Le tapis de feuilles mortes recouvre la voie du garage, c'est parti ! M. et Mme Macron ont assisté à la messe pontificale du Vélodrome de Marseille au grand dam des curés de la laïcité. Se foutre à ce point de l'avis de M. Mélenchon, c'est du sirop ! Il n'empêche que sa prestation de rentrée sur France 2 était un peu au-dessous du registre exigé par l'emploi, avec quelques tête-à-queue spectaculaires comme dans l'affaire du Niger. L'explosion des rivalités ethniques au Sahel l'ont cornérisé et faire plus que des proclamations menaçantes est impossible à l'ancienne puissance coloniale. Que le califat sahélien vienne pour prouver que nous n'avions pas tort, à défaut d'avoir eu complètement raison. Tournons la page car nous ne sommes pas de taille à contrer l'implosion de ces sociétés bigarrées que nous gouvernions autrefois pas si mal que ça à la réflexion. Que la France prenne rang en Afrique parmi les autres partenaires occidentaux et cesse de se pousser du col au motif d'évangélisation de valeurs allogènes aux pseudo-civilisations qui nous ont succédé. Nous avons bien trop à faire chez nous et dans nos outremers pour distraire nos talents et nos sous dans des collaborations forcées qu'on nous reprochera toujours, au gré des subversions concurrentes du moment.
L'un de mes visiteurs de la fin de l'été m'a accroché sur la succession héréditaire de la monarchie, prônée dans les cercles royalistes français. Et j'avoue qu'à l'époque de la Big Tech que d'aucuns dénoncent à raison comme une résurgence du féodalisme de rente (clic), le dilemme du crétin dynaste laisse un parfum d'anachronisme persistant. Si les malheurs du pays faisaient le lit d'une monarchie revenue, la question se poserait très vite.
La monarchie héréditaire n'est pas un protocole de haras guidé par l'ADN mais une façon de pérenniser le régime par l'automaticité de la succession plutôt que par l'élection ou tout autre procédé extérieur. De tous temps, les cours royales ont formé l'héritier avec soin, les héritières aujourd'hui aussi. Le terme consacré dans les cercles royalistes est la primogéniture agnatique abusivement dénommée "loi salique", formule barbare du IVè siècle exhumée par les docteurs du XIVè siècle quand une fille s'est avancée sous la couronne, pour lui barrer la route. Tout le monde comprend ce terme encore de nos jours.
Il y a eu beaucoup d'empirisme dans cette succession à l'époque moderne et l'on a beaucoup compté sur des formules du style "bon sang ne saurait mentir" quand ce ne furent pas les "conseils" que l'on convoquait à parer l'insuffisance éventuelle du titulaire. Mais ça c'était avant, au temps du monde lent, quand on mastiquait le problème pendant des semaines pour s'y prendre l'an prochain. Le village global a rétréci l'espace et compacté le temps, aujourd'hui on réagit dans l'heure, une sorte de nucléarisation de la gouvernance. J'appuie, j'appuie pas ! La main du crétin s'exclut du protocole.
On peut dès lors comprendre que l'irruption d'un cancre voire un crétin dans la ligne successorale puisse créer la panique chez les dynasties régnantes, du moins celles dont les souverains ne sont pas que des rois au balcon. On touche là aux limites du modèle héréditaire pour comprendre que la seule automaticité n'est pas suffisante à pérenniser le système. Le crétin royal peut aujourd'hui le détruire !
Reste donc à contourner le crétin. Il n'y a pas d'autres façons que celle d'élargir le vivier. On abandonne la succession patrilinéaire pour puiser dans la famille dynaste le scion capable de continuer la mission. Bref rappel : chez Royal-Artillerie la mission est de gouverner et de protéger le domaine régalien strict des menaces extérieures et des empiettements politiques intérieurs. Y entrent donc des compétences dans les sous-domaines, diplomatie, armées, justice haute, finances et sûreté intérieure. Qui et comment choisit-on l'héritier ? Ma langue au chat sachant que le crétin ne résistera pas trois jours au quatrième pouvoir.
Justement, la question que devrait se poser tout contre-révolutionnaire est celle de bien situer le pouvoir à combattre. Qui a le pouvoir ? Henri-Pierre Jeudy dénonça très tôt l'irruption des médiats dans la sphère décisionnelle, directement parfois dans des procès cathodiques, sinon par influence lors de campagnes de presse en période électorale mais pas que. Si le pouvoir politique est fort, la presse et assimilés font de l'information et du commentaire. Le pouvoir politique faiblit-il que déjà montent au créneau des experts dont la science nous est vendue indiscutable par les chaînes d'information, et qui dictent la marche à suivre, l'infléchissement incontournable, la réforme indispensable sous peine de pilori. On voit les gouvernements retraiter en plus ou moins bon ordre devant les assauts du quatrième pouvoir capable de mettre les masses en mouvement. Mais ce pouvoir est bien plus pernicieux dans sa dictature de l'opinion qu'on ne le croit, en ce qu'il stérilise tout ce qui ne passe pas par lui. Après le ressac de la presse écrite, ne parlons pas des revues savantes qui reviendront bientôt au polycopié, il n'est aujourd'hui d'évènement que le télévènement. Les médiats en sont parfaitement conscients qui gèrent l'apparition et la disparition de voix qu'ils jugent "bonnes d'expression" ou interdites. D'où le tapage contre la presse Bolloré qui est sortie du champ de manœuvre délimité. L'incidence est directe sur la communication des courants minoritaires qui est bridée par les pontifes médiatiques, mais plus encore sur la communication groupusculaire par abonnements telle qu'elle se pratique dans le microcosme royaliste. Aucune contribution de notre bord à l'espace médiatique ne vaut si elle n'est pas un télévènement. Les démêlées judiciaires de l'Action française avec le ministre de l'Intérieur ont fait savoir aux gens qu'elle existait encore puisqu'on l'avait vu défiler. Et puis rideau ! Pareil pour les communiqués des princes, parfois intéressants ; ils sont contents d'avoir dit quelque chose de sensé, mais ils n'impriment pas ! Dire ou se taire revient au même sans le porte-voix cathodique. Nous refusons de le croire.
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