tiroir comme un Laï See de nouvel an et évite de la promener partout, jusqu'à en affubler sa chère et tendre Diane, déjà duchesse de Cadaval au Portugal. Mais de ce côté, les choses pourraient changer si la duchesse en vient à raccourcir son titre, comme le disent les tricoteuses de Noblesse&Royautés.
Pour les royalistes de mon âge et ceux de la génération précédente pour laquelle il était sourd-muet, le duc d'Anjou était l'aîné de la maison de Bourbon, espagnol certes, mais héritier présomptif de plein droit de la couronne disparue, par Philippe V d'Espagne, duc d'Anjou et cadet du Grand Dauphin de France. J'insiste sur "disparue", ce qui signale quand même la vanité de la posture. Autrement dit, le titre de courtoisie d'Anjou, revenu en France par la branche d'Orléans sans historicité, en manque singulièrement ! Ne pourrait-on suggérer à ces messieurs déposés qu'il serait cent fois plus simple que le prétendant d'Orléans prenne le titre de "duc d'Orléans" et le prétendant légitimiste prenne celui de "duc de Bourbon". D'autant que le titre de Paris n'a pas survécu au comte Othon (†1032), pas plus que celui de duc de France qui lui n'a jamais existé. Que les princes redeviennent sérieux et nous étudierons avec la meilleure bienveillance leurs qualifications dans l'emploi. Qu'ils cessent le trafic de décorations, les ordres de chevalerie sans monture, les titres ronflants cotisés qui cachent mal leur impécuniosité chronique. L'autorité naturelle n'a besoin d'aucun titre ; à croire qu'ils en manqueraient. En attendant qu'ils se posent sur terre, revoyons dans la lucarne Le Petit Duc (1878) de Meilhac, Halévy et Lecocq qui, aux dires des critiques de la Belle Epoque, fut un enchantement d'opérette.
C'est de la dispute d'Anjou qu'il s'agit à nouveau, pour la venue à Paris de Louis de Bourbon cette semaine, et ce billet-ci n'est que la revendication d'une certaine crédibilité à soigner chez nos princes pour faciliter la tâche du mouvement royaliste. D'Albufera à Uzès, il y a trente-trois ducs réguliers héréditaires français, plus quatre non patentés chez les d'Arenberg, les Riquet de Caraman, les Pérusse des Cars et ceux de La Rochefoucaud (source). Tous les autres sont purement décoratifs.
Charles-Philippe d'Orléans |
C'est aussi une forme d'orgueil à peu de frais qui avait poussé Henri VII d'O. à créer pour lui-même un titre de "duc de France" évoquant le duc des Francs mérovingiens Pépin (645-714), France voulant dire à cette époque "la plaine de France", un vaste territoire plat s'étendant au nord de Paris où est implanté aujourd'hui le premier complexe aéroportuaire continental. D'ailleurs "Stade de France" veut-dire la même chose. Donc le duc de la Plaine a adoubé son neveu du titre de duc d'Anjou, déjà porté depuis l'entre-deux-guerres par la branche déposée de la maison d'Espagne dans l'intention de renouer avec ses racines. Le manque d'à-propos n'a surpris personne pour qui le connaissait, et le titre conféré n'est pas reconnu au Bottin et je doute fort qu'il soit inscrit dans l'annuaire de la noblesse française. Pour enfoncer le clou et le neveu, il le nomma Grand maître de l'Ordre équestre et latéral de Saint-Lazare de Jérusalem pour le prestige d'un bel uniforme et la position sociale à compte d'autrui. Dur dur !
Il eut été préférable, pour la prestance avantageuse de Mgr Charles-Philippe, qu'il garde sa titulature dans un tiroir comme un Laï See de nouvel an et évite de la promener partout, jusqu'à en affubler sa chère et tendre Diane, déjà duchesse de Cadaval au Portugal. Mais de ce côté, les choses pourraient changer si la duchesse en vient à raccourcir son titre, comme le disent les tricoteuses de Noblesse&Royautés.
Pour les royalistes de mon âge et ceux de la génération précédente pour laquelle il était sourd-muet, le duc d'Anjou était l'aîné de la maison de Bourbon, espagnol certes, mais héritier présomptif de plein droit de la couronne disparue, par Philippe V d'Espagne, duc d'Anjou et cadet du Grand Dauphin de France. J'insiste sur "disparue", ce qui signale quand même la vanité de la posture. Autrement dit, le titre de courtoisie d'Anjou, revenu en France par la branche d'Orléans sans historicité, en manque singulièrement ! Ne pourrait-on suggérer à ces messieurs déposés qu'il serait cent fois plus simple que le prétendant d'Orléans prenne le titre de "duc d'Orléans" et le prétendant légitimiste prenne celui de "duc de Bourbon". D'autant que le titre de Paris n'a pas survécu au comte Othon (†1032), pas plus que celui de duc de France qui lui n'a jamais existé. Que les princes redeviennent sérieux et nous étudierons avec la meilleure bienveillance leurs qualifications dans l'emploi. Qu'ils cessent le trafic de décorations, les ordres de chevalerie sans monture, les titres ronflants cotisés qui cachent mal leur impécuniosité chronique. L'autorité naturelle n'a besoin d'aucun titre ; à croire qu'ils en manqueraient. En attendant qu'ils se posent sur terre, revoyons dans la lucarne Le Petit Duc (1878) de Meilhac, Halévy et Lecocq qui, aux dires des critiques de la Belle Epoque, fut un enchantement d'opérette.
Catoneo dit LeGrand
Duc de Kardaillac et des Chats
Mestre de Camp au Royal-Artillerie
Capitaine de l'Infanterie de Marine
Abonné au Gaz et à l'Eau
Propriétaire
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.