jeudi 21 septembre 2023

Cartographie d'un projet

ombres chinoises formant Dark Vador
Ce dossier est constitué de dix articles qui tirent les leçons du passé, même lointain, du présent bien sûr, et permettent de projeter dans l'avenir une possibilité de restauration monarchique. Si le principe prime le prince, celui-ci est indispensable. Aussi doit-on s'atteler à produire des candidats de talents formés à l'emploi ; qui eux-mêmes ne seront pas d'un grand secours si l'environnement institutionnel est vicié ou vicieux. C'est donc la pyramide du socle à la pointe qu'il faut embrasser tout entière, ce qui n'est pas aussi difficile qu'on peut le redouter de prime abord.

Le socle institutionnel favorise ou défavorise une restauration monarchique. Propager le plus largement possible la réforme de notre Etat est le moment le plus important sur l'axe d'effort. C'est le dixième article qui s'y colle. Mais il faut déblayer en même temps les obstacles à la marche en avant. Tous les obstacles.
Si pour la restauration qui vient, une dispute dynastique hors de saison diminuait dramatiquement les chances d'une accession à l'emploi du candidat le plus apte à régner au recommencement du royaume, il serait légitime d'écarter les plaideurs et de trouver la troisième voie qui mettrait tout le monde d'accord, contents, pas contents ! Qu'importe à la fin ! Sans doute devrons-nous casser les codes pour échapper au blocage des lois abolies. Toute l'évolution, toute l'histoire des découvertes est une fracture des codes légués pour laisser naître de nouveaux systèmes. La désignation du prince en charge parmi le vivier dynastique pourrait, comme on l'a souvent dit sur Royal-Artillerie, découler de la victoire circonstancielle de quelqu'un, celui (ou celle) que nous appelons d'habitude : "le dernier debout au milieu des ruines à Paris", plutôt que le premier à Reims dans le char à bœufs. L'évolution de notre société a remisé définitivement la berline de Gand. Les Français sont vaccinés au chef. Un chef va au charbon. Ce fut vrai des vieux rois, et ça le redevient. S'ils n'y prennent garde, les rentiers dynastiques, qui se sont juste donnés la peine de naître, vont tomber de l'échelle ! Mais le principe s'appliquera, en tirant de l'histoire les erreurs qui ruinèrent la monarchie, toutes les erreurs pour n'y pas revenir.

lys étaminé brodé au fil d'or pâle
* le régalien au roi *
* les Etats au peuple *
* la couronne aux dieux *


Dans l'ordre de publication sur Royal-Artillerie nous trouverons donc les dix articles suivants :

armes au chat hérissonné du piéton du roi
Catoneo



Cet article est paru dans les mêmes termes le 30 janvier 2022 sous le titre Rénovation - note d'ordre. Le voyage d'Etat de Charles III d'Angleterre en France est l'occasion de le remettre en avant.

3 commentaires:

  1. Tout cela est fort intéressant. Déjà connu dans vos colonnes, certes, mais toujours aussi passionnant. C'est bien pensé, réfléchi, mesuré voire pesé à l'aune de l'expérience et du recul. Une vraie pierre à l'édifice.
    Hélas, et c'est comme en amour, pour bâtir un tel projet et le mener à son terme, il faut être deux : un roi (ou un candidat à la fonction) et... un peuple. Et c'est là que le bât blesse ou qu'en tout cas le scepticisme m'envahit. J'ai du mal, vraiment beaucoup de mal, à imaginer aujourd'hui, le 21 septembre 2023, à la veille du 231ème anniversaire de la première proclamation de la république, qu'une majorité de Français sache encore ce que c'est (ou pourrait être) que la monarchie "à la française" et puisse adhérer à cette idée. Pas même en rêve. D'autant que, cerise sur le gâteau, nous en sommes actuellement à plus d'un tiers de la population française issu à une, deux ou trois générations de l'immigration. Avec, cerise sur la cerise, un nombre croissant voire explosif de gens d'origine arabo-musulmane ou africaine. Je ne veux pas vous faire de peine, surtout après ces publications, mais hélas je crains que ce soit FOUTU ! Cela porte d'ailleurs déjà un nom : le "grand remplacement". Alors, nos princes, à côté de cela... JYP

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    1. Le monarchisme promeut un régime socio-politique rationnel qui en théorie est applicable à froid (comme l'a choisi la Norvège en 1905). La monarchie du Projet amalgame le double concept du roi en ses conseils et du peuple en ses Etats. Cette monarchie raisonnée n'appelle pas une ethnicité particulière ni une pratique religieuse uniforme qu ne toucherait que le domaine public. Les variations de moeurs ne devraient pas affronter la verticalité du pouvoir régalien qui lui, demeure en ses principes, hors-champ.

      Le royalisme pour sa part est créé par la transcendance et l'exercice de rites codifiés, ce qui au fond n'a rien à voir avec le monarchisme.

      C'est la clause héréditaire qui pose problème dans les deux cas, surtout avec la primogéniture mâle stricte : comment éviter le cancre dans la lignée ? D'où plusieurs articles dans le corpus "Rénovation" de Royal-Artillerie qui insistent sur l'éducation et la formation des princes.
      Et bien d'accord avec vous, les princes en vue ne sont pas calibrés pour l'emploi, d'autant qu'ils conduisent dans le rétroviseur. Mais cet emploi ne sera créé que par une catastrophe nationale, ce qui laisse du temps pour trouver d'autres impétrants.

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    2. "Le roi en ses conseils, le peuple en ses Etats" : l'histoire nous a montré qu'en France, il aurait mieux valu qu'ils ne se rencontrassent jamais ! Votre Projet préfigure la politique de la Sublime Porte, ne jamais montrer le pouvoir central mais se faire obéir, et choisir le successeur librement dans le harem ou en dehors, en étranglant tous ses frères.

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