Le sixième jour ils reprirent Kherson et le septième jour Zélensky se reposa. Il avait terminé la construction d'une nation ukrainienne. De la seule façon qui tienne longtemps : contre les Huns amassés à sa porte !
Dans le Guardian d'hier, un papier de Simon Tisdall qui fera date, promeut l'incinération des relations diplomatiques avec la Fédération de Russie gouvernée par une clique de menteurs sociopathes, en confinant partout ses délégations dans une immense léproserie morale. « Il est temps, dit-il, d'arrêter de croire que la Russie de Poutine est un pays normal. Il est temps d'admettre que la diplomatie a échoué. Il est temps de terminer l'isolement complet de Moscou en retirant tous les diplomates américains, européens et japonais, en fermant toutes les ambassades occidentales et en ostracisant les officiels russes dans les forums, y compris aux Nations-Unies. Tous les diplomates russes doivent être expulsés simultanément. Cela débarrassera l'Ouest d'une équipe bigarrée de menteurs professionnels qui polluent les ondes de leur propagande ».
Car tout ne procède pas d'un seul homme, mais d'une légion démoniaque de pillards et d'assassins qui se sont rencontrés sous le parapluie du Kremlin, après qu'en furent chassés les hauts fonctionnaires de carrière, motivés, les malheureux, par l'intérêt supérieur de cet immense pays. Cette mafia a la certitude de jouer son propre avenir plus que celui de la Russie. Comme dans l'Evangile selon saint Marc, ils sont plusieurs en un seul corps. A défaut de les anéantir, nous souffrirons comme jamais car ils n'ont pas de limites, dans aucun compartiment.
Contrairement à ce que veulent des pays intéressés plus que d'autres au retour du commerce normal international, la guerre d'Ukraine ne cessera pas dans une chambre de décompression diplomatique avant qu'elle ne soit gagnée au sol par l'un ou l'autre des protagonistes. Pour une première raison, Poutine joue sa peau s'il la perd et même si simplement il est stoppé sur place dans une guerre de positions pour longtemps. Des esprits moins encombrés du pathos nationaliste russe, que certains décrivent comme le "second cercle", ont compris que leur petit tsar était bien un lieutenant-colonel raté du KGB, une petite frappe des fortifs mangée par l'appât du butin, mais certainement pas le stratège prétendu qui retournerait l'Europe dégénérée comme un gant ! Le gnome maléfique n'a même pas vu qu'il avait un allié d'évidence, riche et puissant, capable de booster son industrie d'armement et sa fortune - le reste, il s'en fiche - allié qu'il a perdu dès le lendemain du 24 février 2022 : c'est l'Allemagne de Schröder, Merkel et Sholz. Au cœur du réacteur atlantique, ils faisaient contrepoids à l'imperium américain en écrivant l'avenir du continent sur le logiciel de L'Esprit des lois : « l'effet naturel du commerce est de porter à la paix ». Ils protégeaient la Russie des emballements de la démocratie américaine ou du trumpisme. Il va mesurer maintenant le "gap" entre son armée de brocante et celle de son pire ennemi qui peut la réduire en cendres.
L'article de Tisdall en anglais est à lire ici. Pour une fois il n'est pas sévère avec Macron, mais le deviendrait si notre sémillant génie des longues tables persistait à vouloir régler quelque chose par téléphone avec quelqu'un qui le méprise comme sont méprisés tous les autres dirigeants occidentaux. Extrait sur les médiateurs :
L'histoire de la nouvelle Ukraine commencera le lendemain de la reprise de Kherson et le roman national nécessaire à l'édification des générations montantes est déjà bourré de gloires, cher payées comme il se doit. Telle la France en son temps les yeux vissés à la ligne bleue des Vosges, la Crimée deviendra l'Alsace-Lorraine des peuples ukrainiens et tout sera mis en œuvre pour reconquérir un territoire qui, dit en passant, se vide de ses colons russes à grande vitesse. Les voleurs ne se sentent pas tranquilles malgré les assurances d'un pouvoir lointain mais pour l'instant battu partout. Il se pourrait même que les nouvelles frappes sur la ville de Donetsk vide également cet oblast mal assuré des colons russes apeurés. Sans population civile à préserver, il n'en restera rien, que dalles, comme Stalingrad, Varsovie, Berlin, Grozny, Alep, Marioupol.
Alors ils entrèrent dans l'antre de la Bête.
- Quel est ton nom ?
- Légion est mon nom, car nous sommes plusieurs...
Et Il les expulsa vers les porcs... qui sautèrent la falaise à se noyer (Marc 5-9 revisité)
Dans le Guardian d'hier, un papier de Simon Tisdall qui fera date, promeut l'incinération des relations diplomatiques avec la Fédération de Russie gouvernée par une clique de menteurs sociopathes, en confinant partout ses délégations dans une immense léproserie morale. « Il est temps, dit-il, d'arrêter de croire que la Russie de Poutine est un pays normal. Il est temps d'admettre que la diplomatie a échoué. Il est temps de terminer l'isolement complet de Moscou en retirant tous les diplomates américains, européens et japonais, en fermant toutes les ambassades occidentales et en ostracisant les officiels russes dans les forums, y compris aux Nations-Unies. Tous les diplomates russes doivent être expulsés simultanément. Cela débarrassera l'Ouest d'une équipe bigarrée de menteurs professionnels qui polluent les ondes de leur propagande ».
Car tout ne procède pas d'un seul homme, mais d'une légion démoniaque de pillards et d'assassins qui se sont rencontrés sous le parapluie du Kremlin, après qu'en furent chassés les hauts fonctionnaires de carrière, motivés, les malheureux, par l'intérêt supérieur de cet immense pays. Cette mafia a la certitude de jouer son propre avenir plus que celui de la Russie. Comme dans l'Evangile selon saint Marc, ils sont plusieurs en un seul corps. A défaut de les anéantir, nous souffrirons comme jamais car ils n'ont pas de limites, dans aucun compartiment.
Contrairement à ce que veulent des pays intéressés plus que d'autres au retour du commerce normal international, la guerre d'Ukraine ne cessera pas dans une chambre de décompression diplomatique avant qu'elle ne soit gagnée au sol par l'un ou l'autre des protagonistes. Pour une première raison, Poutine joue sa peau s'il la perd et même si simplement il est stoppé sur place dans une guerre de positions pour longtemps. Des esprits moins encombrés du pathos nationaliste russe, que certains décrivent comme le "second cercle", ont compris que leur petit tsar était bien un lieutenant-colonel raté du KGB, une petite frappe des fortifs mangée par l'appât du butin, mais certainement pas le stratège prétendu qui retournerait l'Europe dégénérée comme un gant ! Le gnome maléfique n'a même pas vu qu'il avait un allié d'évidence, riche et puissant, capable de booster son industrie d'armement et sa fortune - le reste, il s'en fiche - allié qu'il a perdu dès le lendemain du 24 février 2022 : c'est l'Allemagne de Schröder, Merkel et Sholz. Au cœur du réacteur atlantique, ils faisaient contrepoids à l'imperium américain en écrivant l'avenir du continent sur le logiciel de L'Esprit des lois : « l'effet naturel du commerce est de porter à la paix ». Ils protégeaient la Russie des emballements de la démocratie américaine ou du trumpisme. Il va mesurer maintenant le "gap" entre son armée de brocante et celle de son pire ennemi qui peut la réduire en cendres.
L'article de Tisdall en anglais est à lire ici. Pour une fois il n'est pas sévère avec Macron, mais le deviendrait si notre sémillant génie des longues tables persistait à vouloir régler quelque chose par téléphone avec quelqu'un qui le méprise comme sont méprisés tous les autres dirigeants occidentaux. Extrait sur les médiateurs :
«...despite this huge anti-war consensus, backed by three-quarters of the world’s countries; despite solemn declarations that the latest atrocities are “unacceptable” and Russia’s annexations are illegal; and despite the Kremlin’s insincere talk of talks, substantive steps to halt the fighting and pursue a genuine peace process remain wholly absent. Emmanuel Macron, France’s president, tried hard. But his repeated phone calls to Putin proved fruitless and sparked accusations of appeasement. After his trauma in Kyiv, Guterres, the UN’s secretary-general, is reduced to heartfelt pleas. His sole success – lifting Russia’s Black Sea grain blockade – is in trouble. Some hoped China might act as honest broker. But Beijing, enjoying western discomfort and discounted Russian oil, prefers to sit it out while expressing “concern”. Breaking the habit of a lifetime, even Israel’s Naftali Bennett offered to play peacemaker. But he, too, was fobbed off, flannelled and misled by Putin and Lavrov. The reason there’s no peace – the reason diplomacy isn’t working – is simple. Putin does not want it. [...]»
L'histoire de la nouvelle Ukraine commencera le lendemain de la reprise de Kherson et le roman national nécessaire à l'édification des générations montantes est déjà bourré de gloires, cher payées comme il se doit. Telle la France en son temps les yeux vissés à la ligne bleue des Vosges, la Crimée deviendra l'Alsace-Lorraine des peuples ukrainiens et tout sera mis en œuvre pour reconquérir un territoire qui, dit en passant, se vide de ses colons russes à grande vitesse. Les voleurs ne se sentent pas tranquilles malgré les assurances d'un pouvoir lointain mais pour l'instant battu partout. Il se pourrait même que les nouvelles frappes sur la ville de Donetsk vide également cet oblast mal assuré des colons russes apeurés. Sans population civile à préserver, il n'en restera rien, que dalles, comme Stalingrad, Varsovie, Berlin, Grozny, Alep, Marioupol.
Alors ils entrèrent dans l'antre de la Bête.
- Quel est ton nom ?
- Légion est mon nom, car nous sommes plusieurs...
Et Il les expulsa vers les porcs... qui sautèrent la falaise à se noyer (Marc 5-9 revisité)
Ce type est un mystère. Indépendamment de ce que l'on pouvait penser de lui avant le conflit (pas forcément négatif d'ailleurs) on se demande comment il a pu cumuler autant de con***ies. Il aurait pu agrandir son territoire sans trop de heurts. L'annexion de la Crimée ne passionnait pas les foules hormis BHL, le Donbass qui est une sorte de nord-pas de calais, tout le monde s'en fichait et il aurait même pu avaler la Biélorussie sans bouleversement vu le régime actuel que personne n'aurait regretté; sans parler de l'Ossétie du sud et de l'Abkhazie passées aux oubliettes depuis longtemps. Au lieu de ça, on voit que stratégiquement c'est pitoyable. Son armée qui devait terroriser le monde entier avec des missiles et torpilles subsoniques ou des chars futuristes en est réduite à utiliser des flingues nord-coréens et des drones iraniens. Quant à sa diplomatie, son pacte de Varsovie ressuscité qui se rêvait comme une OTAN de l'est s'est révélé en Astrakhan aussi efficace que des casques bleus onusiens. On en vient même à se demander si les "supers légionnaires" de Wagner qu'on nous vendait comme les égaux des anciens "paratroops" afrikaners ne finiront pas non plus par se faire jeter d'Afrique, à l'image des islamistes de Kadyrov qui devaient conquérir Kiev en 3 jours. 20 ans de pouvoir pour en arriver là!
RépondreSupprimerPoutine est un "fake" à lui seul ! Mais sa bio détaillée promettait le crash actuel.
SupprimerCe que je n'ai jamais compris, c'est l'aura dont il a bénéficié longtemps en France.
Si depuis Willy Brandt l'Allemagne avait ses raisons spécifiques, rien n'obligeait des élites franco-françaises à transformer un Lt-colonel raté du KGB en gourou de l'Occident nouveau est arrivé.
Pour répondre à votre dernier commentaire, plutôt que de me livrer à de savantes analyses, je vous liste un nombre de faits que le droitard que je suis a enregistré au cours des 25 dernières années: Clinton et Elstine qui rigolent, Georges Soros, le bombardement de Belgrade, le Kossovo donné aux terroristes de l'UCK, Maïdan, la révolution géorgienne, Vladimir Volkoff, Aymeric Chauprade viré de l'école de guerre par Hervé Morin, Lafarge le cimentier qui paie l'EI pendant que ces derniers brulent vif un pilote jordanien dans une cage, le massacre des Yezidis et des Chrétiens chaldéens dans l'indifférence générale, Macron à l'Elysée le 14 juillet avec des trans en resille ou en train de faire des bisous à des repris de justice à moitié nu à Saint Martin, les Pussy Riots, les FEMEN, la France qui célèbre Trafalgar mais oublie Austerlitz, les restes de soldats de Napoléon inhumés en Russie alors que pendant ce temps la statue de Napoléon était vandalisée à la Roche-sur-Yon! J'assume. Liste non exhaustive!
SupprimerDepuis Pompidou, de président en président, nous ne cessons de descendre une marche à chaque fois. Cela doit tenir à la nature du régime.
RépondreSupprimer. "Vaut mieux passer pour un dingue que pour un pitre". Beaucoup pensent ça, ce qui explique son fond de popularité résiduelle dans certains milieux. 1000 ans d'Etat fort, à faire la loi ou la guerre à peu près à tout le monde et on se retrouve au final sous la coupe de bobos eco-anxieux qui roulent en trottinettes. Pas étonnant que le premier dictateur à grande gueule qui passe en fasse rêver certains.
RépondreSupprimerGrandeur et décandence de l'empire français ? Nous vivons sur le souvenir de nos gloires alors qu'en étant sérieux et compte tenu de notre position géographique centrale en Europe, nous aurions pu "dicter notre loi" encore un peu. Mais la classe politique n'y croit pas.
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