Accéder au contenu principal

Le pouvoir de la glace

Emmanuel Macron aux lavabos

L'exercice laborieux d'un discours de politique générale frisant l'ennui, mais réveillé par le chahut bolivarien et des provocations inutiles ostracisant les présidentes des deuxième et troisième groupes parlementaires de l'Assemblée nationale, nous aura fait comprendre que le pharaon gouverne tout et partout, ne laissant à ses subordonnés que l'écume de la vanité qu'il engloutit tout entière. L'adjudant Borne a récité sa feuille de route après avoir annoncé qu'elle n'y croyait pas au point de la mettre en jeu dans un vote de confiance. En fait, c'est de souffle qu'il manquait, l'Elysée a avalé tout l'oxygène du pouvoir, véritable bombe thermobarique politique. C'est la raison de la forte féminisation des relais du Château, à Matignon, au perchoir, à la tête du groupe Renaissance, au porte-parolat et dans plusieurs positions non régaliennes (à la notable exception de Catherine Colonna au Quai d'Orsay) qui assure le Président d'une meilleure docilité et moins de critiques depuis que le ressemelage de la majorité d'enregistrement a échoué. Et Brizitte y veillera. Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est le plus beau président... d'Occident.

Nous ne reviendrons pas sur l'absence de vista, l'arrogance gratuite et la puérilité du satrape. Il a disparu des écrans au lendemain du sommet atlantique de Madrid qui signe l'échec de son projet de défense franco-européenne au moment où l'Allemagne du chancelier Scholz vient d'abattre son jeu : la République fédérale aura la première armée conventionnelle d'Europe continentale. Suivez mon regard ! Le Couple franco-allemand est devenu un concept qui ne franchit plus la grille du Coq. La Chancellerie du R. n'est pas réellement intéressée, ni par le superchar ni par l'avion du futur ; et a déjà dit non pour l'avion de patrouille maritime, l'hélicoptère Tigre modernisé et les manoeuvres navales en Méditerranée. Il faut qu'ils nous le disent comment ? Tout ce qui de près ou de loin distend le lien transatlantique au moment où la Russie n'a pas déclaré de butoir sur son axe d'effort occidental est refusé par tous les pays de l'ancien glacis soviétique, par l'Allemagne (dont un tiers fut soviétique), les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège auxquels se joignent maintenant la Suède et la Finlande. M. Macron est-il bouché à ce point qu'il ne puisse entendre que ses propositions géniales ne les intéressent pas, et deux fois moins encore depuis le cuir de l'humiliation de la Russie qui a confirmé aux gouvernements de l'Est que ça branlait dans le manche à Paris. De toute façon, rien de ce qu'entreprendra la France en programmation militaire ne sera cru avant d'avoir été financé sur la dette. En attendant le second porte-avions. De quoi laisser sceptiques tous les gouvernements de l'Europe sérieuse qui demandent à voir, quand on sait que M. Macron est le plus petit contributeur de l'OTAN à la cause ukrainienne, tout en étant celui qui fait le plus de bruit, après quand même Boris Johnson (RIP).

Le défi qu'affronte aujourd'hui la France n'est pas tout dans la baisse inéluctable du pouvoir d'achat des ménages. Une économie déficitaire de consommation crée de l'inflation et de la pauvreté. Le défi est quadruple et grave, et chaque titre se passe de toute explication (quel bonheur pour le rédacteur !):
  • Optimiser nos approvisionnements énergétiques
  • Assurer notre autosuffisance alimentaire
  • Sécuriser nos outremers
  • Réarmer

Et il vaudrait mieux ne pas compter sur l'Union européenne que nous avons beaucoup sollicitée jusqu'ici pour nous y mettre carrément. Autant dire qu'il faut dégager des moyens budgétaires pour tenir tête à l'adversité, et je laisse à chacun le soin de désigner quelle dépense publique est à mettre à la benne dès cet été. Le choix est vaste. Je ne vois pas le pharaon Macron II et l'adjudant Borne dans ces arbitrages impopulaires. J'espère pour sa santé qu'elle ne prendra trop le poste à cœur.

Commentaires

  1. Il fera du chirac version 2002 c'est à dire rien, a part essayer de convaincre vainement que sa voix porte à l'international. Quand je vois que des gens qui avaient voté Zemmour et/ou Le Pen à la présidentielle ont dans le cas d'une confrontation Nupes/LREM voté sans états d'âme pour les premiers (et parfois) inversement , je me dis que le mois de septembre sera chaud! Et que les futurs gilets jaunes ne se laisseront peut être plus éborgner aussi facilement.

    RépondreSupprimer
  2. Depuis le lundi 25 avril, premier jour de sa réélection, M. Macron n'a rien fait.
    Il a mis trois semaines à chercher comme premier ministre un second choix docile, les autres refusant de "gouverner" sous l'empire d'un caractériel !
    Il abuse le peuple avec la fausse monnaie de la croissance et des réformes indolores, en sachant que ce n'est pas possible.
    L'environnement européen lui est défavorable, avant que les partenaires de l'Eurogroupe ne deviennent hostiles. J'ai le sentiment que la chancellerie allemande prend ses distances mais le ministre des finances Lindner avait été très clair sur le retour obligatoire des équilibres financiers publics.
    M. Macron comptait sur son charisme mondial et sur Christine Lagarde pour lui sauver la mise, mais le gouverneur de la Bundesbank qui siège au conseil de la BCE s'est mis à hurler contre les pays-cigales.
    Nous allons payer très cher les caprices d'un peuple qui a laissé réélire un enfant gâté. Mais je suis moins inquiet que vous parce que si la vie était aussi insupportable pour tous, ils n'attendraient pas la "rentrée" pour cramer les sous-préfectures.
    Par contre si ça s'embrase entre le 14 juillet et le 15 août, alors oui, c'en sera fini du système Macron.

    RépondreSupprimer
  3. Je dirais aussi que le défi est quintuple. Je rajouterai "recouvrir l'autorité de l’état en matière d'ordre public à l’intérieur du territoire". Le problème du laxisme envers certaines populations à l’intérieur de certains territoires (qui se multiplient) engendre chez les gens normaux un sentiment d'hostilité à l’égard de l'autorité ce qui a également pour conséquence un certain relâchement chez les forces de l'ordre.. Ce qui amplifie ledit problème! Bref enrayer la spirale devient plus compliqué chaque jour! Et je ne pense pas que beaucoup de policiers, malgré les hausses de régime indemnitaire récentes soient prêts à tomber pour le régime. Méfi!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La sûreté urbaine n'est pas un défi d'actualité mais un challenge permanent pour tout Etat. Le niveau d'insécurité mesure celui du délabrement d'un Etat. La situation française qui de rapproche de celle de l'Amérique latine, n'est pas améliorable avant qu'on ne tire dans le tas. Qui le fera ?

      Supprimer
  4. La motion de défiance soumise par la Nupes au vote de l'Assemblée nationale n'a recueilli que 146 voix. Sur un total de 577 députés, le bloc "Contestation & Chahut" s'est fait plaisir à nul effet mais il connaît maintenant ses limites.
    La géographie de l'hémicycle demande que les lois soient votées article par article et les vrais amendements débattus. Les trotskards de la LFi n'ont rien à faire là finalement, et leurs compères ne vont pas tarder à le leur dire en remettant la cravate.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Modération a priori. On peut utiliser dans la rédaction du commentaire les balises "a", "b" et "i" pour formater son texte.