Avec Mikhaïl Gorbatchev disparaît l'ultime évolution du titan soviétique, celui qui renversa le gigantesque empire sous lequel il fut écrasé. Il survécut jusqu'à hier, ce qui est une anomalie dans le destin des sacrifiés sur l'autel de la Vérité. L'Union soviétique n'était pas viable économiquement, il en réforma les structures politiques et leur mode d'emploi, peut-être au motif du politique d'abord, sans soupçonner que le chaos qu'il provoquait lèverait contre lui la foule des ambitieux et successeurs voraces à la forge de la corruption. Lui, est resté clean. Requiescat in pace !
Mais l'empire soviétique a continué son chemin dans le sous-terrain pseudo-démocratique d'un pays mis en coupe réglée par une oligarchie triomphante, sans que la clique dirigeante n'abandonne le projet hégémonique russe d'expansion de son glacis au plus près de l'infranchissable. Par contact sur son limes, elle lève la guerre à l'ouest et la perdra au principe de réalité, l'empire grimace plus qu'il ne menace sous la férule du nabot maléfique, ses moyens étant insuffisants. Puis viendra la guerre d'extrême-orient quand ses adversaires naturels auront compris que l'ours était assez fatigué pour décider que c'était le moment à ne laisser passer pour le réduire à son rôle de marchand de bois duquel il n'aurait jamais dû sortir.
Poutine est l'antithèse de Gorbatchev, intellectuellement d'abord. Tacticien à fortunes diverses, il n'a rien d'un stratège et se goberge de formules apprises chez les bons auteurs. A la fin, il aura ruiné l'héritage de la nation russe en laissant une trace de sanglante médiocrité à tous égards. Gorbatchev ne l'aimait pas.
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