lundi 21 novembre 2005

Monarchie Populaire (Leonidas)

Louis XVIII a-t'il dit qu'il fallait "royaliser la nation et nationaliser la royauté" ou fut-ce Descazes, qu'importe.... Il le disait dans une optique bien précise, pour faire coaguler l'aristocratie et la bourgeoisie, sans trop se soucier encore du Quart-état, le peuple. Mais viendront bientôt les Trois Glorieuses (Juillet 1830) et la révolution ouvrière de février 1848. Le peuple devra être compté. Les anciens rois savaient la force du lien affectif et y répondaient plus ou moins adroitement par un souci de protection des gens ordinaires contre l'arrogance des grands. Louis XVIII Mais l'amollissement des moeurs politiques de l'aristocratie concurremment à l'exaltation des droits populaires jusqu'au fameux bon sauvage de Rousseau, avaient lancé ceux-ci et ceux-là vers le carrefour des collisions dont on saurait tirer parti du côté de la classe moyenne en plein développement. Le peuple prendrait un jour conscience de la manipulation démagogique au moment où le bouclier royal serait abaissé et en conclurait qu'il ne devrait compter désormais que sur lui-même. Ce fut la vraie naissance du sentiment républicain. 1848, IIème République. Le capital de sympathie dont bénéficie encore le régime républicain, malgré ses turpitudes, trahisons et déroutes, vient de là. Il n'est pas innocent d'entendre vanter encore de nos jours la constitution de la Seconde République. Sachons déjà que la monarchie n'est rien sans soutien populaire. En fait elle n'a aucun sens sinon.

Leonidas nous livre un bouquet de réflexions sur le sujet.

Monarchie populaire !
Pour réconcilier le pays réel et ses défenseurs


À travers les dernières élections présidentielles, et plus encore le référendum du mois de mai dernier, la République et les partitocrates se sont vus administrer coup sur coup deux camouflets spectaculaires.
Jamais le divorce entre pays légal et pays réel n’a été signifié de manière aussi claire par les Français. Pourtant, sans modèle alternatif prégnant (les partis contestataires, droite nationale en tête, se refusant à remettre en cause les fondements républicains), ces claques sont immédiatement ravalées au rang de simples mouvements d’humeur des électeurs. Et la valse du petit partage du pouvoir entre (au pire) des escrocs et (au mieux) des complices, peut dès lors tranquillement reprendre. Le traitement réservé au refus du Traité constitutionnel européen illustre parfaitement cette situation. Les commentateurs y ont immédiatement décelé un non de droite, ou un non de gauche, répondant totalement au schéma d’hémiplégie mentale imposé. Et les politiques se trouvèrent trop heureux de voir dans ce refus LEUR victoire, ou d’y stigmatiser la défaite de tel ou tel. Chacun se refusant à constater une évidence : l’existence d’un NON français, au sein duquel se mêlent les idées d’identité et de souveraineté, de justice sociale et de refus de la mondialisation. Mais il était bien trop urgent de diviser à nouveau la nation…

L’existence même de la France est aujourd’hui hypothéquée. Celle-ci se voit remise en cause et menacée à sa base comme à son sommet.
L’Etat centralisé ne parvient pas à apporter une réponse mesurée et sereine aux revendications régionalistes, confinant parfois au séparatisme, qui émergent un peu partout. La technostructure parisienne subit la réponse à deux cent ans de mépris et de négation des identités charnelles et des réalités provinciales. D’un autre côté, un communautarisme d’essence extra européenne (se basant sur un fondement ethnique et/ou religieux) met en péril la matrice même de la nation française. Si nous ne sommes pas de ceux qui crient à la négation ou la destruction des liens communautaires au nom de l’émancipation individuelle, nous ne pouvons pas pour autant accepter que des solidarités et des liens se nouent sur des bases contraires à notre tradition et se nourrissent d’un antagonisme à l’encontre de la France et des Français.
La France se voit aussi menacée par le haut. L’Union Européenne vient chaque jour imposer son poids et ses obligations bureaucratiques à des Français qui ont déjà bien du mal à supporter la confiscation de leurs libertés locales et populaires par l’Etat. Là où l’Union Européenne devrait assurer un cadre rassurant et épanouissant aux citoyens des pays membres (économie, défense, immigration extra européenne), elle ne leur offre qu’instabilité et insécurité. Et que penser d’une structure institutionnelle qui se rêve de plus en plus comme une super-nation, et se refuse pourtant à se définir clairement comme le démontre pour notre plus grand malheur l’ouverture des négociations d’adhésion avec la Turquie. Non, définitivement, l’Union Européenne ce n’est pas (encore ?) la civilisation européenne. On se situe, quoi qu’il en soit, bien loin du principe de subsidiarité. Enfin, rongées par un mondialisme hérité en droite ligne des principes de 1789, comment la République française ou l’Union Européenne pourraient-elles bien défendre notre économie et nos emplois face à l’agression permanente de la mondialisation et de la spéculation sans frontières ?

Nous le constatons, la fracture est bien là. Le divorce entre pays légal et pays réel est consommé et il n’a jamais été aussi vrai que la France se défait sans Roi !
Face à une crise identitaire, une crise sociale et une crise institutionnelle, l’alternative monarchiste apparaît comme un recours porteur de solutions concrètes et d’espoir.

Pourtant…

Pourtant, alors que le constat royaliste peut se vérifier à tous les niveaux de la société, nos idées sont raillées ou caricaturées.
Une distribution de tracts en appelant au retour du Roi suscitera le plus souvent l’indifférence ou un sourire gentiment moqueur nous renvoyant au rang d’une secte de doux dingues. Si une réaction agressive est provoquée, ce ne sera jamais en fonction de ce que nous sommes et de ce que nous prônons mais plutôt par un réflexe conditionné de réduction ad hitlerum de toute velléité traditionnelle, nous plaçant de fait dans le camp des vilainsfachospasbeauxdextrêmedroite.

Soyons clairs, je ne dis pas qu’en France il n’y a plus de monarchistes. J’affirme en revanche que ceux-ci sont sans prise sur le réel, sur le pays réel. Constat amer pour ceux qui s’en réclament pourtant les porte-parole et les défenseurs.

Combien de mécaniciens monarchistes ? Combien de jeunes apprentis royalistes ?

Louis Philippe Trop souvent notre combat s’identifie à un « milieu ». Et quand des idées deviennent un milieu, cela s’appelle un ghetto. Combien de jeunes voient dans l’engagement royaliste la simple continuation de leurs activités du week-end en rallye ou dans leur troupe scoute ?
Loin de moi l’idée de critiquer les familles de tradition. C’est notamment à travers elle que l’idée monarchique a pu se maintenir vive depuis deux cent ans. Que leur résistance au totalitarisme républicain soit saluée. Néanmoins, notre sphère d’influence ne peut se résumer à un royalisme héréditaire et à un milieu aux codes sociaux très marqués. Si en 1793, le soulier de la résistance contre-révolutionnaire était, de la Vendée au Comté de Nice, le sabot de bois, il n’y a en revanche aucune raison que les royalistes de 2005 ne se chaussent que de Sebago ou de Paraboot… Cette image du sabot de bois nous rappelle d’ailleurs que l’immense majorité de ceux qui refusèrent d’abjurer leur Foi et leur Roi étaient des paysans et des sans-titres. Je ne suis pas certain que ce soit des minets, des jeunes cadres dynamiques ou des RoyBo (Royalistes Bohêmes) qui ramèneront le Roi sur son trône.

S’appuyant sur nos forces, il faut désormais insuffler au royalisme un nouvel esprit de conquête, de reconquête, en partant d’un postulat simple : pas de Monarchie populaire sans peuple !

Pour cela il s’agit d’opérer une véritable « révolution culturelle » au sein de la famille monarchiste. Il s’agit ici, en 2005, de réinventer certaines modalités d’action et de repenser certains schémas. Un peu d’audace, que diantre !

S’adresser au peuple c’est lui parler de ce qui le concerne. Il faut en finir avec des réflexes frileux (j’ai très envie de dire bourgeois !) qui nous entraînent trop souvent à prendre « de la hauteur » en débattant de beaux et grands concepts, tout en nous refusant à prendre en compte des problèmes en prise directe avec la vie de nos compatriotes. Je le dis sans rougir : les royalistes se doivent d’être présents sur le terrain de l’immigration et des questions sociales. Crier « vive le Roi » et asséner de belles démonstrations intellectuelles ne suffit pas à sensibiliser les Français à l’idée royale. Encore moins à leur prouver que nous sommes à leur côté. Pour tirer des constats lisibles par nos compatriotes, il faut partir du constatable : « Problème concret > lié à la République, comme idéologie et/ou comme institution > recours au Roi ». Nos activités doivent se concentrer autour de cet effort pédagogique, amener les gens au royalisme à partir de leurs problèmes les plus concrets et quotidiens. Elaborer un corpus adapté à cette dynamique devrait être au cœur des activités des différents cercles de réflexion et de travail de la galaxie monarchiste.
Certains argueront que ce travail en direction de la masse est réservé à ceux pour qui le militantisme de terrain reste un référent fort, et qu’eux travaillent à l’imprégnation et la formation d’élites conscientisées. Tout d’abord, ce serait se méprendre que de penser que l’action au sein du peuple se limite au triptyque « collage-tractage-boîtage ». Ce serait mésestimer les possibilités énormes offertes par le domaine culturel et l’engagement associatif. Ensuite, il convient de se demander quelle serait la possibilité d’action de ces royalistes, placés à des postes de direction de notre société, sans soutien populaire, sans préparation des esprits ? Rompre avec une certaine impuissance, c’est tout le sens de notre propos.

Pour toucher le pays réel, prenons acte du réel. Pour paraphraser Lénine « Faisons de la cause du peuple, la cause de la Monarchie, et la Monarchie sera la cause du peuple ».

À tous ceux que l’idée d’une évocation de l’immigration ferait frissonner, je répondrai que l’illustre homme qui fut à l’origine de la dynastie des carolingiens est entré dans la légende en stoppant les Maures à Poitiers.

Prendre acte du réel, c’est aussi constater les méfaits de notre belle Education nationale sur la jeunesse de France. Je ne m’attarderai pas ici sur un catalogue de ses perversions idéologiques, mais ne pointerait du doigt que l’état d’acculturation généralisée dans lequel elle laisse nos compatriotes. Il faut alors s’interroger sur notre discours (au sens littéral du terme) et la façon dont celui-ci peut-être reçu et perçu. Trop souvent, dans notre activité militante ou nos formations, nous sombrons dans un autisme absolu que nous ne pouvons percevoir mais rend totalement opaque à nos contemporains notre positionnement. Il convient de constater le niveau général, en particulier sur le plan historique, est d’y adapter un argumentaire rénové, à la fois facilement compréhensible et assimilable. Sans cela, le royalisme restera la doctrine des bac+2, et le domaine des cercles d’étudiants…

Les Français ont besoin d’intemporel, de permanent et d’un idéal supérieur. La Monarchie porte en elle une force mobilisatrice extraordinaire. Une communauté s’appuyant sur une méthode repensée et un corpus doctrinal redécouvert sera à même d’œuvrer au retour du Roi.

La France est les Français souffrent, ils nous appellent. Sachons les entendre, sachons leur répondre.

Et si la Monarchie populaire de demain passait par un royalisme populiste aujourd’hui ?

Léonidas, ViveLeRoy, octobre 2005


Deux remarques :

(i) Les royalistes ne proviennent pas tous des classes favorisées. La distance avec la monarchie augmente avec la réussite sociale, sauf engagement intellectuel précoce. L'accumulation capitalistique ou la course aux prébendes publiques ne s'accommodent pas d'un souci "populiste".

(ii) Le "totalitarisme" de la République n'est pas avéré. A preuve la présente publication. Il n'est pas utile de diaboliser un adversaire à qui on pourrait reprocher surtout sa mollesse et sa pusillanimité.

Le roi est le meilleur bouclier du peuple ! Dites-le lui !

mardi 15 novembre 2005

La Crise Triple


Le pays se réveille sonné par dix-neuf nuits d'émeutes "nationales". Etat d'urgence soft model pour trois mois, couvre-feux circonscrits, et des dizaines de millions d’euros de destructions. Tout le monde est usé, casseurs, policiers, politiques et blogueurs.

Le discours du président de la République de lundi n'était pas plus attendu qu'il était convenu, se limitant à passer en revue les faits et les causes sur un ton compassé. Cela faisait un peu soirée "Connaissance du Monde" à l'Alcazar de Tulle. La crise est donc triple :
"C'est une crise de sens, une crise de repères, c'est une crise d'identité. Nous y répondrons en étant fermes, en étant justes, en étant fidèles aux valeurs de la République".
Oui, triple, puisque depuis Descartes tout va par trois dès qu'un Français explique quelque chose. Faites un test.

Sens ? moral, civique sans doute. Repères ? familiaux, religieux peut-être (le gros mot est lâché). Identité ? française, évidemment. La conseillère à prompteur Claude Chirac ne s'est pas foulée quand elle a fait sa rédaction de certificat d'études. C'est vrai qu'on ne le passe plus et ça se voit ! Zappons le reste, tout le reste, les douze minutes qui ont suivi le triptyque de présentation. Il est des textes dans lesquels, avec l'habitude, on peut précéder le récitant. Le discours du chef de l'Etat était de ceux-là.
Dans Le Figaro du 14 novembre Guy Sorman publiait son opinion sous un titre accrocheur "C'est l'Etat qui a brûlé". Un passage entre autres retient mon attention : "En somme, l'Etat est nu, mais il ne le sait pas ; la classe politique réfugiée dans ses palais du XVIIIe siècle et, dans deux arrondissements de Paris, assistés d'une haute fonction publique à son image, fort peu représentative, plus que jamais occupée à ses querelles internes, a pour principal objectif sa propre survie. Pendant ce temps, la France – réelle – brûle. Notre police étant efficace, on ne doute pas que le feu sera éteint et que tout reprendra comme avant car l'autisme d'Etat n'est pas plus curable que celui des enfants".
En effet l'Etat ne comprend plus rien à la Nation. Jean de FranceNos princes, sont-ils plus réceptifs ? Car ils commencent à faire nombre ceux qui se sont démontrés à eux-mêmes que la monarchie est le meilleur régime politique par la pérennité de l'axe d'effort au plus haut sommet de l'Etat, par les libertés les plus larges concédées aux étages subalternes, et parce que le roi à lui tout seul est le meilleur bouclier du peuple.
Mais cette lutte politique doit aboutir un jour à faire un roi ! Qui prétend donc à l'écrasante charge de roi ? Et que nous dit-il ou nous disent-ils de cette faillite du régime républicain qui a fait verser la nation au fossé ? Je n'en ai pas la moindre idée.

Crise de sens : le sens moral est une agriculture familiale et scolaire. On ne peut dire que le régime présent veuille le détruire, au contraire il souhaiterait qu'il encadre plus étroitement les velléités contestataires à son endroit. Le sens moral peut être revivifié facilement si les enceintes de son apprentissage sont préservées.
Le sens civique en monarchie n'est que l'amour du roi. Tout le reste en découle naturellement. C'est relativement plus facile qu'aujourd'hui. L'incivisme disparaît; il s'appelle alors délinquance.

Crise de repères : la famille est l'objet de toutes les attentions "novatrices" d'une catégorie sociale auto éclairée qui a décidé du progrès individuel après avoir défendu le sens de l'Histoire, hors de portée désormais. La famille est un corset vieillot et bourgeois qui bride les élans existentiels des individus et leur liberté inaliénable de faire ce que bon leur va. Le seul problème est qu'on n'a pas encore trouvé de cellule de remplacement qui tout à la fois produise de l'être humain, fasse la couveuse, puis la serre de pousse, fournisse de l'acquit et expulse à l'arrivée un produit normalement fini, destiné lui-même à créer ensuite une cellule identique pour recommencer l'histoire de l'homme. La Société, l'Etat, et même la Religion, ont été disqualifiés comme substituts à la famille. Mais on n'a de cesse de la remettre en cause par tous les biais possibles. Le dernier est cette mascarade de l'homosexualité productive.
L'autre repère défunt serait-il la religion ? Qui suis-je, où vais-je ? A vrai dire, c'est la retraite en bon ordre des églises, de toutes les églises qui se sont enfuies vers l'humanitaire de proximité ou lointain, à défaut vers le happening racoleur de cultes débridés qui n'ont plus grand chose à voir avec l'inquiétude de l'âme. Et même si l'islam dont on parle beaucoup, veut faire encore illusion, il est miné aussi par la laïcisation des moeurs et des esprits. Peut-on ressusciter le repère religieux ? Pas sans remettre en place les écoles confessionnelles. Et le piège se referme : qui peut souhaiter islamiser une partie du système éducatif général ? Donc ce repère est à la société ce que le sodium est à l'eau; il y brûle.

Crise d'identité : c'est le gros morceau. Avoir une carte d'identité ouvrant à la totalité des droits de la Nation et exigeant peu de devoirs en retour, et vivre consciemment ou pas, volontairement ou pas, en apartheid. Personne n'a prononcé le nom qui convient à ce que nous avons vu : SOWETO.
Il n'est plus question, de mesures généreuses, de plans Borloo médiatiques, ou même de Tapie Le Retour (ce sont des copains); c'est toute la base sociale et économique de la Nation qui doit bouger. Et on doit s'y mettre tout de suite, car pour paraphraser le premier ministre Erdogan à l'époque où il n'était que chef de parti : les ventres des femmes des Quartiers sont les casernes des soldats de l'émeute. Tout est à remettre à plat, si possible sans casser ce qui tient encore debout - on est assez bas déjà !
Le problème numéro un de la crise d'identité est la discrimination basique ou la prévention de faciès à l'embauche opérée par les PME et l'Artisanat. Or ce sont les réservoirs d'emploi les plus importants et ceux qui recrutent le plus largement dans les compétences offertes par les Quartiers, qui sont justement ségrégationnistes.Les groupes industriels comme les banques d'ailleurs, ne discriminent pas. Certains secteurs de distribution spécialisée comme les composants électroniques ne discriminent pas non plus. Mais quand on aura vaincu les réticences, les refus-réflexes, on aura quand même un trou de trois millions d'emplois dans le paysage. Donner ici, c'est prendre là. C'est une dispute à somme nulle. Plutôt que de gémir comme il le fait sur des crises qu'il n'a pas vu venir ou qu'il n'a pas voulu prévenir par calcul électoral, notre vieux président ferait mieux d'abandonner son modèle social "post-soviétique" sclérosé hérité des années cinquante, qui enferme l'innovation et la créativité dans un carcan qui nous fait moquer par le reste du monde. Brisons les chaînes réglementaires défendues par les prébendiers de la République et l'establishment-nomenklatura reconvertie. Si avant de sortir les pauvres immigrés de l'épure de nos problèmes, on commençait par exemple à exiler les syndicalistes gras aux Kerguelen, on relancerait presque automatiquement la création d'emplois comme on y parvient ailleurs. C'est bien ce qu'a réussi Margaret Thatcher au Royaume-Uni quand elle a dynamité les Unions. Dès l'instant, le pays s'est mis à grimper comme une mongolfière qui aurait rompu ses amarres. Car la vraie réponse à la crise d'identité, c'est bien sûr l'intégration de tous les "nationaux" dans le secteur marchand, c'est la création d'emplois pérennes par des entreprises nouvelles sur des créneaux nouveaux, labourés inlassablement dans une liberté nouvelle d'entreprendre et de gérer. Ce qui est pour la France une Révolution.

C'est pourquoi, on peut attendre des princes qui prétendent à la charge de roi, qu'ils nous rassurent sur les perspectives économiques qu'ils donneraient à la France. Louis de Bourbon Car au delà des témoignages, du patrimoine, des traditions, des lois fondamentales, ou des oeuvres caritatives, ce qui compte dans les soucis du peuple c'est l'économique.

mercredi 2 novembre 2005

Monseigneur Louis au Pré Catelan

L'Institut de la Maison de Bourbon publie le "remerciement" de Mgr Louis-Alphonse de Bourbon au cocktail donné en son honneur au Pré Catelan le 26 septembre dernier à Paris.

DISCOURS PRONONCE PAR MGR LE PRINCE LOUIS DE BOURBON

Louis 20Chère Grand-mère, Monseigneur le Nonce Apostolique, Monsieur le Duc, Messieurs les Ministres, Messieurs les Généraux, Madame et Monsieur les Ambassadeurs, Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,

Pour prolonger l'invitation officielle qui nous a été faite hier de commémorer la Fondation de l'Institution des Invalides par mon aïeul le Roi Louis XIV, vous avez eu la délicate attention d'organiser cette réception en notre honneur.
Soyez-en infiniment remerciés, vous Monsieur le Duc et Cher Cousin malgré le deuil si cruel qui vous accable, pour l'avoir organisée, et vous tous chers amis pour être présents. Cette réception permet, pour la première fois depuis notre mariage, à ma Chère Epouse, la Princesse Marie-Marguerite, de rencontrer officiellement ceux qui demeurent attachés à la royauté et à ce qu'elle a donné à la France tout autant qu'au principe de continuité que j'incarne.
Que nous incarnons désormais tous les deux.
La réunion chaleureuse de ce jour est ainsi, pour la princesse et pour moi-même, une réunion de famille.
Elle l'est à plus d'un titre.
Tout d'abord parce que, autour de nous deux, notre Famille de Bourbon est présente:
- Notre Chère Grand-mère en premier lieu. Sa place est primordiale. Elle fait et, je le souhaite, fera encore longtemps le lien entre les générations, lien si nécessaire pour maintenir vivante la mémoire de notre dynastie;
- Nos cousins Bourbons de Parme qui sont souvent, en mon nom et, désormais,en Notre nom, présents dans de nombreuses manifestations liées à l'évocation de la royauté française.
- Enfin je veux citer mon Cousin le duc de Séville qu'un contretemps de dernière minute a empêché d'être parmi nous comme il le fut lors de notre mariage et alors qu'il y tenait tant pour marquer l'union entre nos deux rameaux dynastes de la branche aînée de la maison de Bourbon.
Réunion de famille aussi parce que, Monsieur le Duc et Cher Cousin, autour de vous et du Conseil d'Administration de l'Institut de la Maison de Bourbon, il y a les Présidents ou les responsables de l'ensemble des associations qui participent, chacune à leur place et selon sa vocation, au maintien de la tradition en France.
Enfin, réunion amicale avec les si nombreux représentants de l'Eglise, des familles, de l'Ordre Souverain de Malte, de la diplomatie, de l'administration et des affaires publiques, de l'économie et de l'entreprise, des arts et des lettres qui ont répondu à cette invitation. Ils forment la société française pour qui tradition et mémoire sont synonymes d'espoir et d'avenir. Cette conception de la société est celle de notre pays et de sa mission comme l'avait rappelé si justement le Vénéré Saint-père, le Pape Jean-Paul II.
Pour nous Bourbon, cette mission est celle du service envers la France que les rois nos aïeux ont assuré depuis le baptême de Clovis, à travers le règne fondateur de Hugues Capet, la sainteté de Louis IX, le panache de François Ier, le pragmatisme de Henri IV, la grandeur de Louis XIV, et le sacrifice de Louis XVI.
Pour la Princesse et Moi-même, cette soirée officielle prélude à de nombreuses réunions que dans les mois et années à venir, nous serons heureux de partager avec vous pour faire vivre en France le souvenir de l'oeuvre des Rois.


C'était bien dit et malgré quelques égratignures au protocole - ce qui prouverait que la duchesse douairière d'Anjou et Ségovie ne l'avait pas relu - les invités purent s'en retourner rassurés; Mgr Louis Alphonse ne se lancera pas à l'assaut de la République, ce qui permettra aux autorités et au corps constitués du pays, de venir lui faire révérence de courtoisie, en souvenir de gloires anciennes, sans goûter aux effluves excitantes et dangereuses de la conspiration, et convoquer sur leurs têtes la foudre des Saint-Just.

Nonobstant le principe de continuité évoqué, tout laisse accroire que la juste Providence pourvoira au relèvement de la France. Et qu'il en est bien ainsi. Laissons à Chartres l'envie de suivre les tambours de la Ligne à Jemmapes, Provence et Artois ne préféraient-ils pas le menuet ? Chacun ses goûts ! Nous ne saurions nous commettre avec des factieux, prosélytes, qui pis est, d'un mode d'accession non conventionnel ni soft.

Mais pouvait-il en être autrement ? Les tenants de la branche aînée souhaitent-ils tant que ça oeuvrer à une restauration monarchique en investissant le champ politique ? Ou se complaisent-ils dans l'évocation du principe capétien, dans l'ardente promotion des Lois fondamentales du royaume défunt, dans un souci décoratif appliqué d'abord à leur vie et relations quotidiennes.

Mais remplir un agenda mondain, courir les tournois de polo - pour les gagner quand même ! - et passer le week-end en Floride avec bonne maman, ce n'est pas exactement le curriculum à suivre pour se former au métier de roi. Mais "de droit divin" et tout s'arrange ! Comme pour les empereurs de la Cité Interdite. Qu'avaient-ils besoin de savoir pour régner en vicaires du Ciel ?

N'ayant pas eu le privilège pour ne l'avoir sans doute jamais sollicité, de discourir de la restauration monarchique en France avec le prétendant de la branche aînée, je ne ferai pas un procès d'intention trop facile, au vu de ce que produisent à son endroit et à celui de la jeune princesse Marie Marguerite, les journalistes de la jet-presse.Louis et Marguerite

Mais je m'autorise quelque étonnement à voir le mouvement légitimiste se contenter de ce qui apparaît de plus en plus comme un pilotage à distance des attentions et intentions de Mgr Louis Alphonse de Bourbon.

Qu’en a dit la presse espagnole ? Peu de choses vraiment puisqu'ils suivent le prince surtout dans les tournois de polo où il est d'ailleurs excellent, sauf une note d’El Confidencial que nous traduisons ci-dessous.

Louis Alphonse de Bourbon, fils de feu le duc de Cadiz, chef de la maison de Bourbon de France, est revenu au pays voisin reprendre la cause légitimiste après une longue période de doutes. Le duc d'Anjou, titre porté par l'héritier de la branche française des Bourbon, vient de visiter Paris en compagnie de son épouse vénézuélienne, Maria Daisy Vargas, ce qui ne s'était pas produit de puis plus d'un an, alimentant la rumeur d'un éloignement de la cause légitimiste.
Louis Alphonse et Marie Marguerite se sont mariés le 6 novembre dernier, et aux cérémonies on remarqua l'absence de représentation de la noblesse française, ce qui accentua l'impression que le fils du duc de Cadiz prenait ses distances avec la prétendance au trône de France.
Le voyage à Paris en compagnie de son épouse, et leur participation à diverses cérémonies dynastiques, dont une visite à la crypte de Saint-Denis où reposent le restes de son ancêtre guillotiné Louis XVI, ainsi que la remise de la médaille de Louis XVII à l'Institut Bourbon de France, ont montré que Louis Alphonse était revenu se battre pour ses droits historiques dans le pays voisin.
El Confidencial, 17 octobre 2005

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