Ton mort vaut plus cher que le mien. C'est le principe d'échange des otages sur lequel le Hamas fonde la libération des prisonniers palestiniens en Israël et que lui renvoient les médiats occidentaux ayant établi la liste nominative des victimes de la razzia sanglante du 7 octobre contre l'empilage de "statistiques" pour les victimes gazaouies. Mais l'acharnement des explications ciblées au bénéfice de l'une ou l'autre des parties interdit l'expression d'opinions balancées qui anticiperaient une sortie de crise. Il va falloir beaucoup de morts encore avant que les dieux aient étanché leur soif !
Dans une lettre ouverte au président de la République française paru hier vendredi dans l'Orient-Le Jour, Dominique Eddé somme les Européens d'ouvrir les yeux sur la confrontation qu'ils ont organisée :
« Combien de temps encore allez-vous, ainsi que les autorités allemandes, continuer à puiser dans la peur du peuple juif un remède à votre culpabilité ? Elle n’est plus tolérable cette logique qui consiste à s’acquitter d’un passé odieux en en faisant porter le poids à ceux qui n’y sont pour rien ». La lettre est à lire ici.
Tout commence à la genèse : à la sortie de la deuxième guerre mondiale, les chancelleries alliées cherchaient un pigeon pour éponger le sang de la shoah nazie en Europe. Elles sanctuarisèrent le foyer juif de Lord Balfour en Palestine aux dépens des "aborigènes" arabes, connus déjà pour détester les Juifs comme l'avait prouvé s'il en était besoin le pogrom d'Hébron en 1929 ; on sait la suite. On força la greffe à coups de canon.
Chaque communauté a le droit pour elle, mais il n'est pas fondé sur le même corpus juridique. Il n'y a donc pas de passerelle. D'un côté, un cadastre biblique que l'idéologie sioniste entend réoccuper pleinement, en compensation des horreurs endurées par les juifs depuis des siècles et particulièrement sous le IIIè Reich allemand ; de l'autre le simple maintien sur des terres occupées depuis longtemps, partagées à contrecœur, mais confirmé par des résolutions onusiennes que le plus fort n'applique pas. Il est inutile de chercher un verdict à ce procès qui se tient depuis soixante-quinze ans dans deux langues ennemies. Les âmes des protagonistes ont été trop longtemps perfusées à la haine pure que rien n'en sortira de bon, jamais.
Le problème pour nous, notre problème, est que nous participons encore à cette supercherie amalgamant l'antisionisme à l'antisémitisme pour fonder moralement un droit positif de la capture des terres et du captage des eaux en dehors de toute règle d'usage consenti. Nous adoubons une colonisation dure au même moment que nous déplorons ici les effets induits de cette forfaiture. Nous n'avons aucune chance de venir à bout d'une idée de libération, c'est dans les gènes humains ! Nous paierons. Et les miquets à la manœuvre chez nous à l'étage politique se gobergeront de mots ronflants pour dissimuler leur impéritie crasse. La "patrie des droits de l'homme et du citoyens" fait sous elle ! Elle n'a pas voulu contrarier la dérive Netanyahou qui est à la source de l'épisode tragique d'aujourd'hui. C'est Ehud Barak qui le dit au Spiegel (clic).
Un point de confirmation avant de rendre l'antenne. Les atrocités abominables perpétrées dans les kibbouzim par les voltigeurs des brigades al-Qassam le furent à deux titres : fournir par les caméras go-pro enregistrant les massacres le matériau nécessaire à faire sur-réagir le cabinet Netanyahou pour le précipiter dans le piège de Gaza City qui soulèvera l'opinion internationale contre Israël ; attaquer Israël dans la manifestation la plus emblématique du sionisme en action parce que les kibboutzim sont la concrétisation originelle d'un retour pacifique à la terre juive dans une organisation collectiviste et égalitaire. Frapper le symbole !
Cet épisode tragique de la confrontation ne marquera aucun tournant comme on l'entend trop dire par les "experts" en plateaux, parce qu'elle est dans la droite ligne des séquences d'horreurs que cette coexistence sécrète. Que nul n'attende d'un modeste éditorialiste de solution au conflit, d'autres s'en chargeront, en pure perte !
Poscriptum : ondes transmises par cet affrontement. La vitesse à laquelle les Etats-Unis ont procédé au rallye naval sur le Proche Orient (trois groupes aéronavals et un groupe amphibie) doit interroger certains états-majors chargés de rassurer leur pouvoir politique sur la pertinence de leurs choix (à tous les deux). Le message américain est destiné à la Chine populaire plus qu'à l'Iran ou à la Russie dont les moyens d'action sont en vérité très limités : toute mise en tension du Détroit de Formose convoquera le rallye sur la zone d'effort de plusieurs groupes aéronavals avant même que la flotte communiste ait achevé l'embarquement pour Cythère au Foukien. Ne parlons même pas de forcer le passage de Luzon pour prendre l'île de Taïwan à revers. Il suinte d'ailleurs au sein de la marine chinoise continentale un doute sur l'invincibilité officielle proclamée par la clique de monsieur Xi. Un article d'Aljaezeera en parle d'abondance ici.
Dans une lettre ouverte au président de la République française paru hier vendredi dans l'Orient-Le Jour, Dominique Eddé somme les Européens d'ouvrir les yeux sur la confrontation qu'ils ont organisée :
« Combien de temps encore allez-vous, ainsi que les autorités allemandes, continuer à puiser dans la peur du peuple juif un remède à votre culpabilité ? Elle n’est plus tolérable cette logique qui consiste à s’acquitter d’un passé odieux en en faisant porter le poids à ceux qui n’y sont pour rien ». La lettre est à lire ici.
Tout commence à la genèse : à la sortie de la deuxième guerre mondiale, les chancelleries alliées cherchaient un pigeon pour éponger le sang de la shoah nazie en Europe. Elles sanctuarisèrent le foyer juif de Lord Balfour en Palestine aux dépens des "aborigènes" arabes, connus déjà pour détester les Juifs comme l'avait prouvé s'il en était besoin le pogrom d'Hébron en 1929 ; on sait la suite. On força la greffe à coups de canon.
Chaque communauté a le droit pour elle, mais il n'est pas fondé sur le même corpus juridique. Il n'y a donc pas de passerelle. D'un côté, un cadastre biblique que l'idéologie sioniste entend réoccuper pleinement, en compensation des horreurs endurées par les juifs depuis des siècles et particulièrement sous le IIIè Reich allemand ; de l'autre le simple maintien sur des terres occupées depuis longtemps, partagées à contrecœur, mais confirmé par des résolutions onusiennes que le plus fort n'applique pas. Il est inutile de chercher un verdict à ce procès qui se tient depuis soixante-quinze ans dans deux langues ennemies. Les âmes des protagonistes ont été trop longtemps perfusées à la haine pure que rien n'en sortira de bon, jamais.
Le problème pour nous, notre problème, est que nous participons encore à cette supercherie amalgamant l'antisionisme à l'antisémitisme pour fonder moralement un droit positif de la capture des terres et du captage des eaux en dehors de toute règle d'usage consenti. Nous adoubons une colonisation dure au même moment que nous déplorons ici les effets induits de cette forfaiture. Nous n'avons aucune chance de venir à bout d'une idée de libération, c'est dans les gènes humains ! Nous paierons. Et les miquets à la manœuvre chez nous à l'étage politique se gobergeront de mots ronflants pour dissimuler leur impéritie crasse. La "patrie des droits de l'homme et du citoyens" fait sous elle ! Elle n'a pas voulu contrarier la dérive Netanyahou qui est à la source de l'épisode tragique d'aujourd'hui. C'est Ehud Barak qui le dit au Spiegel (clic).
Un point de confirmation avant de rendre l'antenne. Les atrocités abominables perpétrées dans les kibbouzim par les voltigeurs des brigades al-Qassam le furent à deux titres : fournir par les caméras go-pro enregistrant les massacres le matériau nécessaire à faire sur-réagir le cabinet Netanyahou pour le précipiter dans le piège de Gaza City qui soulèvera l'opinion internationale contre Israël ; attaquer Israël dans la manifestation la plus emblématique du sionisme en action parce que les kibboutzim sont la concrétisation originelle d'un retour pacifique à la terre juive dans une organisation collectiviste et égalitaire. Frapper le symbole !
Cet épisode tragique de la confrontation ne marquera aucun tournant comme on l'entend trop dire par les "experts" en plateaux, parce qu'elle est dans la droite ligne des séquences d'horreurs que cette coexistence sécrète. Que nul n'attende d'un modeste éditorialiste de solution au conflit, d'autres s'en chargeront, en pure perte !
Poscriptum : ondes transmises par cet affrontement. La vitesse à laquelle les Etats-Unis ont procédé au rallye naval sur le Proche Orient (trois groupes aéronavals et un groupe amphibie) doit interroger certains états-majors chargés de rassurer leur pouvoir politique sur la pertinence de leurs choix (à tous les deux). Le message américain est destiné à la Chine populaire plus qu'à l'Iran ou à la Russie dont les moyens d'action sont en vérité très limités : toute mise en tension du Détroit de Formose convoquera le rallye sur la zone d'effort de plusieurs groupes aéronavals avant même que la flotte communiste ait achevé l'embarquement pour Cythère au Foukien. Ne parlons même pas de forcer le passage de Luzon pour prendre l'île de Taïwan à revers. Il suinte d'ailleurs au sein de la marine chinoise continentale un doute sur l'invincibilité officielle proclamée par la clique de monsieur Xi. Un article d'Aljaezeera en parle d'abondance ici.
Analyse précédente : 4 clés pour lire l'intifada qui vient (clic).
Votre "rallye" naval m'a fait rire, et la rapidité de décision US soulagée. Biden et ses militaires ont compris très vite le piège.
RépondreSupprimerLe discours de Biden à Jérusalem aussi, un président américain qui sait ce qu'on reproche à son pays, ce n'est pas si habituel que ça.
H. M.
Biden va rapidement comprendre que Netanyahou est un mort qui marche. Sans doute aucun les conseillers diplomatiques de la Maison Blanche examinent déjà la liste des successeurs.
SupprimerLe piège Hamas que vous décrivez fonctionne.
RépondreSupprimerLe site juif LPH a compté 100000 manifestants propalestiniens hier samedi à Londres, et la presse française s'accorde sur 15000 à Paris aujourd'hui dimanche (30000 pour LFi). Pas de débordements, c'est une mise en jambe avant que ne commence l'assaut de Tsahal su Gaza City.
Il me vient une autre réflexion (sans rapport direct, encore que...) à la lecture de votre excellent post : rapprocher ne serait-ce que les deux éléments qui suivent (mais il y en a tant d'autres qui vont dans le même sens) donne une bonne idée de ce qui se trame dans notre propre pays et le mêne droit vers sa disparition :
RépondreSupprimerhttps://www.radiofrance.fr/franceinter/jo-2024-comment-des-entreprises-franco-turques-exploitaient-des-dizaines-de-clandestins-1264698#:~:text=Elles%20sont%20au%20cœur%20d,à%20des%20travailleurs%20sans%2Dpapiers.
https://www.strategie.gouv.fr/publications/quatrieme-rapport-conseil-national-de-productivite-cnp
Alors, république ou monarchie, il y a de grandes chances pour que ce soit bientôt kif-kif ! JYP