#2239 Ce billet est l'application des mesures de rattrapage exigées par le billet précédent.
Souvenons-nous de la déclaration du général Lecointre, CEMA sur le départ à l'été 2022, qui ouvrait la réflexion sur un doublement des crédits d'armement pour atteindre la masse critique de nos armées en dessous de laquelle nous n'étions pas "sérieux". Quelque part il a été entendu, puisqu'il laissait un budget hors-pensions de 35 milliards d'euros à 1,86%pib (2020) et que la queue de trajectoire de la dernière loi de programmation militaire de 413 milliard d'euros, décidée par le président Macron pour racheter l'incurie de ses prédécesseurs, devrait permettre d'atteindre 50 milliards, hors-pensions, à l'horizon de 2050. Le compte du Gal Lecointre n'y est pas tout à fait (2x35=70). Nous n'entrerons pas dans les détails de cette projection mais plutôt dans la dispute atlantique des "2%pib" rapportée aux pays membres de l'Alliance. La France devrait atteindre ce totem du "partage du fardeau" en 2025 et rejoindre la classe des bons élèves menacés que sont les trois Baltes, la Finlande, la Grèce, la Hongrie, la Roumanie, la Slovaquie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, lesquels couvrent par ces crédits bien d'autres théâtres stratégiques que l'Europe (source OTAN). La France est à 1,90%pib sauf que si nous retranchons le coût estimé car secret de l'assurance-vie nucléaire de +/-10% du total qui ne concerne pas les alliés, nous tombons à 1,71% quoiqu'encore devant l'Allemagne à 1,57% avant le sursaut de cent milliards en cours à Berlin.
Le général Yakovleff, *ancien commandant en second du SHAPE, disait récemment que si l'on retranchait des budgets nord-américains les dépenses non-affectées à l'Alliance atlantique, le partage du coût de la défense de l'Europe était réparti moitié-moitié entre les deux rives de l'océan. Il ajoutait qu'il serait plus juste que l'Europe en prenne jusqu'aux deux tiers, ce qui implique un réhaussement sensible des budgets continentaux de défense. Puisqu'on en parle beaucoup, il faut savoir que factuellement¹ Donald Trump a plutôt renforcé l'OTAN que l'inverse pendant son mandat présidentiel. Par contre ses menaces à peine voilées envers les pays à la traîne de contributions a fait dire à Angela Merkel, lors du G7 de Taormina en 2017, qu'il était temps que l'Allemagne se prenne en charge.
Pour diverses raisons de contexte, dès 2017 la tendance était déjà au rehaussement des engagements budgétaires militaires chez les Européens. Des instituts réputés comme l'IFRAP jugent que notre effort de défense ne peut être en dessous de 3% du produit intérieur brut, mais le biais de l'étude est de consommer le trop-plein de prestations sociales pour nous ramener à la moyenne OCDE. Nous en resterons donc à la perception de François Lecointre qui donne comme objectif 70 milliards d'euros constants, ce qui ferait 2,6%pib actuel hors-nucléaire, hors-pensions, donc un total légèrement supérieur à 3%pib. On est raccord. Cet effort sera-t-il suffisant pour garantir nos outremers contre l'appétit des empires prédateurss est une autre question.
Où est le gras budgétaire permettant de financer l'effort de défense ? C'est l'IFRAP qui donne les pistes : « Grand paradoxe : en France, où l’État est omniprésent, il semble bien que le sujet de la sécurité extérieure, de la défense et de la dissuasion soit devenu le parent pauvre de nos finances publiques. C’est pourtant la première raison d’être de l’État que d’assurer la sécurité de ses habitants. Las, l’État-providence a souvent pris le pas sur l’État régalien. Aujourd’hui, la puissance publique rime plus avec la protection sociale au sens large : près de 31 % du PIB y sont consacrés (la moyenne de l’OCDE est à 20 %), soit un total de 812 milliards d’euros (dont 763 milliards de prestations) en 2019 par rapport à 1347 milliards de dépenses publiques la même année » (source).
Donc, comme nous l'annoncions à cheval sur le taureau blanc, c'est la protection sociale qui va payer la sécurité du pays. A préjuger des réactions des classes populaires chauffées à blanc par les capitulards et autres collabos en devenir, l'affaire ne pourra être conduite sans que soit nommé un dictateur romain à la Salvadorienne avec fermeture de l'assistance publique, suspension de l'état de droit, mise à pied des juges, loi martiale, état de siège. On commençait à s'emmerder !
Souvenons-nous de la déclaration du général Lecointre, CEMA sur le départ à l'été 2022, qui ouvrait la réflexion sur un doublement des crédits d'armement pour atteindre la masse critique de nos armées en dessous de laquelle nous n'étions pas "sérieux". Quelque part il a été entendu, puisqu'il laissait un budget hors-pensions de 35 milliards d'euros à 1,86%pib (2020) et que la queue de trajectoire de la dernière loi de programmation militaire de 413 milliard d'euros, décidée par le président Macron pour racheter l'incurie de ses prédécesseurs, devrait permettre d'atteindre 50 milliards, hors-pensions, à l'horizon de 2050. Le compte du Gal Lecointre n'y est pas tout à fait (2x35=70). Nous n'entrerons pas dans les détails de cette projection mais plutôt dans la dispute atlantique des "2%pib" rapportée aux pays membres de l'Alliance. La France devrait atteindre ce totem du "partage du fardeau" en 2025 et rejoindre la classe des bons élèves menacés que sont les trois Baltes, la Finlande, la Grèce, la Hongrie, la Roumanie, la Slovaquie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, lesquels couvrent par ces crédits bien d'autres théâtres stratégiques que l'Europe (source OTAN). La France est à 1,90%pib sauf que si nous retranchons le coût estimé car secret de l'assurance-vie nucléaire de +/-10% du total qui ne concerne pas les alliés, nous tombons à 1,71% quoiqu'encore devant l'Allemagne à 1,57% avant le sursaut de cent milliards en cours à Berlin.
Le général Yakovleff, *ancien commandant en second du SHAPE, disait récemment que si l'on retranchait des budgets nord-américains les dépenses non-affectées à l'Alliance atlantique, le partage du coût de la défense de l'Europe était réparti moitié-moitié entre les deux rives de l'océan. Il ajoutait qu'il serait plus juste que l'Europe en prenne jusqu'aux deux tiers, ce qui implique un réhaussement sensible des budgets continentaux de défense. Puisqu'on en parle beaucoup, il faut savoir que factuellement¹ Donald Trump a plutôt renforcé l'OTAN que l'inverse pendant son mandat présidentiel. Par contre ses menaces à peine voilées envers les pays à la traîne de contributions a fait dire à Angela Merkel, lors du G7 de Taormina en 2017, qu'il était temps que l'Allemagne se prenne en charge.
Note (1)
Extrait d'un article de Nemrod :
« Malgré bien des considérations négatives quant à l’organisation, le mandat de Donald Trump a été marqué par d’importantes augmentations des dépenses militaires américaines au sein de l’OTAN. Les États-Unis se sont par exemple appuyés sur le programme de l’Initiative Européenne de Dissuasion (EDI), lancé par Barack Obama dans une perspective dissuasive de l’agression russe contre l’OTAN, permettant d’améliorer les capacités de l’Alliance à envoyer des renforts en Europe de l’est. En 2019, le département de la Défense américain demande un financement de 6,5 milliards de dollars, contre seulement 3,4 milliards en 2016. Le Département d’État sous Mike Pompeo a d’ailleurs accordé une attention particulière à l'Europe de l’Est comme espace stratégique permettant de contrer l’influence russe en améliorant la sécurité et la coopération énergétique. La Pologne en est l’illustration, souhaitant établir une base militaire américaine du nom de Fort Trump sur son territoire, alors que les États-Unis effectuent des rotations des forces de combat à travers le pays et exploitent les drones de reconnaissance polonais. L’Atlantique-Nord en est une autre, dont l’importance stratégique devient évidente pour les membres alliés, et où la marine américaine a officiellement rétabli sa IIe flotte en 2018. Divers exemples qui témoignent ainsi d’une tendance américaine à renforcer les aptitudes transatlantiques à se défendre et à dissuader une grande variété de menaces et ce, malgré la rhétorique contradictoire de Donald Trump. » (lien vers la source)
Pour diverses raisons de contexte, dès 2017 la tendance était déjà au rehaussement des engagements budgétaires militaires chez les Européens. Des instituts réputés comme l'IFRAP jugent que notre effort de défense ne peut être en dessous de 3% du produit intérieur brut, mais le biais de l'étude est de consommer le trop-plein de prestations sociales pour nous ramener à la moyenne OCDE. Nous en resterons donc à la perception de François Lecointre qui donne comme objectif 70 milliards d'euros constants, ce qui ferait 2,6%pib actuel hors-nucléaire, hors-pensions, donc un total légèrement supérieur à 3%pib. On est raccord. Cet effort sera-t-il suffisant pour garantir nos outremers contre l'appétit des empires prédateurss est une autre question.
Où est le gras budgétaire permettant de financer l'effort de défense ? C'est l'IFRAP qui donne les pistes : « Grand paradoxe : en France, où l’État est omniprésent, il semble bien que le sujet de la sécurité extérieure, de la défense et de la dissuasion soit devenu le parent pauvre de nos finances publiques. C’est pourtant la première raison d’être de l’État que d’assurer la sécurité de ses habitants. Las, l’État-providence a souvent pris le pas sur l’État régalien. Aujourd’hui, la puissance publique rime plus avec la protection sociale au sens large : près de 31 % du PIB y sont consacrés (la moyenne de l’OCDE est à 20 %), soit un total de 812 milliards d’euros (dont 763 milliards de prestations) en 2019 par rapport à 1347 milliards de dépenses publiques la même année » (source).
Donc, comme nous l'annoncions à cheval sur le taureau blanc, c'est la protection sociale qui va payer la sécurité du pays. A préjuger des réactions des classes populaires chauffées à blanc par les capitulards et autres collabos en devenir, l'affaire ne pourra être conduite sans que soit nommé un dictateur romain à la Salvadorienne avec fermeture de l'assistance publique, suspension de l'état de droit, mise à pied des juges, loi martiale, état de siège. On commençait à s'emmerder !
Vous y croyez ? Hélas, nous ne sommes pas Melilla en juillet 1936 ! Et je ne vois rien qui nous permette de l'espérer. On va donc s'emmerder. JYP
RépondreSupprimerC'était la section 2nd degré de l'article. In cauda iocus !
SupprimerJoe Biden semble convaincu que la Chambre des Représentants va plier et voter l'aide à l'Ukraine dans le package. Néanmoins le mouvement des trois pays majeurs d'Europe occidentale qui sans attendre ont signé des accords bilatéraux de sécurité avec l'Ukraine signifie qu'ils prennent en charge le défi poutinien. Donc la Grande Bretagne, la France et l'Allemagne vont réarmer plus massivement et donc qu'il va y avoir des arbitrages budgétaires.
RépondreSupprimerNormalement d'autres pays vont en faire autant, je pense à l'Italie de Giorgia Meloni.