Alors que le flotte de la Fédération de Russie fut de longtemps considérée comme un péché d'orgueil de Vladimir Poutine, impressionné par les grandes unités seules capables d'inspirer la crainte aux contempteurs de l'empire russe, depuis le naufrage du Moskwa, il semblerait que la "crainte" ait changé de camp.
Toute la flotte de guerre russe de Sébastopol a été transférée à Novorossiysk sur la côte caucasienne. Ne restent que les bateaux de service et les marie-salopes. L'amirauté de Sébastopol, qui a déjà pris un drone kamikaze dans sa cour le 31 juillet, a pris un missile volant sur le toit ce 20 août. L'amiral avait pourtant été limogé par Moscou après la cagade du Moskwa, mais quand ça veut pas, ça veut pas.
Faisons la revue.
La flotte de surface est adossée à une industrie navale peu performante et dépendante de certaines fabrications étrangères (occidentales). Les six grands patrouilleurs récents ont déçu l'état-major. Il est question d'en revendre quatre à l'Algérie. Les frégates de la classe Admiral Gorshkov exigent au moins dix ans de construction et on n'en a mis à l'eau que trois sur les quinze prévues depuis 2006.
Le fameux porte-avions Admiral Kouznetsov, dans lequel courent des chats noirs la nuit, n'a plus levé l'ancre depuis 2017, signifiant que la flotille embarquée n'a fait aucun exercice à la mer depuis cinq ans. Il est en carénage à Mourmansk.
Les deux croiseurs de bataille de la classe Kirov qui n'ont servi qu'en diplomatie, le Pyotr Velikiy et l'Admiral Nakhimov, ne sont pas engagés, malgré le grand carénage du second qui a duré vingt ans (20) !
De la classe des croiseurs-lance-missiles Slava, trois sur dix seulement ont été construits, moins un (le Moskwa) qui fut perdu à Odessa. Ça tombe bien, il resterait une coque à terminer, mouillée à Mykolaiv.
Les bâtiments spécialisés dans les opérations amphibies ne sont pas prêts à combattre (à dire vrai, on n'en sait rien, ce sont peut-être les troupes de marine qui ne sont pas encore au niveau) puisque l'amirauté n'a lancé aucune opération de débarquement sur la côte ukrainienne (sauf sur l'île aux serpents dont ils sont repartis). Et pourtant c'était vraiment le mouvement tactique décisif au début de la guerre pour étouffer Odessa et créer le continuum entre la Crimée et la Transnistrie. Pour améliorer ses capacités amphibies, la Russie aurait mis en chantier deux copies du Mistral français. Il faudra les finir et importer les composants qu'on lit sur les plans français. Ce n'est donc pas pour demain.
Reste la flotte sous-marine. C'est le seul vrai atout de Vladimir Poutine. Que ce soit en conventionnel ou en nucléaire, les chantiers russes ont sû garder l'expérience acquise sous l'ère soviétique après quelques années de déprime. A la guerre, ce sont des unités multirôles qui peuvent faire gagner la bataille. Ce sont eux qui délivrent aujourd'hui les missiles de croisière sur l'Ukraine. Mais les systèmes à base de Harpoon peuvent désormais les détecter au moment du lancement et la Mer noire devenir un bassin d'opérations navales trop étroit pour eux. Quelles que soient leurs qualités (reconnues), ils ne remplaceront pas les navires de surface dans les missions d'interdiction, de souveraineté ou de débarquement qui exigent de la masse.
A terme, par la rupture de ses approvisionnements en construction et maintenance à quoi s'ajoute le renchérissement des coûts de fabrication, la flotte russe est condamnée à régresser, qui pis est, dans un environnement insécure. L'otanisation de la Suède et de la Finlande provoquée par Poutine menace ses mouvements en Mer baltique mais aussi en Mer de Barents (Mourmansk). La Mer noire est une nasse. La seule liberté d'évolution est offerte par l'Océan pacifique d'extrême-orient, jusqu'à ce que le Japon ne termine sa montée en puissance pour obtenir la parité, et eux, n'ont pas de problèmes industriels.
Faute de déployer autour de plateformes aéro-navales les navires de défense qui forment un groupe aéro-naval quasi-impénétrable, ces grands bateaux qui allaient partout montrer le pavillon, sont devenus des cibles de plus en plus faciles à atteindre depuis que les missiles anti-navires gagnent en portée et précision. Il n'y en a aucun en Mer noire. La flotte russe pourra demain défendre ses atterrages et la liberté de navigation avant toute guerre, mais elle devra abandonner le rêve d'une escadre impériale océanique qui ferait sa loi. Fatale déception pour qui vous savez.
Toute la flotte de guerre russe de Sébastopol a été transférée à Novorossiysk sur la côte caucasienne. Ne restent que les bateaux de service et les marie-salopes. L'amirauté de Sébastopol, qui a déjà pris un drone kamikaze dans sa cour le 31 juillet, a pris un missile volant sur le toit ce 20 août. L'amiral avait pourtant été limogé par Moscou après la cagade du Moskwa, mais quand ça veut pas, ça veut pas.
Faisons la revue.
La flotte de surface est adossée à une industrie navale peu performante et dépendante de certaines fabrications étrangères (occidentales). Les six grands patrouilleurs récents ont déçu l'état-major. Il est question d'en revendre quatre à l'Algérie. Les frégates de la classe Admiral Gorshkov exigent au moins dix ans de construction et on n'en a mis à l'eau que trois sur les quinze prévues depuis 2006.
Le fameux porte-avions Admiral Kouznetsov, dans lequel courent des chats noirs la nuit, n'a plus levé l'ancre depuis 2017, signifiant que la flotille embarquée n'a fait aucun exercice à la mer depuis cinq ans. Il est en carénage à Mourmansk.
Les deux croiseurs de bataille de la classe Kirov qui n'ont servi qu'en diplomatie, le Pyotr Velikiy et l'Admiral Nakhimov, ne sont pas engagés, malgré le grand carénage du second qui a duré vingt ans (20) !
De la classe des croiseurs-lance-missiles Slava, trois sur dix seulement ont été construits, moins un (le Moskwa) qui fut perdu à Odessa. Ça tombe bien, il resterait une coque à terminer, mouillée à Mykolaiv.
Les bâtiments spécialisés dans les opérations amphibies ne sont pas prêts à combattre (à dire vrai, on n'en sait rien, ce sont peut-être les troupes de marine qui ne sont pas encore au niveau) puisque l'amirauté n'a lancé aucune opération de débarquement sur la côte ukrainienne (sauf sur l'île aux serpents dont ils sont repartis). Et pourtant c'était vraiment le mouvement tactique décisif au début de la guerre pour étouffer Odessa et créer le continuum entre la Crimée et la Transnistrie. Pour améliorer ses capacités amphibies, la Russie aurait mis en chantier deux copies du Mistral français. Il faudra les finir et importer les composants qu'on lit sur les plans français. Ce n'est donc pas pour demain.
Reste la flotte sous-marine. C'est le seul vrai atout de Vladimir Poutine. Que ce soit en conventionnel ou en nucléaire, les chantiers russes ont sû garder l'expérience acquise sous l'ère soviétique après quelques années de déprime. A la guerre, ce sont des unités multirôles qui peuvent faire gagner la bataille. Ce sont eux qui délivrent aujourd'hui les missiles de croisière sur l'Ukraine. Mais les systèmes à base de Harpoon peuvent désormais les détecter au moment du lancement et la Mer noire devenir un bassin d'opérations navales trop étroit pour eux. Quelles que soient leurs qualités (reconnues), ils ne remplaceront pas les navires de surface dans les missions d'interdiction, de souveraineté ou de débarquement qui exigent de la masse.
A terme, par la rupture de ses approvisionnements en construction et maintenance à quoi s'ajoute le renchérissement des coûts de fabrication, la flotte russe est condamnée à régresser, qui pis est, dans un environnement insécure. L'otanisation de la Suède et de la Finlande provoquée par Poutine menace ses mouvements en Mer baltique mais aussi en Mer de Barents (Mourmansk). La Mer noire est une nasse. La seule liberté d'évolution est offerte par l'Océan pacifique d'extrême-orient, jusqu'à ce que le Japon ne termine sa montée en puissance pour obtenir la parité, et eux, n'ont pas de problèmes industriels.
Faute de déployer autour de plateformes aéro-navales les navires de défense qui forment un groupe aéro-naval quasi-impénétrable, ces grands bateaux qui allaient partout montrer le pavillon, sont devenus des cibles de plus en plus faciles à atteindre depuis que les missiles anti-navires gagnent en portée et précision. Il n'y en a aucun en Mer noire. La flotte russe pourra demain défendre ses atterrages et la liberté de navigation avant toute guerre, mais elle devra abandonner le rêve d'une escadre impériale océanique qui ferait sa loi. Fatale déception pour qui vous savez.
L'hubris naval poutinien ne faiblit pas. Il se voit manoeuvrer demain un groupe aéro-naval autour d'un porte-avions de 90.000T. Il suffit de trouver le chantier qui le construira :. Saint-Nazaire ou Nikolayev (Odessa) ?
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