Le conflit israélo-palestinien est au seuil de sa solution tragique, et les chancelleries ne semblent pas s'en inquiéter. Les acteurs majeurs sont immortels, archi-connus, archi-prévisibles : tant Abou Mazen que Ismaël Haniyeh que Benyamin Netanyahou sont de vieux singes dont on connaît les grimaces, mais derrière lesquels se cachent quatre réalités incontournables et nouvelles. Les voici:
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| Le tombeau disputé de Rachel à Bethléem en 1881 |
(1) La classe d'âge juive des 15-35 ans a été éduquée dans l'inébranlable conviction que le territoire qui va de la mer au Jourdain lui appartint, lui appartient, lui appartiendra. Ce territoire est occupé illégalement ou pas, qu'importe! par une ethnie hostile dont les fermentations nationalistes peuvent provoquer des pogroms. Elle est dangereuse et meurtrière. Nul juif ne fréquente ces gens. La perspective à terme est soit l'extermination sur place, soit une seconde Nakba. Vexations, humiliations, assassinats, tout est bon pour libérer les terres juives squattées.
(2) La même classe d'âge palestinienne a grandi à l'ombre du mur de séparation. Si leurs pères autrefois partaient travailler le matin pour un patron juif - cent mille jadis de Jérusalem-Est - dans les champs, les garages, les conserveries ou l'artisanat, ils apprenaient à "vivre avec", ils connaissaient de bons juifs, leurs familles, leurs fêtes, leurs peines et joies ; lesquels pouvaient apprécier en retour la valeur de leur contribution. Ce frottement est terminé dans de grandes proportions. Les jeunes Palestiniens d'aujourd'hui ne connaissent des Juifs que les colons racistes et les soldats brutaux. L'apartheid est manifeste depuis que les deux communautés se tournent le dos.
(3) Ce territoire disputé entre mer et Jourdain contient juifs et arabes à moitié-moitié : sept millions de juifs et sept millions de palestiniens (en comptant les arabes israéliens). Tout embrasement jettera une moitié du pays sur l'autre moitié, et la moitié juive aura le dessus...... au début.
(4) Les accords d'Abraham (clic) célébrés partout sont des accords intergouvernementaux. Ils n'ont pas été validés par la Rue arabe, nulle part. Mieux encore, ils ont suscité une large réprobation populaire de l'abandon des frères palestiniens par les émirs du Golfe, par le makhzen marocain ou par la bourgeoisie dubaïote. Combien de drapeaux palestiniens dans les tribunes des stades du Qatar lors du Mondial de football ? En cas de conflit sanglant, il peut y avoir un rallye destructeur de tous les intérêts israéliens exposés dans les pays arabes. Sans parler d'une guerre ouverte avec le Hezbollah et/ou le Djihad islamique, renforcés de volontaires intérieurs ou extérieurs.
Tous les ingrédients existent pour que la prochaine intifada soit la dernière après avoir provoqué une déflagration qui secouera tout le Proche Orient. S'il est bien tôt pour en prévoir le vainqueur, soyons sûrs que rien ne retiendra les coups les plus durs et les crimes les plus odieux de part et d'autre, au motif biblique que Mon Dieu est plus grand que le Tien.
Sur les colonies israéliennes c'est par là :
RépondreSupprimerThe United States long ago surrendered to the inexorable increase in Israeli settlements.
L'article de TNI fait comprendre que la fameuse solution à 2 états est devenue inapplicable sur l'espace considéré. Comment manager un état mutiethnique avec ce rapport 7 à 7 qui est dans le post ?
SupprimerMa langue au chat.
René, Comme on disait jadis, il y a la matérielle. En ce cas, la colonisation exige un seul Etat souvetrain de la mer au Jourdain. L'équilibre ethnique (bien qu'ils soient tous cousins) entrera dans le projet de stabilisation de cet espace et on n'ose parler des moyens à y parvenir. Une déportation vers la Transjordanie semble être la plus "simple" avec un renversement de la monarchie hachémite cédant la place à une république palestinienne à l'est du Jourdain. D'autres scenarii possibles.
SupprimerEt ça continue encore et encore...
RépondreSupprimerCinq Palestiniens tués ce lundi matin à Jéricho (clic)
Ne jamais oublier que derriere poussent les evangéliques américains dits "dispensationalistes" qui considèrent qu'Israel doit être restauré dans ses frontieres telles que définies dans la Genèse. Car pour eux l'Eglise n' a pas remplacé Israel dans le plan de Dieu et les promesses de l'Ancien Testament faites à Israel n'ont pas été transferées au peuple chretien. Selon une herméneutique fondée sur l'Apocalypse, Eglise et Israel regéneré cohabiteront à la fin des temps. D'ailleurs les plans du temple de Jerusalem sur l'emplacement de l'esplanade des mosquées ainsi que son financement sont d'ore et deja prévus par ces milieux chretiens. Ce sont eux qui ont oeuvré pour que Jerusalem soit reconnue comme capitale d'Israel par les USA. C'est loin d'être fini.
RépondreSupprimerQuand on apprend que l'empire du roi David autour de l'an 1000AC confinait à l'Euphrate au nord, on a de quoi s'inquiéter pour la suite.
SupprimerN oublions pas que dans l Ancien Testament et donc la Bible hébraïque, le grand manquement au commandement Divin fut de pas avoir éradiqué les populations autochtones lors de conquête de Canaan. Le but était d éviter toutes contagions, ethniques, culturelle et surtout cultuelles comme les sacrifices (parfois humains) aux divinités païennes. De Josué à David, il fallut plusieurs siècles pour que le site de Jérusalem soit enfin conquis et Canaan hebraïsé. Ceux d aujourd'hui s'en souviennent très bien et mettent les palestiniens sur le même pied que les gabaonites , jesubiens et autres amoréens. Relisez Josué et vous aurez le cadastre précis tel qu on le rêve à Jérusalem, Tel Aviv et chez certains a Washington. On est sur 3500 ans d histoire. Il n y a pas que les Chinois qui envisagent leur geographie sur le long terme !
SupprimerUne autre approche de la guerre annoncée au Moyen Orient : les insurrections.
RépondreSupprimerPar ici : https://nationalinterest.org/blog/paul-pillar/domestic-oppression-raising-risk-middle-east-war-206189
Pour éclairer l'actualité israélienne d'un projecteur zénithal, lire la notice définitive d'autorité que représente la contribution d'Elie Barnavi au Monde d'hier (clic mais pour abonnés).
RépondreSupprimerSi l'on veut se contenter des modestes réflexions du Piéton du roi, taper "Palestine" dans la barre de recherche en haut de page et lire le stock.
L'analyse de Barnavi est en effet lumineuse. Dommage que personne n'en tire enseignement.
SupprimerBien d'accord sur les qualités d'Elie Barnavi particulièrement en ce moment.
RépondreSupprimerOn s'attend à entendre ou lire le "Dieu reconnaîtra les siens" entendu ou sous - entendu déjà en France et ma province comme les vôtres, mais avec dans la main des armes moins massives.
Fatiguée mais contente d' avoir lu.
H. M.
Mise à jour.
SupprimerFinalement il se rallie à la solution lourde.... Et insiste même sur le fait que si lui se rallie, c'est bien qu'on ne peut faire autrement.
Quand au sac de Béziers furent proclamés ces mots célèbres par le légat du pape, la croisade lâcha les ribauds du roi sur la ville. Ce que fit le Hamas sur les kibboutzim installés le long de la frontière de Gaza.
SupprimerTsahal ne peut pas s'en permettre autant, même si les colons fous appellent au massacre !
Ma conclusion étant que ses propos mesurés n'ont été qu'un outil supplémentaire pour justifier le type d'attaque que va lancer le gouvernement Netanyahou sur le nord de Gaza.
RépondreSupprimerIl semble que l'armée israélienne et ses réservistes analysent avant d'agir. On pouvait l'espérer d'ailleurs.
RépondreSupprimerIl est plus important à l'échelon subalterne que le rang obéisse avant d'analyser. Je souhaite juste qe l'état-major israélien soit en situation d'exécuter son plan sans être encombré des recommandations du cabinet d'hystériques de Nétanyahou qui a coupé l'eau, le courant et les vivres aux civils.
SupprimerD'un autre côté, les atermoiements plus ou moins justifiés par le nivellement préalable de la zone d'effort vont se retourner contre Tsahal. Il faut y aller maintenant et sortir les freux du "métro" à la fourchette à escargot en acceptant les pertes. D'homme à homme plutôt que de bombe à bombe.