Avant-propos
Du bruit dans le Landerneau politique parisien, le doyen d'âge est originaire de l'Algérie française, d'Oran précisément. Il lui a suffit d'évoquer la rupture de 1962 et le mal qu'elle lui fit pour que les grandes voix de la république couchée s'émeuvent et qualifient ce moment de "génant". Il leur en faut si peu ! Ce vieux militant du Front national n'a pas exalté l'OAS ou la colonisation, non ! Il a juste fait comprendre qu'il venait de là-bas contre son gré. José Gonzalez, parfaitement honorable, a sa fiche Wikipedia. Voici son discours pour vos archives.
Du bruit dans le Landerneau politique parisien, le doyen d'âge est originaire de l'Algérie française, d'Oran précisément. Il lui a suffit d'évoquer la rupture de 1962 et le mal qu'elle lui fit pour que les grandes voix de la république couchée s'émeuvent et qualifient ce moment de "génant". Il leur en faut si peu ! Ce vieux militant du Front national n'a pas exalté l'OAS ou la colonisation, non ! Il a juste fait comprendre qu'il venait de là-bas contre son gré. José Gonzalez, parfaitement honorable, a sa fiche Wikipedia. Voici son discours pour vos archives.
Allocution du doyen d'âge à l'Assemblée nationale lors de la séance du 28 juin 2022
Monsieur le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement, mes chers collègues, c’est avec émotion et solennité que je m’exprime aujourd’hui, ayant le vénérable privilège d’être le doyen de notre assemblée.
Sans attendre, j’adresse à chacune et chacun d’entre vous, élus de métropole, élus d’outre-mer et représentants des Français du monde, mes plus sincères félicitations pour son élection ou sa réélection (applaudissements).
J’ai, en ces moments, une pensée toute particulière pour ceux qui m’ont précédé dans cet inestimable honneur d’ouvrir la première séance d’une législature, en particulier pour le vénérable parlementaire que fut Édouard Frédéric-Dupont et pour ce grand Français que fut Marcel Dassault. Qu’il me soit permis de saluer son arrière-petit-fils, notre collègue Victor Habert-Dassault, réélu au siège du regretté Olivier Dassault.
Cette émotion, nous sommes nombreux à la ressentir au sein de cet hémicycle où nous accompagnent de leur écrasante présence toutes les glorieuses figures de l’histoire de France qui nous ont précédés sous ce dôme de lumière. Ce lieu qui résonne encore de tous les grands débats qui ont marqué notre vie démocratique est un lieu d’histoire, mais aussi, peut-être, pour les millions de Français qui attendent beaucoup de nous, un lieu d’espoir. En ce lieu sacré de la représentation du peuple français, de l’expression de la volonté nationale, vous voir réunis côte à côte, par ordre alphabétique, au-delà de toutes nos divergences, est un symbole d’unité française.
Ce symbole touche l’enfant d’une France d’ailleurs que je suis, arraché à sa terre natale et drossé sur les côtes de Provence par les vents de l’histoire en 1962. J’ai laissé là-bas une partie de ma France et beaucoup d’amis. Je suis un homme qui a vu son âme à jamais meurtrie... Pardonnez mon émotion, je pense à mes amis que j’ai laissés là-bas (applaudissements).
Je suis un homme qui a vu son âme à jamais meurtrie par le sentiment d’abandon et les périodes de déchirement. Comme nous tous, je n’en doute pas, je sais combien cette exigence d’unité française est nécessaire, notamment dans les temps complexes que nous traversons. J’émets le souhait, mes chers collègues, qu’elle éclaire nos débats et inspire nos décisions.
Sur décision du peuple, une assemblée profondément renouvelée s’installe.
Chacun ne pourra que se féliciter que la sagesse du corps électoral ait pu venir compenser la brutalité d’un mode de scrutin qui a parfois fait naître chez certains Français l’amertume de ne pas être représentés. Les courants même minoritaires sont toujours utiles à la richesse d’un débat démocratique ou à l’émergence de nouveaux thèmes dans le débat public. Mais nous ne devons pas oublier qu’en choisissant l’abstention, nombre de compatriotes nous appellent certainement encore à une réflexion sur la représentativité politique et la démocratie sociale.
La configuration politique de cette assemblée nous fait vivre une situation presque inédite dans l’histoire de la Vème République, avec une représentation nationale appelée à prendre une place plus centrale.
Sans méconnaître ni l’expression de nos convictions propres, ni les passions légitimes qui animent chacun d’entre nous, cet hémicycle est un lieu où doit vivre le débat ; et sans perdre de vue le sens du mandat que nous ont confié nos électeurs, il nous appartiendra de trouver les voies et les moyens pour œuvrer collectivement pour le bien du pays et dans l’intérêt des Français, notamment des plus modestes et vulnérables d’entre eux.
Permettez-moi, au seuil de cette législature, d’émettre le vœu que cette situation politique particulière développe l’écoute, le respect et le dialogue, plutôt que l’invective, la confrontation stérile et les anathèmes ; qu’elle contribue à réconcilier les Français avec la politique et avec les politiques ; qu’elle permette à chacun de redécouvrir à cette occasion l’utilité du débat et de la décision politiques pour l’amélioration de la vie quotidienne de tous.
Je nous souhaite d’être des législateurs audacieux et fructueux ; à chacun d’entre vous, je souhaite le meilleur dans l’accomplissement de son exaltante mission et je forme, pour notre patrie, des vœux de belle et grande réussite.
Vive la République ! Vive la France !
(applaudissements)
Sans attendre, j’adresse à chacune et chacun d’entre vous, élus de métropole, élus d’outre-mer et représentants des Français du monde, mes plus sincères félicitations pour son élection ou sa réélection (applaudissements).
J’ai, en ces moments, une pensée toute particulière pour ceux qui m’ont précédé dans cet inestimable honneur d’ouvrir la première séance d’une législature, en particulier pour le vénérable parlementaire que fut Édouard Frédéric-Dupont et pour ce grand Français que fut Marcel Dassault. Qu’il me soit permis de saluer son arrière-petit-fils, notre collègue Victor Habert-Dassault, réélu au siège du regretté Olivier Dassault.
Cette émotion, nous sommes nombreux à la ressentir au sein de cet hémicycle où nous accompagnent de leur écrasante présence toutes les glorieuses figures de l’histoire de France qui nous ont précédés sous ce dôme de lumière. Ce lieu qui résonne encore de tous les grands débats qui ont marqué notre vie démocratique est un lieu d’histoire, mais aussi, peut-être, pour les millions de Français qui attendent beaucoup de nous, un lieu d’espoir. En ce lieu sacré de la représentation du peuple français, de l’expression de la volonté nationale, vous voir réunis côte à côte, par ordre alphabétique, au-delà de toutes nos divergences, est un symbole d’unité française.
Ce symbole touche l’enfant d’une France d’ailleurs que je suis, arraché à sa terre natale et drossé sur les côtes de Provence par les vents de l’histoire en 1962. J’ai laissé là-bas une partie de ma France et beaucoup d’amis. Je suis un homme qui a vu son âme à jamais meurtrie... Pardonnez mon émotion, je pense à mes amis que j’ai laissés là-bas (applaudissements).
Je suis un homme qui a vu son âme à jamais meurtrie par le sentiment d’abandon et les périodes de déchirement. Comme nous tous, je n’en doute pas, je sais combien cette exigence d’unité française est nécessaire, notamment dans les temps complexes que nous traversons. J’émets le souhait, mes chers collègues, qu’elle éclaire nos débats et inspire nos décisions.
Sur décision du peuple, une assemblée profondément renouvelée s’installe.
Chacun ne pourra que se féliciter que la sagesse du corps électoral ait pu venir compenser la brutalité d’un mode de scrutin qui a parfois fait naître chez certains Français l’amertume de ne pas être représentés. Les courants même minoritaires sont toujours utiles à la richesse d’un débat démocratique ou à l’émergence de nouveaux thèmes dans le débat public. Mais nous ne devons pas oublier qu’en choisissant l’abstention, nombre de compatriotes nous appellent certainement encore à une réflexion sur la représentativité politique et la démocratie sociale.
La configuration politique de cette assemblée nous fait vivre une situation presque inédite dans l’histoire de la Vème République, avec une représentation nationale appelée à prendre une place plus centrale.
Sans méconnaître ni l’expression de nos convictions propres, ni les passions légitimes qui animent chacun d’entre nous, cet hémicycle est un lieu où doit vivre le débat ; et sans perdre de vue le sens du mandat que nous ont confié nos électeurs, il nous appartiendra de trouver les voies et les moyens pour œuvrer collectivement pour le bien du pays et dans l’intérêt des Français, notamment des plus modestes et vulnérables d’entre eux.
Permettez-moi, au seuil de cette législature, d’émettre le vœu que cette situation politique particulière développe l’écoute, le respect et le dialogue, plutôt que l’invective, la confrontation stérile et les anathèmes ; qu’elle contribue à réconcilier les Français avec la politique et avec les politiques ; qu’elle permette à chacun de redécouvrir à cette occasion l’utilité du débat et de la décision politiques pour l’amélioration de la vie quotidienne de tous.
Je nous souhaite d’être des législateurs audacieux et fructueux ; à chacun d’entre vous, je souhaite le meilleur dans l’accomplissement de son exaltante mission et je forme, pour notre patrie, des vœux de belle et grande réussite.
Vive la République ! Vive la France !
(applaudissements)
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